Pour quelle raison (mis à part l’avion) devons-nous faire le birkat hagomèl ?

 

Bonjour Rav,

Pour quelle raison (mis à part l’avion) devons-nous faire le birkat hagomel ?

Toda Raba

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Quatre types de personnes doivent réciter la bénédiction du Gomel :

  1. Celui qui traverse la mer en bateau,
  2. Celui qui traverse le désert,
  3. Celui qui a guéri de sa maladie
  4. Et celui qui a été libéré de son emprisonnement.

Cela concerne aussi bien les hommes que les femmes.

À propos de celui qui a été libéré de son emprisonnement :

  • Il doit réciter la berakha même si les conditions dans lesquelles il vivait n’étaient pas difficiles,
  • Même s’il aurait pu être libéré en s’acquittant d’une faible caution,
  • Et même s’il a simplement été mis en garde à vue afin d’être interrogé sans être emprisonné car cela revient au même.
  • Tout cela à condition d’avoir été arrêté, mais si on l’a convoqué simplement pour lui poser des questions et qu’il a dû patienter avant d’être reçu, il n’est pas considéré comme ayant été emprisonné et il ne récitera donc pas la berakha du Gomel.
  • De même, celui qui s’est évadé de prison et qui peut à tout moment y retourner si on l’attrape ne récite pas cette berakha.

On ne récite cette berakha qu’une fois qu’on a complètement échappé au problème en question, c’est-à-dire après être sorti de prison ou après s’être rétabli, même si on ressent encore quelques douleurs par-ci par-là.
En effet, étant donné qu’on peut marcher normalement dans la rue, on est considéré comme étant guéri.
Idem pour tous les cas.

  • Si quelqu’un était en prison et qu’il est tombé malade un peu avant sa libération,
    il ne récitera pas immédiatement la berakha du Gomel en rentrant chez lui après avoir été libéré et devra attendre d’être guéri pour cela.

Effectivement, il ne doit pas se trouver dans l’un des quatre cas précités au moment il récite le Gomel, bien qu’il soit déjà débarrassé de l’un d’entre eux.
Réciter le Gomel est donc incompatible avec le fait de se trouver encore dans l’un de ces quatre cas de détresse.

À propos de celui qui voyage :

  • Si une personne part en voyage quelque part où il restera un ou deux jours, elle doit réciter le Gomel là-bas avant de le réciter à nouveau à son retour,
    car lorsqu’elle est arrivée à sa première destination, on ne peut pas dire qu’elle n’a pas été libérée de la « détresse » du voyage.

Si quelqu’un se trouve dans une obligation de réciter plusieurs fois le Gomel,
par exemple s’il a guéri de sa maladie et qu’il est retombé malade avant d’avoir pu réciter le Gomel, ou bien s’il a voyagé à plusieurs reprises sans dire le Gomel à chaque fois, il ne récitera ce dernier qu’une seule fois.

  • D’après le Rav Ovadia Yossef Zatsal, on doit faire le Gomel à chaque fois qu’on voyage sur une route hors d’une ville pendant au moins 72 minutes,
    même si l’aller et le retour font 72 minutes uniquement lorsqu’on cumule leur durée respective,
    et peu importe s’il y avait beaucoup de trafic.
  • Par contre, d’après le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal, on ne récite cette bénédiction que si la route passe par un endroit dangereux tel qu’un désert par exemple, ou bien par des régions en Israël telles que Yéhouda et Chomrone où des palestiniens cherchent à tuer des juifs.On récite la berakha même si on n’est passé que 30 secondes sur une route de ce genre sans qu’on y soit restée 72 minutes.
  • Le Rav Ovadia Yossef Zatsal est d’accord sur le fait qu’il faut aussi réciter la berakha dans ce cas,
    mais il ajoute que même lorsqu’on reste sur une route sans danger pendant au moins 72 minutes, il faut aussi la réciter.
  • Nos frères ashkénazes tranchent la halakha comme le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal.

Comme je l’ai dit, d’après le Rav Ovadia Yossef Zatsal, même si l’aller et le retour ne font 72 minutes qu’en additionnant leur durée respective, on doit faire le Gomel.
Ce sera le cas même si par exemple, on fait l’aller le matin et le retour le soir même durant la nuit.

  • Le décompte des 72 minutes n’est valable que durant les moments où on passe par des endroits dépourvus d’habitations, mais si le trajet passe par différents villages par exemple, on doit soustraire ce temps à celui passé par des chemins hors habitations.
    On ne prend donc en considération que le temps passé par des endroits dépourvus de villes ou de villages.

Si une personne voyage quotidiennement hors de la ville, elle ne récite le Gomel qu’une seule fois par semaine pendant Chabbat en pensant acquitter tous ses voyages hebdomadaires.

Au niveau de la berakha du Gomel pour celui qui passe par la mer,

  • Cela ne concerne pas quelqu’un qui y nage (même profondément) mais uniquement celui qui prend le bateau, et cela à condition qu’il entre en haute mer.
  • En revanche, si le bateau longe simplement la côte et qu’il peut voir celle-ci en permanence, il ne récite pas le Gomel après un tel voyage.
  • Par contre, s’il voyage par exemple en péniche sur un fleuve et que ce dernier est profond à un point tel qu’on risque de s’y noyer, il doit réciter le Gomel après ce voyage.
  • Dans tous ces cas, il faut que le voyage ait duré au moins 72 minutes.
  • Dans tous les cas où on voyage par avion, on fera ensuite le Gomel si l’itinéraire a duré au moins 72 minutes.

Lorsqu’on dit qu’une personne guérie de sa maladie doit faire le Gomel,

  • Cela s’applique uniquement si elle était alitée,
    mais si elle l’était uniquement à cause de maux de ventre ou de tête par exemple, étant donné qu’elle n’était pas véritablement malade, elle ne récite pas le Gomel.
  • Si quelqu’un était malade et en danger de mort, il fera le Gomel par la suite même s’il n’était pas alité.
  • De même, si quelqu’un a subi une opération interne (même facile, telle que pour une appendicite ou des hémorroïdes), il fera le Gomel.
  • Idem pour une opération des yeux (cataracte par exemple).
  • Si quelqu’un a dû s’aliter à cause d’une piqûre de serpent ou de scorpion, il devra faire le Gomel après sa guérison.
  • Concernant celui qui a raté sa tentative de suicide,
    même s’il en est tombé malade ou s’il a dû être opéré suite à une blessure, il ne fera pas le Gomel.

Comme je l’ai dit, les séfaradim ne récitent la berakha du Gomel que dans les quatre cas susmentionnés.

  • Dès lors, un séfarade ne la récite pas après avoir bénéficié d’un miracle,
    même s’il est surnaturel et que cela l’a sauvé d’un grand danger.
  • En revanche, au moment où il fera le Gomel pour l’un des quatre cas, il peut penser acquitter par cette berakha sa reconnaissance envers Hachem pour avoir bénéficié de ce miracle.

Par contre, nos frères ashkénazes récitent cette berakha après avoir bénéficié d’un miracle même si celui-ci n’est pas surnaturel.

  • C’est le cas par exemple pour un accident au cours duquel la voiture d’un ashkénaze a été complètement broyée et qu’il s’en est sorti indemne.
  • Mais s’il a frôlé un danger duquel il a été épargné,

Par exemple :

  • Si on a tiré sur lui et que la balle est passée à quelques millimètres de sa tête,
  • ou bien s’il a failli se faire écraser en traversant la rue et qu’il a été sauvé in extremis
    (si par exemple la voiture s’est arrêtée au dernier moment),

alors même les ashkénazim ne récitent pas cette berakha.

A voir ici pour les femmes…

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav 

 

Référence Leava : 85251
Date de création : 2019-01-21 09:34:05