Si une téchouva est faite par amour, pourquoi encore des réparations ? Jusqu’où peut-on suggérer à l’autre de faire téchouva ?

 

Chalom Rav Ron Chaya,
Félicitations pour tous vos cours et plus particulièrement ceux qui parlent de la situation actuelle…

J’avais 3 petites questions si je peux me permettre :

  1. Quand la Téchouva est faite par Amour, tous les avérot sont comptées comme mérites mais si on est vraiment certains que la Techouva a bien été faite par amour, pourquoi tous les processus de réparation que vous nous conseillez ?
    Etant donné que la faute elle même n’existe plus, pourquoi ses conséquences néfastes ne seraient pas effacées de la même façon ?
  2. J’ai quelques amis, que je n’arrive pas à ramener à la Techouva, j’essaie de le faire avec des intentions sincères et je pense pleines d’amour.
    Seulement , ce n’est pas si simple que ça et je n’obtiens pas du tout l’effet voulu … on me reproche de trop parler d’Hachem, d’être aveuglé, de vouloir imposer ma façon de penser « extrémiste » à tout le monde, de terroriser tout le monde avec la notion de Techouva …
    et j’en passe …
    Je sais qu’aujourd’hui PERSONNE ne peut avoir la prétention de reprendre son prochain.
    Mais le peuple Juif n’est il pas Un ?
    Ne doit on pas chacun être garant de son prochain ?
    N’est on pas dans une phase critique où il faut tous se réveiller ensemble ?
    En fait, jusqu’où peut on aller dans le « conseil » à l’autre ?
    Et dois je continuer si je n’arrive pas à mes fins ?
  3. Enfin, à quel niveau peut on interpréter un Midrash et notamment les miracles et histoires rapportées qu’on y trouve ?
    Peut on les comprendre selon le Pshat ou ce seraient plutôt des allusions, et des idées…
    Quand on rapporte des faits « difficilement explicables » …
    Quel attitude adopter ?

Désolé d’avoir été un peu long, et j’espère de tout cœur que très très bientôt nous puissions connaitre une nouvelle ère avec notre Juste Machia’h !!!

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Yo’hanel,

  1. Bien que la téchouva par amour change les avérot en mérites, comment pouvons-nous être certains qu’on a fait une téchouva totalement par amour ?Deuxièmement, Rabbénou Yona, dans son livre « Les portes du repentir« , dit que la téchouva est comme un habit qu’on nettoie d’une tâche, plus on le lavera, plus il sera propre.Au niveau basique, la téchouva efface le péché mais si nous voulons avoir une téchouva de meilleure qualité, encore plus grande, pure et méritante, alors il est bien de continuer à faire téchouva et éventuellement de « réparer les dégâts causés ».
  2. A propos des amis que tu veux rapprocher de la Torah, sache que plus tu insisteras plus ils fuiront.
    • Il faut attendre que ce soit eux-mêmes qui posent les questions, ou tout simplement suggérer de temps en temps mais pas plus.
      • Sinon, tu leur deviendras insupportable.
    • Il est écrit :
      • «De même qu’il y a une mitsva de dire ce qui peut s’entendre, il y a une mitsva de ne pas dire ce qui ne peut pas s’entendre ».
    • Il est écrit aussi dans les proverbes du roi Salomon :
      • « Ne fais pas une correction à un railleur car il te haïra ».
        • Or ces personnes qui ne veulent pas t’écouter sont comme des railleurs, c’est-à-dire qu’ils ne prennent pas au sérieux ce que tu leur dis.
          • Dans cette mesure, si tu continues à vouloir les corriger, ils vont te haïr.
  3. A propos du Midrach, si je ne me trompe pas, dans le cours « Une torah, 70 facettes« , j’explique que l’on doit considérer le pchat du Midrach mais ce dernier est très souvent mal compris.
    • Par exemple, lorsque l’on dit que Moché Rabbénou faisait « 10 amot » de haut, c’est-à-dire environ 5 mètres.
      • Il est certain que l’on ne parle pas du corps de Moché mais de lui-même.
    • Qu’est-ce que « lui-même » ?
      • Son âme, forcément.
    • Est-ce que c’est une explication hors du Pchat ou est-ce le Pchat ?
      • A mon humble avis, c’est le Pchat.
    • Beaucoup de gens peuvent se tromper et croire que la Torah parle du corps de chair.
      • Or il est tout à fait absurde de croire que la Torah vient nous dire la hauteur du corps de chair de Moché Rabbénou. On n’en a que faire.
      • Par contre, il est tout à fait pertinent que la Torah veuille nous enseigner la hauteur de la personnalité, c’est-à-dire du corps spirituel, de Moché Rabbénou.
    • A voir aussi : 

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 5000
Date de création : 2009-01-28 18:01:33