Jai remarqué que j’ai du mal a être dans la joie dans ma avodat Hachem…

 

Rav Chalom,
Je vous écrit par rapport aux mérites et à la souffrances dans ce monde…

Depuis maintenant 2 ans j’étudie beaucoup de moussar (‘Hovot Halevavot, Messilat Yécharim, Mikhtav mé-Elihayou), et le Rav de ma synagogue fait beaucoup de moussar (en plus d’être ‘harif mamache.

Beaucoup de personnes fuient ce Rav mais malgré ses remontrances et sa dureté (et même si par moment ça me fait pas du tout plaisir) au fond de moi je sais que c’est le Emet et ca me fait suivre régulièrement ses chiourim, même si je vais me sentir au ras des pâquerettes par moment …
Cependant avec le temps (surtout cette année) j’ai vu que j’ai beaucoup évolué dans ma avodat Hachem, je suis beaucoup plus stricte dans mes téfilot qu’avant dans mon étude de Torah quotidienne etc…

Je me remet constamment en question sur chacun de mes actes dans le travail, envers mes proches…
Mes proches me disent que je deviens un illumine avec les halakhot et les divré Torah que je dis le Chabbat base sur les Mikhtav méEliahou et le Rav de ma synagogue qui nous demande de faire un gros travail intérieur pour travailler nos midot et notre avodat Hachem.

Seulement j’ai remarqué que j’ai du mal a être dans la joie dans ma avodat Hachem.
Cette remise en question constante , le fait qu’après chaque cours de moussar je comprends que chaque mitsva que je fais n’est pas mouchlémèt, que de toute façon ce que je fais c’est le strict minimum et que la moindre petite fierté que je pourrai tirer d’une mitsva ou bien qu’une mitsva fait sans messirout néfèch ne vaut pas grand chose m’enlève toute satisfaction ou joie dans la avodat Hachem.
J’arrive pas a tout faire de façon mouchlam quotidiennement chaque jour.

J’ai l’impression que vu mon niveau spiritual à l’heure actuelle, je ne peux pas me permettre d’être dans la joie dans ma avodat HM ; la seule chose qui me rassure un peu, c’est le Mamar du Rav Dessler “זכר מצווה מצווה” ou je me dis que même si ce n’est pas mouchlam le fait d’arriver à faire un certains nombres de mitsvot tous les jours dont l’étude de Torah, c’est un z’hout en soi qu’Hachem m’a donné, vu qu’à la base, j’étais très loin de la Torah, et j’ai eu un processus de Téchouva depuis maintenant 10 ans.

  1. Est-ce que vous pensez que qu’il y’aurait une façon de travailler une certaine joie malgré que l’on ressent le fait d’être complètement à côté de la plaque par rapport à la véritable exigence de notre avoda par rapport a Hachem ?

Ce que je vous ai décrit est un ressenti quotidien intérieur entre moi le bon D… , mais je ne fais pas ressentir cela à ma femme et mes enfants.
Pour tout vous dire a contrario nous vivons jusqu’à aujourd’hui avec ma famille une belle harmonie  ; nous avons un beau Chalom Bayit, même si par moment il peut y avoir des petits accrochages mais que l’on sait régler très rapidement Baroukh Hachem, des enfants en bonne santé, bli ayin hara, qui grandissent bien.
Nous avons depuis cette année une stabilité dans la parnassa Baroukh Hachem (on finit nos mois des fois avec un petit minus et d’autres fois avec un petit plus) en vivant normalement (nourriture, habits, ganim, frais de maison, quelques sorties et quelques achats de livres, masser, tsedaka, etc.).

Avec les descriptions que je vous ai décrit , je ne sais pas comment me situer par rapport a ma relation avec le bon D….

  • D’un côté, je ressens le fait de vivre dans une certaine harmonie ou je sais que dans notre génération c’est difficile.
  • De l’autre, je me sens loin d’Hachem en me rendant compte de la véritable exigence au niveau des midot des halakhot pour arriver à se rapprocher d’Hachem malgré tout ce que je mets en place et mes progrès dans ma avodat Hachem .

En faisant rétrospection honnêtement, je sens que j’ai progressé en 10 ans (ma femme me le dit et m’encourage).

Pour résumer :

  • Comment interpréter ma vie par rapport au bon D… ?
  • Comment travailler sa joie dans le Dérekh Hachem malgré toutes ces exigences ?
  • Comment avancer avec un bon état d’esprit et une bonne hachkafa ?

Merci pour votre soutien et du temps que vous aurez consacre à mon message et à sa réponse .

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Notre objectif est d’être le plus performant possible.

Il y a deux façons de nous booster :

  • le din
    et
  • la Ra’hamim,

le bâton et la carotte.

  • Si on exagère dans le din,
    on tombe dans la déprime et la tristesse, ce qui est pire que tout
    (le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal a dit au nom de la Kabbala qu’aucun péché n’amène autant la touma, l’impureté, que la tristesse).
  • A l’inverse, si on est trop versé dans la Ra’hamim,
    on devient insouciant, on se dit que tout va bien, que nous sommes tous des Tsadikim et qu’on a droit au paradis malgré nos péchés.

Le but est donc de trouver un juste équilibre entre le deux afin de pouvoir exploiter nos capacités au maximum de leur potentiel et d’être ainsi le plus performant possible.

A une époque, les gens évoluaient beaucoup plus par le din que par la Ra’hamim, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.
A mon avis, de nos jours, il faut 1 ou 2% de din pour 98 ou 99% de Ra’hamim.

Autrement dit, tu dois lire des livres qui t’apprendront à quel point chaque mitsva que tu réalises a un impact positif considérable sur la réalité, combien tu es précieux aux yeux d’Hachem etc.
Évidemment, nous ne sommes pas mouchlamim (parfaits), mais ce que nous accomplissons a malgré tout une valeur plus qu’énorme.

Je viens de raconter une histoire du ‘Hafèts ‘Haïm à propos de sa rencontre avec le boulanger de Radin, sa ville.
Elle sera bientôt en ligne ou sur WhatsApp, je te conseille de la consulter.

Tu as aussi sûrement entendu de ma part l’histoire de Rabbénou Ari qui a dit à son élève, Rabbi ‘Haïm Vital, qu’il était l’équivalent de Rabbi Akiva.

Rabbi ‘Haïm Vital a objecté :

  • « Rav, comment est-ce possible ?
    Rabbi Akiva était un énorme projecteur tandis que moi, je ne suis qu’une minuscule lueur ! »

Rabbénou Ari lui a répondu :

  • « C’est vrai, mais de nos jours où les ténèbres règnent en maître, ta petite lueur fait autant d’effet que le projecteur de Rabbi Akiva… »

Cela a été dit à Tsefat il y a 500 ans !

Donc imagine un peu aujourd’hui…
À l’heure actuelle, le fait qu’un juif pratique les mitsvot, veuille se rapprocher d’Hachem et habite sur la terre d’Israël a une valeur incommensurable.
Il y a réellement de quoi danser toute la journée de bonheur, surtout toi qui es devenu plus religieux !

Un jour, le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal a rencontré un baal téchouva qui lui a dit qu’il avait des problèmes et qu’il était un peu malheureux.
Le Rav lui a répondu :

« Tu es un baal téchouva ?
Tu devrais danser toute la journée !
 »

Ces paroles te concernent donc aussi.
Il faut se concentrer sur tout le bien qui se trouve dans nos actions et beaucoup moins mettre l’accent sur nos manques.
Sache regarder la moitié du verre plein plutôt que la moitié vide.

De même, lorsqu’on étudie, on regarde par la droite, c’est-à-dire ce qu’on a déjà étudié, et non par la gauche, c’est à dire ce qui nous reste à étudier.
Bien sûr, il faut aussi un peu de rigueur, mais beaucoup moins car sinon, on arrive à la situation dans laquelle tu te trouves où on est constamment triste.

Quand on y réfléchit, c’est vraiment absurde car Hachem est extrêmement content de nous.

Il faut bien que tu t’imprègnes de cela.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav

Référence Leava : 82194
Date de création : 2018-05-29 10:01:33