Shalom Rav,
Depuis quelque temps, j’essaye d’aller plus régulièrement à la synagogue (et notamment le Chabbat).
Bien que je fasse des efforts, j’ai l’impression qu’il m’est difficile de rester concentrer sur toutes les prières, d’être profondément sincère dans mes mots et surtout d’être réellement en connexion avec Hachem (de sentir sa présence).
Plusieurs éléments peuvent expliquer cela, et influencent inconsciemment mon probable manque de émouna / concentration :
- Sans faire de généralités, beaucoup de personnes viennent à la synagogue pour se retrouver, discuter et ne semblent pas totalement sincères dans les prières prononcées.
On a presque l’impression qu’ils viennent à la synagogue avant tout pour le plaisir d’adhérer à une communauté. Alors que pour moi il s’agit avant tout de la maison d’Hachem et que l’on n’y vient pas spécialement pour se faire des « potes ». Du coup je m’inspire de personnes qui finalement ne me correspondent pas toujours intérieurement - J’entends souvent des personnes discuter de leur travail, d’argent, du dernier appartement acheté en Israël, de la dernière Rolex acheté …
Comment expliquer cette contradiction flagrante entre le fait que le peuple juif se doit d’être un peuple attaché en priorité au spirituel et qu’en parallèle la plupart d’entre nous (moi y compris) se rattachent à la réussite matérielle, à la performance professionnelle ?
(Il est plutôt bien vu d’être médecin, dentiste, avocat …) - Il y a des parfois un manque de tolérance des personnes qui ont beaucoup plus de connaissances et de pratiques religieuses vis à vis des personnes qui semblent moins maîtriser les prières, ce qui par conséquent n’incite pas toujours a aller de l’avant
- Je ne sais pas traduire les textes.
Je comprends leur importance mais ne saisit pas leur sens
Je suis quelqu’un qui m’inspire beaucoup des autres et j’ai souvent besoin de « modèle » pour me donner envie d’avancer.
Et malheureusement mon niveau de émouna ne fait que stagner car je trouve pas toujours de source d’inspiration sincère et profonde autour de moi.
Par ailleurs, selon vous, comment mieux ressentir la présence d’Hachem a la synagogue ?
Y’a t’il vraiment des anges autour de nous en permanence ?
Merci pour votre aide
Kol touv
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Benjamin,
Sache d’abord que la prière est appelée avoda chébalev, le travail du cœur.
Ce n’est pas chose aisée, cela nécessite un vrai travail.
- Il faut arriver à oublier toutes nos préoccupations matérielles, penser que l’on se trouve devant Hachem qui nous écoute.
De plus, le yétser hara se bat pour nous en empêcher.
Un des plus grands rabbins de la génération passée, le Rav Chlomo Zalman Auërbach Zatsal disait que s’il faisait toute sa Amida en pensant tous les mots qu’il prononçait (même sans ferveur), il remerciait Hachem de ce grand cadeau.
À plus forte raison si l’on dit tous les mots de la Amida avec ferveur.
Il s’agit d’un très haut niveau.
Je comprends tout-à-fait par ailleurs ton désarroi face au comportement des fidèles de la synagogue qui est effectivement contraire à ce que la Torah préconise.
En Israël, dans les synagogues orthodoxes, personne ne parle de sujets profanes, et encore moins de sujets dont il est interdit de parler pendant Chabbat tels que d’affaires, d’acquisition ou de business.
Toute parole profane est interdite dans une synagogue.
Le Zohar affirme qu’une personne entretenant de tels propos dans une synagogue n’a pas de part dans le D.ieu d’Israël.
- D’après le sens simple, elle transgresse une loi positive :
Avoir crainte du Temple.
Étant donné qu’une synagogue est considérée comme un petit Temple, on doit avoir crainte de la Présence divine qui y demeure et ne pas y parler de sujets profanes.
Il est vrai qu’en Israël, dans une synagogue non-orthodoxe, et à plus forte raison à l’étranger, ce point est souvent délaissé, ce qui est vraiment déplorable. La Torah a en effet en horreur la recherche de la réussite matérielle lorsqu’il n’y a en cela qu’une recherche d’honneur et de bien-être matériel. Le manque de tolérance des personnes ayant plus de connaissances est également déplorable.
- Concernant la compréhension des textes, essaie d’acquérir les livres La délivrance dans lesquels la traduction française figure mot à mot avec le texte en hébreu.
Je te recommande beaucoup de trouver une synagogue orthodoxe et tu verras que cela n’a rien à voir avec le type de synagogue que tu fréquentes.
C’est un endroit de recueillement, de prière, de service de D.ieu et forcément, on peut y accéder à une grande lumière.
Bien qu’il y ait des anges autour de nous en permanence, dans la synagogue, règne la présence de D.ieu Elle-même ; c’est en se focalisant sur Sa présence que l’on pourra davantage la ressentir.
On ne peut pas par exemple prier en étant allongé sur le côté, ou les jambes tendues en avant, ou encore les jambes croisées.
Comme je l’ai dit, on n’y parlera que de Torah ou de mitsvot.
Cependant, on veillera à ne pas parler même de Torah ou de mitsvot pendant la lecture de la Torah.
Tu pourras habituellement trouver tout cela dans les synagogues orthodoxes.
Chabbat Chalom
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 76102
Date de création : 2017-05-18 18:27:37