J’ai fait une conversion libérale et je me rapproche désormais du judaïsme traditionnel. Pourquoi n’accepte t-on pas de conversions après la venue de Machia’h ?

Cher Rav Chaya,
Tout d’abord un grand toda raba pour votre site, pour ce que vous faites, et vos conférences extraordinaires que je suis presque tous les jours avec passion et grand intérêt depuis quelques mois.

Je me permets de m’adresser à vous, car vous connaissant désormais un peu, je pense que vous serez le mieux à même de répondre le plus correctement possible à ma question.
Je vais essayer d’être la plus brève possible en m’expliquant au mieux.

Je suis dans le judaïsme depuis 1999 après mon premier voyage en Eretz-Israël.
Je suis, dès lors, pratiquante et étudiante en Torah,dont je suis amoureuse.

Le 4 mai 2008 je me convertie au judaïsme libéral, mais suite à une montée à la Torah (permise vous le savez à une femme dans le judaïsme libéral) le 14 juin 2008, ma vie commence à changer je peux dire carrément radicalement, et JE REVIENS depuis Roch HaChana 5769 NATURELLEMENT (avec l’aide de Dieu évidemment) au judaïsme traditionnel, commençant à ressentir que finalement ce judaïsme libéral sonne faux.

Suite à cette « conversion », je ne reçois aucun papier officiel.
Je sais aussi qu’elle n’est pas du tout valable dans le milieu orthodoxe.
Certes, je peux « recommencer » tout mon chemin vers une vraie conversion (vous savez que chaucun à son rythme évidemment).
Cependant, où je suis en soucis c’est par rapport à l’arrivée très proche de Machia’h (que je ressens dans mon être).
Je sais que lorsque le Roi des Rois sera là, sauf erreur, Il va fermer les portes aux nouvelles conversions. A Dieu ne plaise…

Alors, finalement au jour d’aujourd’hui je demeure aux yeux du vrai judaïsme une simple PROSÉLYTE.

Ma question est :

Que vont devenir les prosélytes lorsque Machia’h sera là ?

Si je vous parle maintenant de façon très franche et ciblée c’est parce que au niveau spirituel le temps presse.

De fait, voilà ce qui me chiffonne :

J’ai beaucoup appris de vous ces derniers jours au sujet de Machia’h (c’est d’ailleurs absolument époustouflant !)
Avant que je ne poursuive, sachez, Cher Rav Chaya, que j’ai été totalement sincère dans toute ma démarche spirituelle. Tout le chemin et le travail considérable que j’ai effectué, je ne l’ai fait que par passion et par Amour pour Dieu.
Cela dit, soyons honnête, je suis aussi une simple humaine et femme de surcroît, et maintenant que nous nous trouvons en plein entre DEUX MONDES, j’aimerais savoir ce que je vais devenir.
Oui, c’est vrai, là je pense quand même à ma pomme et j’avoue que je suis intéressée à vivre l’Epoque messianique (Si Dieu veut.)
Pour être plus personnelle avec vous, je dirais que je vis LA véritable question existentielle, mais malheureusement, tout tourne dans ma tête sans pouvoir ici à Genève en parler à personne, n’ayant ni famille, (enfin si mais mes parents sont goyim) ni amis, ni malheureusement de mari encore…. et je vais avoir 42 ans en février 2009.
Alors, bien sûr HaChem est toujours avec moi, mais au niveau humain je me sens très seule déjà depuis 10 ans. Et ceci compte tenu justement du fait du chemin spirituel que j’ai emprûnté.
Vous comprenez des épreuves terribles, et surtout la jalousie de la part de tous…etc.

Enfin, je ne viens pas là « pleurer » sur ceci, car pour rien au monde je n’abandonnerais ma Téchouvah envers le Maître de l’Univers.
J’attends surtout de vous que vous me rassuriez, dans la mesure du possible évidemment.
En tout cas, je vous dis d’ores et déjà que Machia’h ou pas, je continue quoi qu’il en soit mon chemin vers une vraie conversion.

Je pense également à mon enterrement. Je veux être enterrée, et pas avec « les croisés » (les chrétiens) mais avec mes frères juifs.

Je pense aussi à mes papiers civils ; avec deux autres prénoms que je ne peux plus souffrir. J’aimerais les changer. Mais pour l’instant en fait, je ne suis rien du tout sur le plan officiel. Je suis encore une goyah. Et comme j’aimerais venir prochainement en Israël, et bien en Eretz-Israël non plus bien sûr je ne suis pas juive

Et entre nous, je peux me tromper, mais en fait il est extrêmement rare que le judaïsme traditionnel accorde une conversion. N’est-ce pas ?
Je connais un peu le problème… Ici à Genève les Grands Rabbins ortodoxes ne m’ont pas formées (voilà pourquoi j’ai cherché un « Maître » chez les libéraux) et si je m’adresse au Consistoire de Paris, ceux-ci vont me conseiller d’être suivie par un rabbin de ma ville ! …
Enfin vous avez compris en gros mon problème.

Deuxième question :
Je suis une femme donc, et j’aimerais savoir si je pourrais éventuellement venir vous rendre visite à la Yéchivah à Pessa’h 5769, ou si les femmes sont interdites.

Voilà, j’en ai terminé.
J’espère avoir l’honneur d’une réponse de votre part prochainement, et je vous adresse, Cher Rav Chaya, mes pensées les plus cordiales, respectueuses et affectueuses.
Et oui c’est possible !

Pour moi ISRAEL E’HAD! Et peut-être, si Dieu veut, peut-être nous verrons-nous prochainement à Jérusalem.
Toda rava véléhitraoth.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour,

Voici ma réponse à ta question, elle est personnelle, je n’ai vu cela écrit nulle part donc je ne sais pas si elle est juste.

La raison pour laquelle on ne reçoit pas de convertis après la venue du messie est la suivante :

Tant que la vérité est relativement cachée, comme c’est le cas pendant toute l’histoire jusqu’à la venue du messie, nous avons un libre arbitre et devons faire des efforts pour choisir le bien et fuir la tentation du mal.
Cette période, est une période que j’appellerais la période « d’effort ». Lorsque le messie se dévoilera, le mal disparaîtra, et tout ceux qui se seront battus pour le bien bénéficieront de ce bien.

Cette période est celle que j’appellerais la période de « récompense ». Il est donc normal qu’on ne puisse décider dans la période de « récompense » de commencer à faire le travail approprié à la période « d’effort », c’est-à-dire décider de se convertir. Il fallait le faire quand on pouvait encore exercer son libre arbitre.

D’après cela, à mon humble avis, ceux qui auront déjà entrepris un processus de conversion alors que la vérité était encore restée cachée et que le mal était le maître du monde, devraient avoir le droit de finir leur processus.

Appelle-moi quand tu seras en Israël à Pessa’h.

Au Revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 4278
Date de création : 2008-11-17 17:11:33