Divers questions sur la réception de la Torah…

 Chalom rav,
 
1- Dans la loi orale, il est dit que Moïse a enseigné à Aaron, puis à ses fils, puis aux chefs des tribus, puis au peuple, et ainsi de suite.
C’était une répétition permanente afin que les paroles restent gravées dans leurs cœurs de manière fidèle.
Comment expliquer dès lors que 3000 lois se soient perdues à la mort de Moïse ?
 
2- Avant que le peuple juif ne rentre dans sa terre promise après les 40 ans passés au désert, Moïse a écrit 13 sefer Tora, 1 pour l’arche, les 12 autres pour les 12 tribus.
Lorsqu’on sait qu’il faut 1 an pour écrire un sefer Tora, cela voudrait dire qu’il aurait fallu que Moïse commence sa rédaction 13 ans avant de rentrer dans le pays d’Israël (12 ans si l’on considère qu’il a commencé à écrire sous la dictée de Dieu depuis le Sinaï) ?
Quelle est la chronologie, car cette rédaction semble démarrer alors que le peuple est aux portes du pays ?
 
3- un midrash raconte que D.ieu a proposé sa Tora aux différentes nations de la Terre, Tora qui a été chaque fois refusée par leurs anges respectifs, au motif que tel peuple est voleur, l’autre idolâtre, l’autre débauché, etc… et qu’ils ne pourraient supporter et suivre de manière fidèles toutes les mitsvot prescrites.
D.ieu ayant mis ce choix face à ces anges, cela voulait dire que ces anges avaient la faculté d’accepter ou de refuser la Tora.
Comment expliquer cette contradiction sachant que les anges n’ont pas de libre arbitre ?
 
A ce propos, il a été dit que lorsque Dieu a parlé au Sinaï, tous les rois de la Terre ont entendu :
Comment expliquer que cela n’ait pas été retranscrit dans quelconques écrits, et ne se retrouve dans aucun livre d’histoire ?
Car cela a dû être un évènement majeur, et marquant à cette date ?
 
4- Pourquoi y-a-t-il eu d’intenses discussions afin d’inclure ou non dans le canon biblique les livres de l’Ecclésiaste et du Cantique des Cantiques, sachant qu’ils sont une source énorme pour la kabbala ?

 

J’aurais d’autres questions plus personnelles vous concernant :

– combien d’heures étudiez-vous chaque jour ?
– combien d’heures dormez chaque jour ?
– combien d’heures de cours donnez-vous chaque jour ?
– les cours paraissant sur internet sont-ils préparés à l’avance, ou sont-ce des questions instantanées de vos élèves ?

Encore tous mes encouragements pour votre travail de diffusion de la Torah.
Vous faites un travail extraordinaire, et utile !

Au revoir,
Bruno

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,
 
Voici les réponses à tes questions :
 
1. La faculté de mémorisation est fonction de la sainteté de la personne.
Une personne sainte lit une chose une ou deux fois et s’en souvient toute sa vie ; une personne loin de la sainteté peut oublier ce qu’elle a lu hier.
 
‘Hazal disent bien :
« Avant qu’une personne ne pleure en se demandant pourquoi elle n’arrive pas à ingérer les paroles de la Torah, qu’elle pleure pour toutes les nourritures agréables qu’elle ingère ».
« La matérialité est au dépens de la spiritualité et la spiritualité est au dépens de la matérialité ».
Il est clair que le peuple d’Israël, Moïse vivant parmi eux, avait un niveau de sainteté bien plus haut qu’une fois Moïse disparu.
 
Dès lors, il est normal qu’à partir du moment où il a disparu, leur sainteté ait baissé en même temps que leur capacité de mémorisation. Ces 3 000 lois ne pouvaient pas être mémorisées de façon naturelle si ce n’était avec l’aide d’un surplus de sainteté dû à la présence de Moché rabbénou parmi eux.
 
2. De deux choses l’une :
  • – Soit la rédaction a commencé auparavant,
  • – Soit Moïse avait des facultés dépassant notre conception humaine.
3. Le Midrach ne dit pas que D. a proposé la Torah aux anges des nations mais aux nations elles-mêmes ; tu peux vérifier cela dans Midrach Tanaïm, Devarim chapitre 33 alinéa 2, ainsi que dans Yalkout Chimoni sur Yéchayahou, réméz 452, le paragraphe commençant par les mots « kol hagoyim ».
 
A propos du fait qu’il n’y a aucune trace écrite de l’évènement du mont Sinaï dans les livres des goyim, deux réponses à ce sujet :

  1. Nous voyons que même à propos de la Shoa, phénomène tellement bouleversant du dernier siècle, comportant tellement de témoignages écrits, photographiques et même des témoins qui sont encore vivants aujourd’hui, il y a encore des millions de personnes dans le monde qui nient que cet évènement ait eu lieu.

    Le peuple d’Israël n’est pas aimé, et le mensonge est le meilleur moyen de se battre contre lui, ces peuples n’hésitent donc pas à l’utiliser sans limite.
    Dans cette mesure, même s’il y avait eu des traces écrites de l’évènement du mont Sinaï, elles auraient rapidement été escamotées.

  2. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un évènement physique, donc par exemple, si les journaux existaient à l’époque, ils n’auraient pas pu en parler.
    Il s’agit d’une prise de conscience de sens, or les chroniques des peuples ne racontent que les évènements physiques et non un évènement relatant une prise de conscience de sens ; surtout dans la mesure où, comme je l’ai expliqué plus haut, dans leur essence même ils sont opposés à ce sens.
4. La Guemara explique qu’il y avait des versets qui pouvaient être mal compris et aller dans le sens contraire que ce qu’ordonne la Torah.
 
Voici les réponses aux questions plus personnelles me concernant :
  1. Pas assez.
  2. Trop.
  3. Deux fois un peu plus d’une demi-heure en moyenne, parfois moins, parfois plus.
  4. Les cours sont dans 99% des cas improvisés sur place par des questions d’élèves.

Merci beaucoup pour vos encouragements.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 27504
Date de création : 2013-12-22 16:12:23