Bonjour,
Est ce qu’un enfant qui n’est pas Bar Mitsva (Presque 13 ans), ou un invité, a le droit de faire la prière de chabbat a la place du chef de famille ?
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Johanna,
Un garçon qui n’est pas encore bar-mitsva ne peut rendre quitte du Kiddouch des personnes qui sont déjà bar-mitsva, hommes ou femmes, qu’à la condition que toutes les personnes ayant plus de 13 ans (ou 12 ans pour les femmes) qui s’apprêtent à être acquittés du Kiddouch aient tous fait la prière de Arvit.
Il faut aussi qu’ils aient tous pensé de façon claire qu’ils pensaient s’acquitter du Kiddouch par et pendant la prière d’Arvit.
Cela n’est valable également qu’à la condition que l’enfant qui n’a pas encore 13 ans qui les acquittera du Kiddouch n’ait pas prié Arvit.
Ce sera le seul cas dans la halakha permettant cela, sinon il ne pourra pas acquitter les personnes de plus de 12 ou 13 ans par son Kiddouch.
Il n’y a aucun problème à ce qu’un invité ou une personne autre que le chef de famille fasse le Kiddouch pour toute la famille à condition qu’il pense bien acquitter tous les convives et que ces derniers pensent s’acquitter de son Kiddouch.
S’il n’y a pas d’homme invité, la maîtresse de maison pourra faire le Kiddouch et acquitter toutes les personnes présentes (là aussi tout le monde devra penser être acquitté par son Kiddouch et elle-même devra penser les acquitter). Mais s’il y a un homme invité, le fait que la maîtresse de maison acquitte un homme par son Kiddouch est un manque de pudeur.
Ici s’achève la réponse à votre question.
Je vais maintenant expliquer le pourquoi de ma réponse pour ceux qui veulent bien comprendre les méandres de la halakha.
Il y a une obligation de faire le Kiddouch à l’entrée de Chabbat, une obligation de la Torah, et il y a aussi une obligation dérabannan de le faire sur un verre de vin. Il y a donc en fait deux sortes de Kiddouch, celui de la Torah et celui dérabannan.
Celui de la Torah se fait simplement en disant que maintenant, c’est Chabbat.
Donc lorsqu’on prie la prière de Arvit et qu’on dit « Vayekhoulou… etc. », on dit qu’aujourd’hui c’est Chabbat et en cela on fait la mitsva du Kiddouch de la Torah.
Attention, cela n’est valable que si on pense expressément pendant la prière que par cette dernière nous sommes acquittés du Kiddouch de la Torah.
Dans le cas contraire, nous ne sommes pas acquittés de la mitsva de Kiddouch de la Torah, et on devra s’en acquitter durant le Kiddouch que l’on fera par la suite sur le vin.
La mitsva de faire le Kiddouch sur le vin n’est qu’une mitsva dérabannan.
Or, si on a déjà été acquitté de la mitsva de Kiddouch dans la prière, alors elle n’est que dérabannan, mais si on n’a pas encore été acquitté du Kiddouch de la Torah dans la prière, soit parce qu’on n’a pensé à cela, soit parce qu’on n’a pas prié, alors la mitsva de faire le Kiddouch sur le verre de vin est de la Torah.
Il existe une loi générale qui dit qu’une personne qui a une obligation de Kiddouch dérabannan ne peut pas acquitter une personne du Kiddouch si cette dernière a une obligation de la Torah de le faire.
Pour qu’une personne puisse en acquitter une autre, il faut que leurs obligations soient équivalentes ou que celle de la personne qui acquitte soit supérieur (de la Torah) à celle de la personne qu’il veut acquitter (déRabannan).
Un enfant qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité religieuse n’a aucune obligation de la Torah, et même les obligations qui sont de la Torah pour des adultes sont pour lui dérabannan.
Dès lors, il ne peut pas acquitter du Kiddouch une personne qui a l’obligation de le faire de la Torah alors que lui-même n’en a qu’une déRabannan.
Cependant, si la personne adulte s’est déjà acquittée du Kiddouch de la Torah dans sa prière car elle a bien pensé à s’en acquitter, étant donné que la personne adulte s’est acquittée de l’obligation du Kiddouch de la Torah et n’a plus qu’une obligation dérabannan, l’enfant pourra l’acquitter du Kiddouch sur le vin. Mais cela uniquement à condition que l’enfant n’ait pas prié car si cela a été le cas, lui-aussi est descendu d’un cran et il a une obligation qui s’appelle « tré dérabannan », deux dérabannan, et cela est une obligation plus faible que celle de l’adulte qui a une seule obligation dérabannan.
Il faudra aussi faire attention à ce que l’enfant qui veut acquitter les personnes adultes non seulement ne priera pas la prière de Arvit, mais en plus ne dira pas non plus Chabbat Chalom car d’après certains avis, en disant Chabbat Chalom, on s’acquitte du Kiddouch de la Torah.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 19246
Date de création : 2012-10-25 14:10:46