En tant que séfarade, ai-je le droit de porter à Strasbourg le chabbath? Un ‘hazan a-t-il l’obligation d’être marié?

Shalom Rav,

en tant que Séfarade, ai je le droit de porter à Strasbourg pendant shabbat ?
et en Israel, où a t-on le droit de porter exactement.

Une deuxième question,
un ‘hazan a la synagogue a t-il l’obligation d’être marié ?

Merci d’avance.
Shavouatov Rav

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Sarah,

Un erouv, c’est-à-dire un fil posé sur des poteaux qui entourent une ville ne permet de porter dans la ville qu’à condition que celle-ci soit considérée comme un karmelit, c’est-à-dire un domaine public dérabanan. Mais s’il s’agit d’un domaine public déoraïta, de la Tora, alors le erouv ne peut pas autoriser d’y porter.

Quelle est la définition d’un domaine public déoraïta?
Le Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm chapitre 345 alinéa 7 explique que d’après Maïmonide le domaine public déoraïta est une rue faisant 8 mètres de large ou plus étant droite d’un bout à l’autre de façon que si on se trouve à un bout de cette rue on puisse voir l’autre bout. On considèrera comme bout d’une rue, une rue donnant sur un terrain vide de bâtiment.

D’après Rachi,  »le domaine public est une rue dans laquelle passent 600 000 personnes par jour ».
Il est clair que d’après Rachi il y a peu d’endroits au monde qu’on pourra considérer comme un domaine public alors que pour Maïmonide beaucoup d’endroits seront considérés comme des domaines publics.

Comment est la halakha?
Vu que le Choul’han Aroukh a amené deux avis, il y a un doute.

Néanmoins les sefaradim tranchent plus comme Maïmonide que comme Rachi, les ashkénazim tranchent plus comme Rachi que comme Maïmonide.
Donc partout où il y aura un erouv, du point de vue de la loi stricte, un séfarade pourra porter en s’appuyant sur l’avis de Rachi, mais il sera bien de ne pas y porter s’il y a des rues correspondant à la définition de Maïmonide; ce sera considéré comme une mesure de piété.

Les ashkénazim pourront plus facilement compter sur l’avis de Rachi.

À propos de Strasbourg, si je ne me trompe pas, la ville est entourée d’une rivière. Et dans cette mesure, cette rivière forme un erouv.
Je ne suis pas sûr de cela, le mieux serait que tu contactes une autorité rabbinique compétente de la ville qui te dira si tu peux compter sur la coutume d’y porter ou pas.

En ce qui concerne les lois relatives au ‘hazan:
A priori on cherchera une personne qui a la crainte de D., qui n’a pas de avérot, humble, aimé par le public, qui a une belle voix, qui a l’habitude d’étudier au moins le tanakh, et sur lequel il n’y a pas de chem ra (médisance) qui circule. Tout cela est pour le mieux, mais au niveau strict, tant qu’il est un juif cacher, il peut être ‘hazan. Il est vrai que pour les yamim noraïm on préfèrera prendre quelqu’un qui a au moins 30 ans et qui est marié. Néanmoins, si on a le choix entre quelqu’un de marié et qui a plus de 30 ans et quelqu’un de non marié qui a moins de 30 ans mais qui est talmid ‘hakham, ou étudiant en Tora (c’est-à-dire qui n’a pas d’autre profession) on préfèrera ce dernier.
Mais cela ne concerne que les yamim noraïm.

Au revoir,
Rav Ron Chaya.

 

Référence Leava : 7768
Date de création : 2009-12-26 21:12:44