Voler est une faute extrêmement grave, l’une des deux fautes à cause desquelles D.ieu envoya le déluge et détruisit le monde.

 

 L’argent se dit en hébreu « kessef » mais aussi « damim », du sang. Or il est dit « hadam hou hanéfech », « le sang est l’âme ». Voler, c’est voler l’âme de l’autre.

 

Pour la simple raison qu’en venant sur Terre, chacun dispose d’outils pour accomplir sa mission, outils qui, dans les mains d’une autre personne, ne peuvent faire leur tikoun, leur réparation. S’ils ne peuvent pas servir au but pour lequel ils ont été créés, tant les objets que les personnes doivent revenir en réincarnation. N’est-ce pas prendre un gros risque de revivre une vie entière de souffrances juste pour réparer un tel péché ?

 

Mais nous avons les moyens de réparer déjà dans cette vie.

 

Si nous avons volé un objet, nous devons le rendre. S’il n’est plus en notre possession, nous devons rendre sa valeur selon l’état qu’il avait lorsque nous l’avons volé. Si la personne volée ne sait pas que quelque chose lui a été pris, nous pouvons le lui rendre sans l’en informer. En revanche, si elle le sait, et que cela lui a causé de la peine, il faut aussi lui présenter des excuses, soit en personne, soit par l’intermédiaire d’un envoyé, ou encore, en se présentant comme un envoyé.

 

On ne fait pas de différence entre un juif ou un  non-juif, tous doivent être remboursés.

 

Le vol peut aussi prendre une forme moins grossière :

    • Un employé vole du temps de travail à son employeur

    • On emprunte un objet sans demander l’autorisation à son propriétaire

    • On ment ou on trompe pour vendre à tout prix…

 

Dans tous les cas, il faut essayer d’évaluer la somme volée et commencer à la rembourser, même petit à petit.

 

Dans les cas plus délicats, on posera la question à un Rav pour savoir exactement comment réparer.

Ce fut le cas pour Rav Chaya, il y a de cela environ 40 ans.

Tout jeune, Rav Chaya était un pianiste en herbe. Il aimait jouer du piano. À son arrivée en Israël, plus de piano à sa disposition.

À l’armée, encore moins.

Alors, en manque de pratique, il se rendait chaque jour discrètement à l’Académie de Musique de Jérusalem où il jouait pendant des heures.

Personne ne s’apercevait de sa présence vu le nombre d’élèves qui s’y rendaient chaque jour.

Mais après avoir fait téchouva, il posa la question : « J’ai utilisé un instrument sans autorisation ! Comment réparer ? ».

Son Rav répondit qu’il devait présenter des excuses au directeur de l’établissement. N’osant ni se présenter en tant que « religieux », ni même demander pardon par téléphone, le Rav Chaya délégua son épouse qui expliqua ce qu’il s’était passé des années auparavant.

Le directeur excusa gentiment le Rav Chaya, mais à une seule petite condition : « Je lui pardonne mais qu’il continue juste à jouer du piano… »

 

 Faisons téchouva, une petite honte ici-bas vaut bien une honte terrible dans le monde futur.