Un malade, même sans danger, a-t-il le droit de manger de la momie ?

Chalom Rav,

J’ai 2 questions :

  1. Je suis en train d’étudier les volumes du Yalcout Yossef sur la cacheroute et j’ai vu une Halakha qui dit que selon certaines opinions un malade même sans danger à le droit de manger de la momie et il précise bien qu’il s’agit de chair humaine embaumée avec des aromates.
    Pourquoi Rav Ovadia ramène une telle halakha et d’où provient cette halakha aussi étrange ?
  2. On nous demande de juger l’autre le Kaf Zhout.
    Mais n’y a-t-il pas un danger ?

Je m’explique :

  • On voit quelqu’un bafouer la Torah en public,
    puis on le juge le Kaf Zhout en disant par exemple qu’il est ignorant 
    (alors que nous savons pertinemment que cette personne sait que ce qu’elle fait est interdit).
    C’est quand même la Torah qu’il bafoue.

    Hachem ne pourrait-il pas en contre-partie quand on se plaint d’une personne qui nous fait du mal « penser » de la sorte :

    « Tu vois quelqu’un bafouer ma Torah et tu lui trouves des circonstances atténuantes ?
    Moi aussi celui qui t’as fait du mal je lui trouverai des circonstances atténuantes. »

  • Où encore comment un père pourrait-il que se plaindre que sa fille est maltraitée par son mari si quand la fille de D. est maltraitée, bafouée ou méprisée il trouve toutes les raisons pour justifier cette maltraitance ou ce mépris ?

Merci à vous et béatslaha pour vos initiatives.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Stéphane,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Cette question de halakha demandant s’il est permis ou pas de consommer de la chair humaine ne concerne pas réellement des cas pratiques actuels, elle reste dans le domaine de la théorie, comme c’est le cas au niveau des discussions de Torah qui traitent souvent de sujets hilkhatiques n’ayant aucune incidence sur la réalité.

    Néanmoins, le fait d’étudier ce genre de sujets nous procure aussi du mérite car ils font partie de la Torah.

  2. Il y a une erreur sur la définition de juger son prochain favorablement.
    Cette mitsva ne s’applique que dans des cas où on a un doute si une personne a commis un péché.

Par exemple :

Si on voit une lumière s’allumer et s’éteindre dans la maison d’un juif pendant Chabbat, on peut :

  • Soit penser que c’est le juif qui faute,
  • Soit se dire qu’il y a un non-juif chez lui qui allume et éteint la lumière.

Dès lors, étant donné qu’on doute si un péché a effectivement été commis, la mitsva de kaf zekhout s’applique (cela ne concerne que les personnes cachères).

En revanche, si on voit clairement une personne commettre un péché tel que :

  • consommer du porc,
  • bafouer la Torah
  • ou maltraiter quelqu’un d’autre,

vu que cette faute est commise devant nous, il n’y a aucune mitsva de kaf zekhout en pensant qu’elle n’a peut-être pas fauter.

Par contre, ce qu’il est bien de faire afin que D.ieu nous juge aussi favorablement, c’est se dire qu’elle a peut-être des circonstances atténuantes, mais cela ne nous empêche pas de la réprimander et de la corriger.
Et si elle bafoue la Torah en public, on peut même la bafouer à son tour.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 84783
Date de création : 2018-12-18 11:02:52