Est-ce exact qu’un juif séfarade ne doit pas manger de certains plats cuits par un non-juif et qu’il doit manger de la viande ‘halak beth Yossef?

 

Chalom alékhem Rav,

Mon rav nous a parlé ce chabbat que Maran interdisait qu’un goy dépose au four ou sur la gazinière un aliment entre autre tout ce qui est pate mézonot œuf pâte viande pain et aussi il nous a dit qu’on doit manger obligatoirement halak beth Yossef pour la viande.
Je suis sépharade ça me perturbe un peu vu que presque personne n’applique cette halakha
Comment faire dans ce cas là ?

Doit-on rendre des comptes devant le Tribunal Céleste ? On est jamais sûr si un juif a mis au four…

Merci pour vos lumières
Léhitrahot

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom,

Effectivement, pour un séfarade, il y a un interdit de manger un plat cuit par un non-juif si ce plat ne peut pas être mangé cru.

  • Donc par exemple
    • du riz cuit par un non-juif,
    • ou des spaghettis,
      • étant des aliments qui ne peuvent pas être consommés crus,
        • s’ils ont été cuits par un non-juif, seront interdits à la consommation.

Les ashkenazim allègent cette loi et disent que si le feu a été allumé par un juif, alors il n’y a pas d’interdit à consommer ces plats.

Pour les séfaradim, si ce plat a été posé par un non-juif sur le feu ou dans le four, et que durant le premier tiers de la cuisson, le juif a soulevé la casserole, ou même touillé avec une cuillère le contenu de la casserole, le plat restera permis.

Dans tous les cas, un aliment qui peut se manger cru, comme des carottes, tomates, etc., ne sera pas interdit même s’il est entièrement cuit par un non-juif.

Certains avis autorisent la cuisson d’un non-juif si elle est faite par une source de chaleur électrique dans la mesure où si le courant est alternatif, ce n’est pas le non-juif qui en est la source, c’est comme une rivière sur laquelle il y a un barrage : le non-juif enlève le barrage mais le fait que le courant d’eau s’écoule ne provient pas du non-juif, il a simplement enlevé le barrage au courant mais n’est pas à l’origine du courant.
Ce sera de même pour le courant alternatif.

Par contre une cuisson à l’aide du courant continu sera interdite (d’habitude, l’électricité que nous avons sur le secteur est un courant alternatif, mais dans une batterie, il s’agit d’un courant continu).
Le Rav Ovadia Yossef Chalita autorise, si on n’a pas le choix, de manger un plat qui est cuit par un non-juif à condition que le feu ait été allumé par un juif et à condition que le propriétaire de la cuisine soit juif.

A propos de toutes les pâtes qu’on cuit au four, telles que pain, gâteau, etc., même les séfaradim peuvent manger ces plats bien que le non-juif les ait cuits à condition que le feu ait été allumé par un juif.

  • Il est très facile de faire attention à cet interdit dans les restaurants en France car d’habitude il y a un Machguia’h, un chomer, à qui on explique qu’on est séfarade et qu’on lui demande de mettre les plats sur le feu et le fait très volontiers ;
    • je dirai même que cela est plus facile à faire en France qu’en Israël dans la mesure où en France, la majorité de la population juive mangeant cachère est séfarade et les chomèr sont habitués à cela.
      • Par contre en Israël, cela commence à rentrer, mais plus difficilement.

A propos de la viande, il y a trois degrés de cacherout de viande :

  1. Le meilleur est appelé « ‘halak Beit Yossef »,
  2. Ensuite « ‘halak ou Glatt »
  3. Et ensuite « cacher ».
  • Un séfarade ne peut pas manger de viande juste cacher, il doit manger a priori ‘halak Beit Yossef et s’il n’a pas le choix, il mangera de la viande ‘halak ou Glatt.
  • Un ashkénaze mangera a priori du ‘halak ou Glatt et à plus forte raison du ‘halak Beit Yossef ; s’il n’a pas le choix, il pourra manger du cachère.

Quoi qu’il en soit, consultez ces liens qui expliquent déjà pas mal de choses…

Au revoir,
Rav Ron Chaya

PS : C’est pour cela qu’il ne faut manger que dans des restaurants qui possèdent un certificat de cacherout très sérieux, comme ceux-ci :

– le badats de la Eda ‘haredite,
– Rubin,
– Cheerit Israël,
– Rav Ma’hfoud,
– Névé Tsion,
– Rav Landau
.

D’autres bonnes hachga’hot :
– Agoudat Israël,
– Belz.
– Rav Moutsafi
– Rabanout Méhadrine à Jérusalem en ‘halavi

Référence : 9440
Date question sur Leava : 2010-05-25 19:05:15