Chalom Rav,
Merci de partager votre savoir avec vos cours qui m’ont aidé sur de nombreux sujets.
Né d’un père juif, je suis actuellement en conversion et je me pose de nombreuses questions.
J’ai toujours eu la foi et j’ai entamé ma conversion par volonté d’être entier avec mes croyances et ma culture et de ne plus être tiraillé entre deux identités.
Seulement, plus j’avance dans la pratique et ma connaissance de la religion, plus je prend conscience du décalage entre le moi d’avant, le moi actuel, et celui que je dois devenir si je suis la Torah.
Ainsi, plus j’avance, plus je vois mes fautes à la lumière de mes nouvelles connaissances, et plus je culpabilise d’être ce que j’ai été et ce que je suis encore.
Cette phase de transition est très difficile car j’ai à la fois une conscience accrue de mes fautes mais aussi une grande difficulté à m’en débarrasser, et je sens qu’il va me falloir du temps.
Les axes sur lesquels je pense avoir le plus de difficultés sont le respect du Chabbat et les interdits liés aux relations avec les femmes.
Je progresse, mais je suis encore loin d’être irréprochable et je ne sais pas si je peux aujourd’hui promettre que je n’aurai plus aucune relation avec une femme avant mon mariage.
J’aurais donc trois questions:
1. Qu’en est-il des fautes que l’on continue de faire pendant son processus de conversion, quand on a envie de se rapprocher d’Hachem et de la Torah mais qu’on a du mal à se débarrasser des vieilles habitudes de sa vie d’avant, comment est-on jugé par Hachem?
Particulièrement lorsque l’on est issu d’un père juif et que l’on a jamais pratiqué depuis tout petit.
2. A quelle vitesse dois-je avancer dans ma conversion?
Je ne sais pas où placer le curseur et je suis tiraillé par 3 « forces »:
- L’envie d’être converti le plus vite possible pour être entier et embrasser la Torah dans sa totalité
- Le besoin de ne pas aller trop vite, d’aller « lentement mais surement », pour ne pas faire un rejet dû à un changement trop radical de mon mode de vie
- L’envie de continuer de « profiter » avant de me soumettre au joug des 613 mitsvot
Je suis honnête avec moi-même et je sais que si je ne vais pas trop vite, c’est autant à cause du point 2 que du point 3.
Est-ce une faute?
Comment Hachem juge-t-il le fait de « jouer sur les deux tableaux » dans cette phase de transition ?
Je culpabilise car j’ai l’impression de faire des calculs pour prendre le meilleur de ma vie d’avant et d’après conversion, mais c’est plus fort que moi.
Je ne peux pas me transformer du jour au lendemain, c’est un nouveau moi qui est en train de naître mais l’ancien tarde à s’estomper.
3. Il est dit qu’on ne pourra plus se convertir après l’arrivée du Machiah, mais qu’en est-il de ceux qui ont entamé leur processus de conversion avant son arrivée et n’ont pas eu le temps « d’aller au bout » ?
Merci encore Rav j’espère que vous serez en mesure de dissiper mes doutes.
Chavoua Tov.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Voici les réponses à tes questions :
- Tant que tu n’es pas juif, c’est-à-dire que tu ne t’es pas trempé dans un mikvé dans le cadre d’une conversion, tu ne transgresses pas de péchés en ayant des relations avec des femmes ou en ne pratiquant pas le Chabbat.
Toutefois, il est clair que tu ne pourras pas devenir juif tant que tu n’es pas capable de te retenir de faire ces péchés.
Aussi, tu ne peux pas vouloir te convertir en te disant qu’après ta conversion, tu arrêteras de fauter, car comme tu le sais, le yetser hara est très fort et si tu n’arrives pas à t’arrêter maintenant, tu n’y arriveras pas après.
Donc mieux vaut cesser maintenant de fauter.
De plus, plus tu pèches, plus ton addiction au péché grandit et ta « désintoxication » sera d’autant plus difficile.
- Tu es le seul à même de définir ta vitesse de progression en vue de la conversion.
À toi de faire le tri entre les trois forces qui te tiraillent.
Il est clair que tant que tu n’es pas juif, tu perds des occasions de faire de grandes mitsvot que tu aurais pu faire en étant juif.
D.ieu ne te punit pas pour cela, mais inévitablement, tu perds énormément.
Tu as raison néanmoins de ne pas aller trop vite non plus car on ne peut pas changer du jour au lendemain, nous ne sommes pas des crêpes.
- Cette question m’a souvent été posée.
Il me semble que les personnes qui ont sincèrement pris sur elles de se convertir pourront encore le faire alors, mais je n’ai vu cela écrit nulle part, c’est là un avis personnel et évidemment, je peux me tromper.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Toutefois, il est clair que tu ne pourras pas devenir juif tant que tu n’es pas capable de te retenir de faire ces péchés.
Aussi, tu ne peux pas vouloir te convertir en te disant qu’après ta conversion, tu arrêteras de fauter, car comme tu le sais, le yetser hara est très fort et si tu n’arrives pas à t’arrêter maintenant, tu n’y arriveras pas après.
Donc mieux vaut cesser maintenant de fauter.
De plus, plus tu pèches, plus ton addiction au péché grandit et ta « désintoxication » sera d’autant plus difficile.
À toi de faire le tri entre les trois forces qui te tiraillent.
Il est clair que tant que tu n’es pas juif, tu perds des occasions de faire de grandes mitsvot que tu aurais pu faire en étant juif.
D.ieu ne te punit pas pour cela, mais inévitablement, tu perds énormément.
Tu as raison néanmoins de ne pas aller trop vite non plus car on ne peut pas changer du jour au lendemain, nous ne sommes pas des crêpes.
Il me semble que les personnes qui ont sincèrement pris sur elles de se convertir pourront encore le faire alors, mais je n’ai vu cela écrit nulle part, c’est là un avis personnel et évidemment, je peux me tromper.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 74196
Date de création : 2017-01-09 14:47:12