J’ai une grande colère en moi car rien ne va plus, je ne gère plus. Comment m’en sortir?

Bonjour Rav,
J’ai eu de grandes épreuves dans ma vie suite je pense à de très mauvais choix de ma part. Mais au fond de mon coeur j’en veux à mes parents de ne pas m’avoir parlé, de ne pas m’avoir conseillé comme des parents auraient du le faire avec leur enfants.

J’avais rencontré un garçon à 17 ans, on s’est fiancé à 18.

J’ai rompu parceque je savais au fond de moi qu’il n’était pas pour moi. En plus il ne voulait pas que je continue mes études alors que je l’aurais souhaité.

Et c’est là ou j’en veux à mes parents de ne pas m’avoir mieux conseillé.
Ils m’ont poussé à reprendre avec lui prétextant qu’aucun autre garçon ne m’aimerait comme lui.

J’étais très influençable, et je pensais qu’ils me donnaient de bons conseils.
Je me suis mariée, et j’ai eu 2 beaux enfants.

Mais j’ai finalement divorcée et suite à ça, je n’ai eu que des épreuves. Je n’ai pas su me reconstruire.

Aujourd’hui j’ai 40 ans. Et j’ai une grande colère en moi.

J’aime mes parents, je les respecte.

Mais cette colère en moi a éclatée, et je suis arrivée à un stade de ma vie ou rien ne va. Alors cette colère qui était en moi mais que j’arrivais à gérer, je n’y arrive plus.

J’ai pris un peu de distance avec tout le monde autour de moi. Parceque même mes frères et soeur m’ont « lâchée » après ce divorce et je me suis retrouvée vraiment toute seule.

Mais cette colère augmente, même avec mes enfants que j’adore pourtant.
Rav, comment je peux faire pour enlever cette colère de mon coeur.

Je me rends bien compte que je ne peux continuer à vivre sereinement avec ce poids.

Je vous estime beaucoup et c’est pourquoi je vous adresse cette demande.

Merci d’avance Rav.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,
J’ai relu plusieurs fois ton mail avec attention. Je comprends la colère que tu éprouves contre tes parents mais tu dois savoir que dans la vie rien ne peut aller comme on l’aurait voulu.

D. gère le monde, et s’Il a fait en sorte que tu te maries et divorces, c’est à Lui que tu as affaire. Tes parents ne sont que des chli’him, des envoyés. Tu n’as pas à leur en vouloir. Même s’ils sont responsables, c’est un problème qu’ils devront régler avec D., ce n’est pas le tien. Tu n’as pas à en vouloir à D. non plus, car nous savons que D. est absolument bon et parfait. Mais alors à qui en vouloir ? Comment gérer cette colère ?
Je pense que le fond du problème est le suivant : quand des malheurs nous arrivent dans la vie, on arrive plus ou moins à les gérer, mais quand rien ne va plus, cela devient ingérable, c’est bien ce que tu me dis : « je suis arrivée à un stade de ma vie où rien ne va. Alors cette colère qui était en moi mais que j’arrivais à gérer, je n’y arrive plus ».
La raison de cette colère, ce n’est pas tes parents, c’est que rien ne va plus.

Alors, ma chère amie, écoute moi bien : tu as essayé toutes les cartes, toutes les portes, et finalement toutes les portes sont restées fermées. Que reste-t-il à faire ? Il est évident que D. t’aime beaucoup, car tu es une femme gentille et pure, et que tu as beaucoup souffert. Simplement, vu qu’Il t’aime, D. veut que tu te rapproches de Lui. Pourquoi n’essaies-tu pas de jouer la carte d’Hakadoch Barou’h Hou ? Il peut si vite faire que tout change, que tout aille bien. Est-ce si difficile pour Lui de te trouver un bon ‘hatan, une bonne parnassa, faire parvenir à ton cœur de la joie et de la satisfaction dans la vie ?
Si tu n’es pas bien, alors c’est l’éducation des enfants et les possibilités de trouver un mari qui s’en trouvent affectées.

Tout est possible pour D. Mais pourquoi le ferait-Il aujourd’hui, alors que tu ne fais presque aucun geste envers Lui ?
J’en ai souvent parlé avec toi. Le chabbat est appelé « la source des bénédictions », c’est exactement ce dont tu as besoin aujourd’hui, de bénédictions. Pourquoi ne pas se brancher à la source des bénédictions ? Il y aurait alors la brakha, et béezrat Hachem tout irait mieux si vite ! Tu as tout essayé, pourquoi ne pas essayer cette carte ? Crois-moi, c’est la seule qui marche. Il est vrai qu’il y a certainement des résistances, mais D. ne nous demande pas l’Everest, juste qu’on se tourne vers Lui et qu’on comprenne que sans Lui, ça ne marche pas. Le moment est venu que cela change, Il n’attend que ça, et toi aussi, combien de temps attendre pour voir un peu de soleil dans ta vie ? Lui, Il veut te donner, et toi tu veux recevoir, alors pourquoi ne pas tenter le coup ?
Je pense humblement, et je te le dis avec le plus de gentillesse possible, que ça vaut la peine que tu fasses un break. Viens un peu ici en Israël, on pourra discuter, change un peu de décor, rebranche-toi avec Hakadoch Barou’h Hou. Je suis convaincu que si tu pries D. et commences à faire des gestes vers Lui, tu verras très vite comment Il se dévoile. Et quand on voit comment D. se dévoile pour nous, alors la clé du bonheur est là.
Tiens-moi au courant et communique-moi le prénom usuel de ta mère pour que je puisse prier pour toi (je préfère ne pas le demander à Aaron et devoir lui dévoiler que tu m’as écrit).
A très bientôt,

Rav Ron Chaya
PS : je pense qu’il serait bien aussi que tu lises des Téhilim en français.

Essaie, dis moi ce que tu en penses.

 

Référence Leava : 1133
Date de création : 2007-02-07 09:02:32