Si j’arrive en tard à Min’ha même quelques secondes et que le Minian est déjà en Amida mais je n’ai pas de moyen de savoir s’ils viennent de commencer ou sont déjà avancés, que dois-je faire ?

 

Chalom Rav,

  1. Si j’arrive en tard à Min’ha même quelques secondes et que le Minian est déjà en Amida mais je n’ai pas de moyen de savoir s’ils viennent de commencer ou sont déjà avancés, que dois-je faire ?
    Ils ne commencent jamais à la même heure pile.

    • Mieux vaut attendre la ‘Hazara pour faire ma Amida en même temps que le ‘Hazan
      mais en sachant que d’habitude j’essaie de mettre les kavanot dans les premières berakhot
      et donc je ne pourrais pas le faire en suivant le ‘Hazan ou vaut-il mieux que je commence ma Amida
      avec le risque très grand vu ma vitesse que au moment de la kédoucha, je sois encore dans ma Amida ?
  2. Quand on commence le 2ème Achré après la Amida et ta’hanoun, très souvent, comme je lis moins vite, le ‘Hazan arrive à Kadoch Kadoch Kadoch alors que je n’ai pas encore fini Achré…
    Que dois-je faire ?Réciter la kédoucha avec eux ?
    Ou continuer et attendre que j’y arrive ?

Merci Rav

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici la réponse à tes questions :

  1. Si tu peux prier avec kavana mot-à-mot avec le ’hazan pendant sa hazara, mieux vaut le faire ainsi,
    mais si tu vois (vu que le ‘hazan va très vite) que tu n’arrives pas à prier avec kavana si tu vas à son rythme,
    dans ce cas-là, la Halakha (Choul’han Aroukh, chapitre 109) stipule la chose suivante :

    • Si quelqu’un est en retard dans la prière
      • (il arrive en retard à la synagogue, ou est en retard dans la lecture des Pessouké dézimra),
      • et lorsqu’il veut commencer sa Amida, le tsibour a déjà commencé la sienne

      • (peu importe que ce soit il y a quelques secondes ou quelques minutes),
        • il n’a pas le droit de commencer sa Amida.
        • Il doit attendre afin de pouvoir entendre la kedoucha pour répondre Modim avec le tsibour,
        • et pour entendre le Kaddich qu’il y a après la Amida ;
        • et seulement après, il pourra faire sa Amida béya’hid,
          • car l’autorisation de continuer à faire sa Amida même si on rate à cause de cela la kedoucha, le Modim et le Kaddish d’après la Amida n’existe que lorsqu’on a commencé la prière avec le tsibour.
      • Mais si on veut commencer après car on est en retard par rapport au tsibour,

        • on n’a pas le droit de commencer la Amida,
          • car mieux vaut perdre la Amida betsibour que la kedoucha,
          • le Modim dérabannan
          • et le Kaddich d’après la Amida.
      • Si quelqu’un est très rapide

        • et qu’une fois qu’il a répondu à la kedoucha il peut commencer et finir sa Amida jusqu’à ce que le tsibour arrive à Modim,
          • alors il peut agir ainsi, mais il ne doit perdre ni la kedoucha, ni le Modim.
      • Idem entre le Modim et le Kaddich d’après la Amida :
        Si par exemple à Cha’harit le lundi et jeudi
        (où il y a beaucoup de ta’hanounim entre la fin de la Amida et le Kaddich d’après),

        • si après avoir dit le Modim dérabannan il a le temps de commencer et de finir sa Amida avant que le chalia’h tsibour dise le Kaddich,

          • il est mieux qu’il agisse ainsi.
        • Mais s’il sait qu’il ne pourra pas terminer sa Amida avant que le tsibour arrive au Kaddich,

           

          • il doit attendre le Kaddich qu’il y a après tous les ta’hanounim ;
            • et seulement après commencer sa Amida.
    • Tout ceci n’est évidemment valable que lorsque le fait d’attendre ne lui fait pas rater le zeman téfila,

      • car si le fait d’attendre va lui faire rater le zeman téfila, mieux vaut qu’il prie en ya’hid là où il se trouve, car au moins sa prière sera faite à temps
        • (plutôt que d’attendre la kedoucha, le Modim et le Kaddich d’après la Amida, et de rater le Zeman téfila).
    • S’il a déjà entendu la kedoucha dans un autre minyane

      • (ou il y a un autre minyane après, où il pourra entendre la kedoucha),
        • alors s’il arrive après que le tsibour ait commencé sa Amida, il peut s’y joindre bien qu’elle ait déjà commencé.
    • En ce qui concerne le Kaddich :

      • S’il a déjà entendu (ou va l’entendre) dans un autre minyane,
        • Il y a une ma’hlokèt (une divergence d’opinion) concernant le fait qu’il ait le droit de commencer sa Amida (même s’il va rater le Kaddich d’après) :
          • Certains disent qu’il doit attendre pour entendre le Kaddich d’après la Amida du tsibour auquel il vient de se joindre.
          • D’autres disent qu’il peut commencer sa Amida sans attendre, car il a déjà entendu on va entendre le Kaddich dans un autre minyane.
        • Et tous sont d’accord à propos de Modim, qu’il doit attendre le Modim du minyane où il se trouve, même s’il a déjà entendu (ou va entendre) le Modim dans un autre minyane, car ce qui est important dans le Modim, c’est de répondre avec tout le monde « Modim« .
          • Néanmoins, il y a une solution pour le Modim :
            • Qu’il prie dans une salle attenante, car le problème est de ne pas dire Modim lorsque tout le monde le dit,
              • parce que cela donne l’impression qu’il n’est pas d’accord avec ce que dit le public, comme s’il était ‘has Véchalom un kofèr, une personne qui ne croit pas en D.ieu ;
                • alors que s’il est dans une autre salle, c’est comme s’il était rentré chez lui et n’avait donc pas entendu le Modim du tsibour.
    • À propos du Modim :
    • Il y a deux autres solutions s’il est arrivé en retard à la prière :
    • La première, c’est qu’il se dépêche de faire sa prière, de façon à ce que lorsqu’il arrivera au Modim de sa propre prière, ce sera en même temps que le Modim du tsibour.
      Dans ce cas, il se prosterne avec eux, en même temps qu’eux, et il dit Modim ; donc c’est valable.
    • La deuxième solution, c’est qu’il fasse en sorte que pendant sa Amida, lorsque lui doit se prosterner en disant une berakha (c’est-à-dire au début et à la fin de la berakha de Maguen Avraham ou au début et à la fin de celle de de la berakha Modim), ce soit en même temps que lorsque le tsibour dit Modim.
      Ainsi, il pourra commencer sa Amida en faisant bien attention à l’endroit où est arrivé le tsibour, afin de se prosterner en même temps qu’eux lorsqu’ils arrivent à Modim dans la ‘hazara.
      S’il s’est trompé et a commencé sa Amida alors que le tsibour avait déjà commencé la sienne, et qu’il sait qu’il ne pourra pas terminer sa Amida avant le Modim du tsibour,
      il se prosternera avec le tsibour au moment où ce dernier dit Modim
      (mais à condition que ce ne soit ni au début, ni à la fin d’une berakha ;
      sauf s’il s’agit de la berakha de Maguen Avraham
      ou de celle de Modim, où il est permis de se prosterner).

      • J’espère que les choses sont claires, car elles sont un peu longues ; si ce n’est pas clair, n’hésite pas à me réécrire.
  2. Il y a une divergence d’opinion (entre la Kabala et le sens simple) sur la manière dont il faut agir :
    • Tous disent que lorsqu’on entend le Kadoch Kadoch,
    • le Baroukh Kévod
    • et le Yimlokh de la kedoucha déssidra (c’est-à-dire du Ouva LéTsion),
      • il faut répondre.
    • La question est :
      • Après, où reprend-t-on ?
    • Selon le sens simple,
      • on reprend là où on s’était arrêté (par exemple, au milieu de Achré),
        • et une fois qu’on arrive à la kedoucha de Ouva LéTsion, on n’est pas obligé de la redire ;
          on peut sauter et continuer.
    • D’après la Kabala,
      • on devra redire la kedoucha déssidra seule, car il faut qu’elle soit dite dans cet ordre-là :
        • D’abord Achré,
        • ensuite Ouva LéTsion,
        • ensuite la kedoucha déssidra.
          • Ce n’est pas compliqué, cela prend trente secondes maximum.
    • Donc :
      • On répondra Kadoch Kadoch,
        • Puis Baroukh Kévod
        • puis Yimlokh ;
      • On reprendra là où on s’est arrêté ;
        • Puis on suivra le cheminement normal de la téfila, sans sauter la kedoucha déssidra.

Si une chose n’est pas claire, n’hésite pas à me réécrire.

Kol touv séla
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 84856
Date de création : 2018-12-25 10:30:25