J’ai une vigne sur mon balcon qui produit du raisin. Il serait interdit d’en consommer avant la quatrième récolte. Que dois-je faire de ce raisin ?

 

Bonjour Rav,

J’ai une vigne sur mon balcon qui produit du raisin.
On m’a dit de ne pas en consommer avant la 4ème récolte.

Que puis-je faire de ce raisin ?
Ma mère qui ne vit pas chez moi peut elle en consommer ?
Puis-je en offrir à mes amis ?

Je ne suis pas un grand pratiquant mais je souhaite agir au mieux.
Merci de me répondre et un grand Chalom.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Claude Philippe Joseph,

La production d’un arbre fruitier est interdite les 3 premières années de cet arbre (on appelle cet interdit « orla »).

La quatrième année, la production est appelée « révaï », et elle est interdite, à moins de « faire passer » la sainteté de révaï sur une pièce de monnaie comme je l’exposerai plus loin.

A propos de l’interdit de orla, c’est un interdit de la Torah qui est encore valable aujourd’hui, que ce soit en Israël ou à l’étranger.

Un interdit très grave dans la mesure où, par exemple, si de la viande cachère a été hachée et mélangée à de la viande de porc, s’il y a 60 fois plus de viande cachère par rapport à la viande de porc, le mélange sera autorisé ; par contre, s’il y a, par exemple, du raisin orla qui est tombé dans du raisin non orla, il faudra 200 fois plus de raisins autorisés que de raisins orla pour autorisés le mélange des fruits.
Nous voyons donc que cet interdit est extrêmement grave.
De plus, on peut profiter de la peau du porc ou de sa graisse à des fins non alimentaires, par contre il est totalement interdit de profiter de la orla, à quelque fin que ce soit (même pour donner à un chien ou jeter à la mer pour les poissons).
Il faut l’enterrer ou le jeter dans les toilettes.

Comment compte-t-on les 3 années de orla ?
Prenons un exemple :
Si la vigne a été plantée avant le 16 av de l’année 5760, (c’est-à-dire un délai de 44 jours entre la plantation et Roch Hachana) , alors les 44 jours sont considérés comme une année entière, et lors du Roch Hachana de l’année 5763, on considérera que trois années sont passées.
Mais cela n’est pas suffisant.
En ce qui concerne les arbres fruitiers, nous considérons qu’il y aussi un deuxième Roch HachanaTou bichvat, et c’est uniquement si le bourgeonnement a eu lieu après Tou bichvat de la troisième année que la production ne sera plus orla.
C’est-à-dire que dans notre cas de la vigne, il faudra attendre le bourgeonnement d’après Tou bichvat de l’année 5763.
Donc on ne pourra profiter de la récolte du raisin qu’à l’automne 5764 (étant donné que le bourgeonnement a lieu vers les mois de mai-juin).

Si la vigne a été plantée après le 16 av 5760, il faudra attendre la récolte de l’année 5765 car étant donné qu’il y a moins de 44 jours entre la plantation et Roch Hachana de l’année 5761, ces jours ne comptent pas comme une année et la première année sera l’année 5761.
Donc on compte trois ans, ce qui nous mène à 5763.
Le bourgeonnement aura lieu en 5764, et la récolte aura lieu en automne 5765 ( la récolte peut aussi avoir lieu durant l’été 5764.
Ce qui est important, c’est que le bourgeonnement ait bien eu lieu après Tou bichvat 5764).
Tout cela concerne la orla.

Il y a un autre interdit qui concerne la récolte de la quatrième année.
Dans notre exemple, la récolte de l’automne 5764 (ou 5765 selon l’autre exemple) n’est pas encore autorisée à la consommation.
Elle est appelée « révaï ».
Elle est sainte, et à l’époque du temple il fallait la manger dans l’enceinte de Jérusalem.
Aujourd’hui, nous ne sommes plus en état de pureté, et nous devons faire passer la sainteté sur une pièce.

Nous dirons la phrase suivante :
« Que toute la sainteté de révaï qu’il y a dans cette récolte passe dans la valeur d’une prouta dans cette pièce ».
Et on jettera la pièce à la mer.
Ensuite, on pourra consommer la récolte.
Et dès la cinquième année (5765 ou 5766 selon les exemples), les fruits seront permis à la consommation, sauf les fruits cultivés en terre d’Israël, dont on devra prélever la trouma guedolatroumat maassermaasser richonmaasser chéni ou maasser ani, comme on le fait sur toute production agricole de la terre en Israël.

A ce propos, regarde cette réponse et les cours suivants :

Au revoir, bon appétit,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 4366
Date de création : 2008-11-27 09:11:00