Chalom Rav,
Suite à votre réponse, j’ai regardé les deux cours Le vol et Faire de ‘’la vente » que vous m’avez conseillé.
- J’aimerais savoir qu’est-ce que vous appelez les éditions « classiques » ?
Je n’ai pas en tête d’édition sans copyright. - Concernant la copie de livres de Torah, il y a quelque chose que je ne comprends pas.Prenons un exemple.
Le Hafets Haïm a écrit son Sefer Chemirat Halachon.
Quand il a écrit ce livre, il n’avait aucunement l’intention de faire quelque profit financier que ce soit avec, à D.ieu ne plaise.
Son seul but était de mettre en forme un ouvrage accessible à tous, et qui permettrait à tout Juif de s’améliorer.
Sa volonté était donc que chaque Juif puisse étudier son ouvrage, et donc il aurait voulu le diffuser au maximum.Cependant, quand on ouvre un livre de Chemirat Halachon, on peut y lire : « Aucune partie de cet ouvrage ne peut être reproduite de quelque manière que ce soit : par impression, procédé anastatique, radiophonique, microfilm, microfiche, ou par tout autre moyen, sans autorisation préalable de l’Editeur.
La Loi du 11 Mars 1957 n’autorisant, aux terme des alinéas 2 et 3 de l’article 41, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective », cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code Pénal ».
J’ai pris cet exemple parce que c’est le plus exhaustif.
Je ne vous cache pas que quand je suis tombé dessus j’ai été profondément dégoûté.
De quel droit qui que ce soit peut s’approprier une œuvre qui n’est pas la sienne, et qui plus est lorsqu’il s’agit d’une œuvre de Torah écrite par un Tsadik, dont l’intention était d’amener de la lumière dans le monde en la partageant auprès de tous les Juifs ?
En y mettant même des menaces!!
J’ai juste halluciné !
De quel droit s’approprient-ils ce livre, et de quel droit empêchent-ils la diffusion de la Torah?
Je comprends bien qu’il faut que ceux qui produisent les livres de Kodèch gagnent leur parnassa, et qu’ils ne peuvent pas faire cela uniquement bénévolement.
Mais je pense surtout que leur but est d’éviter que certaines personnes recopient le livre intégralement, afin de l’offrir gratuitement.
Mais dans la mesure où, de temps en temps, on enverrait pas plus de quelques lignes à plusieurs Juifs pour leur faire profiter de la sagesse du Hafets Haïm, y a-t-il en cela quelque chose de mal?
Sont-ils obligés d’être aussi violents dans leur copyright ?
Certes, il se peut que cela soit prohibé par la loi, mais si la loi interdit de faire Chabbat, il est clair que l’on ne doit pas s’y soumettre.
De la même manière, si la loi interdit de diffuser la Torah, alors il ne faudra pas s’y soumettre non plus.
Tout cela me parait absurde et vraiment bas.
J’attends vivement votre réponse à ce sujet, et je ne vous cache pas que j’aimerais trouver un hétèr à tout prix.
La diffusion de Torah est une des choses qui m’est le plus cher, et je suis vraiment peiné que cela soit empêché ou même simplement limité par des lois ridicules.
- Vous dites que « d’après certains décisionnaires, il y a un problème à recopier les musiques d’un CD ».
Cela veut-il dire que d’après d’autres décisionnaires cela serait permis ?Et même s’il est effectivement interdit de copier les musiques d’un CD, serait-ce interdit de profiter du fait que quelqu’un en ait copié?
Je veux dire, y a-t-il un problème à profiter d’une musique qui a été copiée d’un CD, même si elle a été copiée par quelqu’un d’autre? - Concernant les DVD, si les cours de Torah qui y figurent sont donnés par un Rav dont le souhait est de diffuser au maximum ces cours, mais néanmoins publiés par des personnes qui en tirent un profit, serait-ce interdit de copier ces DVD ?
Ou bien de profiter du fait qu’ils aient été copiés?
J’avais également une autre question :
- Si un employé de bureau a à sa disposition des affaires gratuites (telles que des stylos ou des cahiers par exemple), a-t-il le droit de prendre ces affaires et de les donner à ses enfants?
Il est vrai que ce n’est pas ce pour quoi elles ont été données, cependant étant à la disposition de l’employé, il peut les prendre sans problème.
Qu’importe ce qu’il en fasse, elles lui sont données, et il peut faire ce que bon lui semble avec.
Y a-t-il un problème à cela?Serait-ce interdit seulement lékhat’hila, ou bien même interdit de les utiliser même bediavad ?
Ou bien serait-ce permis si ça reste occasionnel, mais interdit quand ça devient une habitude?
Merci d’avance de m’éclairer sur tous ces points.
Chabat Chalom et kol touv. »
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Eitan,
- Lorsque je parle des éditions classiques, par exemple pour la Guemara, je fais allusion aux textes de Guemara qu’on possédait il y a encore une vingtaine d’années, c’est-à-dire l’édition du Talmud de Babylone de Vilna et de la veuve et des frères Ram, comme cela est écrit tout en bas de la première page du Talmud de toutes les éditions jusqu’à aujourd’hui.
- Simplement, dès lors, le texte a été réécrit, les lettres cassées ont été réparées, les premiers mots des explications de Rachi (dibour hamat’hil) ont été mis en gras etc., c’est cela qu’on ne peut pas recopier.
- Mais si on a une édition classique où il n’y a pas toutes les choses que je viens de citer, il n’y a aucun problème à la reproduire.
- Simplement, dès lors, le texte a été réécrit, les lettres cassées ont été réparées, les premiers mots des explications de Rachi (dibour hamat’hil) ont été mis en gras etc., c’est cela qu’on ne peut pas recopier.
- Idem à propos de ce que tu m’écris, par exemple le livre « Chemirat Halachon ».
- Il est clair que si tu prends l’édition originale du Chemirat Halachon, il n’y a aucun problème à la reproduire ; en revanche, tu as un problème lorsque tu utilises une nouvelle édition où le texte est écrit d’une manière plus claire ou s’il est traduit dans une autre langue, dans ce cas il est clair que l’éditeur a utilisé son argent pour rénover ou traduire le texte.
- Dans cette mesure, il a le droit d’interdire la reproduction de sa rénovation, mais il est vrai qu’il n’a aucunement le droit d’interdire de copier le texte original.
- Il est clair que si tu prends l’édition originale du Chemirat Halachon, il n’y a aucun problème à la reproduire ; en revanche, tu as un problème lorsque tu utilises une nouvelle édition où le texte est écrit d’une manière plus claire ou s’il est traduit dans une autre langue, dans ce cas il est clair que l’éditeur a utilisé son argent pour rénover ou traduire le texte.
- Le Rav Eliyachiv Zatsal interdit l’utilisation de cd dont les musiques ont été gravées sans l’autorisation de l’éditeur ; c’est-à-dire que par exemple, on aura le droit de passer dans un endroit en entendant une musique qui a peut-être été volée, mais en revanche on n’aura pas le droit de l’écouter dans notre propre mp3 ou de l’avoir sur un cd, et a fortiori de la reproduire.
- A propos des DVD, si les diffuseurs de DVD ont acheté les droits au Rav et ont investi de l’argent dans la publication, on n’a pas le droit de les reproduire sans l’autorisation des éditeurs.
- A propos des stylos et des cahiers, c’est soit complètement interdit soit complètement permis.
- Il faut simplement poser la question à l’employeur puisque c’est lui qui met à disposition ces stylos et ces cahiers.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 29456
Date de création : 2014-04-28 10:04:13