Chalom,
Si Dieu est omniscient, il n’a pas besoin de sonder la foi d’Abraham ni d’ailleurs l’issue de l’Akedah.
Et que deviendrait le b’rit passé avec Itshak avant même sa naissance, si Abraham avait accompli la ‘olah, qui consiste à égorger puis à brûler le sacrifié jusqu’aux cendres ?
Ma question est la suivante:
Au moment où Abraham lève le couteau sur Itshak, il ne connaît pas la raison pour laquelle Dieu lui commande de sacrifier son fils.
Pourtant Abraham est allé jusqu’à marchander avec Dieu concernant la destruction de Sodome.
Pourquoi s’agissant de son fils, il reste muet ?
Comment la Torah explique la douleur / souffrance des innocents (Itshak, Yov), suscitée par Dieu lui-même ?
C’est bien Dieu qui est l’instigateur de la souffrance d’Itshak (sur Moriah, il avait bien 37 ans)
Que veut dire « Pahad Itshak » (Berechit, 31, 53)
Est-ce un autre nom pour dire Elohim, Yahve…?
Le terme de Pahad Itshak ne peut être que dysphorique, Itshak a dû trembler d’effroi quand la lame du couteau lui a blessé les yeux..
Auriez-vous la gentillesse de répondre à toutes ces questions?
Chalom
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Emile,
Comme je l’explique dans mon cours « Le but de la création« , D. veut nous octroyer le bien suprême, c’est-à-dire « être », et ce avec une amplitude divine.
Afin d' »Être« , il est nécessaire qu’on ait un libre arbitre.
Dans cette mesure, bien que D. soit omniscient, il veut laisser Avraham réaliser son potentiel d’être, dans l’exercice de son libre arbitre, en lui ordonnant de sacrifier son fils. D’un côté, Avraham doit écouter D. et de l’autre, il pose la question que tu poses:
« Que deviendrait le brit passé avec Its’hak avant même à sa naissance si Avraham accomplissait la ola qui consiste à égorger puis brûler le sacrifié jusqu’aux cendres ? »
(le fait que D. soit omniscient n’empêche en rien le libre arbitre, à ce propos, visionne le cours « Si D. sait tout, où est mon libre arbitre ? »).
A propos de la question du « marchandage », la réponse est simple :
- D. a bien expliqué à Avraham qu’il détruisait Sodome parce c’était une ville de mécréants ; il s’agissait ici d’un décret négatif, une punition.
Il est donc légitime qu’Avraham tente d’annuler ce décret négatif.
- Par contre, Avraham sait bien que lorsque D. lui ordonne de sacrifier Its’hak, il ne s’agit pas là d’une punition mais d’une mitsva qui doit amener énormément de sainteté dans le monde.
Donc il n’y a pas lieu de marchander, au contraire, il marchande dans l’autre sens.
Comme en témoignent ‘Hazal dans le midrach :
Lorsque D. lui a dit de ne pas toucher à son fils, Avraham répondit :
« Que je lui fasse au moins une petite blessure ».
Et D. de lui répondre que cela n’était pas nécessaire.
A propos de la souffrance des innocents, visionne les cours suivants :
« Ilan halimi Zal »
« Comment rester religieux après la Choa ? »
« Haïr Hitler ? »
« Le sens des maladies«
A propos du terme pa’had Its’hak, comme l’explique le commentaire de Rachi (Berechit chap.31 verset 42), Yaakov a eu peur de dire « Eloké Its’hak » car D. n’unit pas son nom aux Tsadikim tant qu’ils sont vivants, c’est pour cela qu’il a dit « pa’had Its’hak« .
Au niveau plus profond, regarde le commentaire du Ramban sur le verset 22 du chapitre 17 de Béréchit où il explique que les patriarches sont le chariot céleste, c’est à dire que chacun des patriarches a dévoilé une des voies de conduite que D. utilise pour gérer son monde.
- Avraham, c’est le ‘hessed,
- Yaakov correspond à tiferet qu’on appelle emet
- Et Its’hak correspond à la guevoura qu’on appelle pa’had.
Le terme « pa’had Its’hak n’est pas dysphonique car il concerne D., preuve en est que Yaakov jure en ce nom et il ne vient pas qualifier les états d’âme d’Its’hak.
De plus, Its’hak n’a pas tremblé d’effroi lors de la akéda.
Le midrach dit qu’après qu’Its’hak ait demandé à Avraham avinou où était la brebis à sacrifier, et après qu’Avraham lui ait répondu qu’il allait lui-même être l’objet du sacrifice, alors Avraham fut heureux et Its’hak plein d’allégresse.
Autre erreur:
La lame du couteau n’a pas blessé quelque organe que ce soit d’Its’hak.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Afin d' »Être« , il est nécessaire qu’on ait un libre arbitre.
Il est donc légitime qu’Avraham tente d’annuler ce décret négatif.
Donc il n’y a pas lieu de marchander, au contraire, il marchande dans l’autre sens.
Lorsque D. lui a dit de ne pas toucher à son fils, Avraham répondit :
« Comment rester religieux après la Choa ? »
« Haïr Hitler ? »
« Le sens des maladies«
Au niveau plus profond, regarde le commentaire du Ramban sur le verset 22 du chapitre 17 de Béréchit où il explique que les patriarches sont le chariot céleste, c’est à dire que chacun des patriarches a dévoilé une des voies de conduite que D. utilise pour gérer son monde.
Le midrach dit qu’après qu’Its’hak ait demandé à Avraham avinou où était la brebis à sacrifier, et après qu’Avraham lui ait répondu qu’il allait lui-même être l’objet du sacrifice, alors Avraham fut heureux et Its’hak plein d’allégresse.
La lame du couteau n’a pas blessé quelque organe que ce soit d’Its’hak.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 4081
Date de création : 2008-10-30 09:10:06