Pouvez-vous me donner un enseignement de la fête de Chavouot du point de vue juif original de la fête des prémices ?

 

Chalom,
Merci pour toutes vos conférences qui aident les non-juifs comme moi à comprendre un peu mieux la magnificence et la perfection de la Parole de D.

J’ai un « souci » avec Chavouot.

En effet, on parle de fête du don de la Torah, hors, j’aurais aimé avoir un enseignement juif sur ce qu’est Chavouot du point de vue original de la Fête des Prémices.
Quelle est la signification profonde de Chavouot dans son contexte d’origine ?

En effet il me semble (à la profane que je suis) qu’il s’agit d’une fête de grande envergure (puisqu’elle implique un pèlerinage comme Pessah et Souccot) mais je ne trouve aucun cours qui l’explique en tant que fête des Prémices (seul l’aspect don de la Torah prédomine)

Merci beaucoup pour votre attention et votre réponse,
Anne
Amie d’Israël et des Juifs.
Bruxelles

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour Anne,

La fête de Chavouot a quatre noms :

  1. Hag hakatsir, la fête de la moisson
    (Chemot 23, 16)
  2. Yom habikourim, le jour des prémices
    (Chemot 23, 16 ; Bamidbar 28, 26)
  3. Chavouot, la fête des semaines
    (Chemot 34, 22)
  4. Et enfin un nom qui n’apparaît pas dans la Torah mais qui est employé par ‘Hazal :
    • ‘Hag atséret.

‘Hag hakatsir

  • La fête des moissons :
    Chavouot tombe pendant la période des moissons.

Yom habikourim

  • La fête des prémices :
    Dès la fête de Chavouot commence l’époque où on devait amener les prémices au Temple,

(il y a une mitsva d’amener au Temple les prémices des 7 fruits par lesquels la terre d’Israël a été bénie.
Ceux-ci sont sacrés et on les amenait en grande procession au Temple),

mais ce nom provient surtout du fait que c’est dès la fête de Chavouot qu’on pouvait amener au Temple un sacrifice de farine de blé de la nouvelle année.
Il existe dans la Torah une interdiction de manger des céréales de la nouvelle année avant le deuxième jour de Pessa’h.
Durant ce deuxième jour de Pessa’h, on faisait un sacrifice nommé le Omer qui autorisait la consommation des céréales de la nouvelle année

(cette interdiction est toujours actuelle, même hors d’Israël, il est interdit de consommer du blé qui a été semé après le Pessa’h de l’année passée.
Pour le consommer, il faut attendre le deuxième jour de Pessa’h de cette année).

Or le sacrifice du Omer n’autorisait la consommation des céréales de la nouvelle saison qu’à l’extérieur du Temple, on ne pouvait pas amener de sacrifices de farine de blé de la nouvelle année avant Chavouot.
A Chavouot, tel que le dit le verset (Bamidbar 28, 26) :
« Au jour des prémices, quand vous présenterez à l’Eternel l’offrande nouvelle… », on amenait une offrande, c’est-à-dire un sacrifice de farine de blé de la nouvelle année, et dès lors il était permis d’amener au Temple les sacrifices de blé de la nouvelle année

(ce nouveau blé représentant les prémices du blé de la saison).

C’est pour cela que le jour de Chavouot est aussi appelé Yom habikourim, le jour des prémices.

Hag hachavouot

  • La fête des semaines :
    Chavouot est le jour où se termine le compte des 7 semaines du Omer.

Atséret :

  • Ce nom qu’ont donné ‘Hazal vient indiquer que cette fête est en quelque sorte le 8e jour de Pessa’h.

De même qu’après les 7 jours de Souccot on a un 8e jour qui est la fête de Chémini atséret, en ce qui concerne Pessa’h, on a aussi un 8e jour appelé atséret ; bien qu’il y ait 43 jours entre Pessa’h et Chavouot, ces 43 jours, par le fait (entre autres) de compter tous les jours le Omer, sont un peu considérés comme un ‘hol Hamoèd, une demi-fête, qui s’étendrait depuis Pessa’h jusqu’à Chavouot, qui est en quelque sorte le atséret de Pessa’h.

Normalement, Chémini atséret n’aurait pas dû être le lendemain de Souccot mais en être éloigné de 43 jours, mais D., ayant pitié de son peuple, n’a pas voulu les faire revenir à Jérusalem pendant la saison des pluies, Il a donc juxtaposé le fête de Chémini atséret à celle de Souccot.

Par contre, en ce qui concerne Chavouot où la saison des pluies est finie, on la fait en son temps, c’est-à-dire 43 jours après la fin de Pessa’h.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 9202
Date de création : 2010-05-01 21:05:22