Quelles sont les règles à suivre pour aller au cimetière ?

 

Chalom Rav,

Il m’arrive d’aller au cimetière.

Quels sont les règles à suivre ?

Je sais qu’il ne faut pas y aller durant le mois de Nissan, qu’il faut se laver les mains sans se les sécher en sortant, que les Cohen ne peuvent y aller en se rapprochant trop près de la sépulture.

Sur wikipedia, il est écrit qu’il faut prononcer la « prière au champs de repos » ainsi que la deuxième bénédiction de la amida si l’on est pas allé au cimetière durant les 30 derniers jours.
Je n’ai jamais entendu parler de cela, est-ce une obligation?

Si oui, avez-vous le texte en hébreu (wikipedia ne propose qu’un texte traduit et il n’y a rien sur Google).

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici quelques lois concernant le comportement à avoir lorsqu’on se rend dans un cimetière :

Le cimetière proprement dit ne concerne que les deux mètres autour de la tombe.

Dans ce périmètre, il est interdit d’y porter un tsitsit ou des tefillins, d’y dire des paroles de Torah, ou encore d’y faire sa prière obligatoire car par cela on manque de respect au défunt dans la mesure où nous accomplissons une mitsva qu’il ne peut plus faire ; on appelle cela « lo’èg larach », ce qui signifie littéralement se moquer du pauvre.

Par contre, on aura le droit de porter un tsitsit ou des tefillins si on les recouvre, de même on aura le droit d’étudier la Torah si on le fait en l’honneur du défunt.

On pourra aussi dire le kadich en son honneur.

S’il y a un paravent, un mur ou une haie d’une hauteur d’au moins 80 centimètres entre nous et le défunt ou la tombe, on pourra faire les mitsvot susmentionnées même si on se trouve dans les deux mètres de son périmètre ou de sa tombe.

On ne doit pas se comporter avec légèreté dans le cimetière, cela inclut le fait de manger ou de boire, il sera donc interdit d’y introduire des aliments ou des boissons afin de les consommer dans le cimetière car cela est non seulement considéré comme agir avec légèreté mais qui plus est, lorsqu’on récite la berakha, on entre dans le cadre de l’interdiction de « lo’èg larach » mentionnée plus haut puisqu’on récite une berakha que le défunt ne peut plus faire.
On consommera donc ce qu’on veut manger à l’extérieur du cimetière, c’est-à-dire au-delà des deux mètres du périmètre de la tombe.

De même, on ne fumera pas dans ce même périmètre car cela est considéré comme un signe de légèreté.

Il est interdit de s’asseoir ou de s’appuyer et à plus forte raison de marcher sur une tombe, sauf s’il est impossible d’agir autrement.

Lorsqu’on visite une tombe, il est bien d’y déposer une pierre qu’on retirera au moment de partir.

Il est également bien, lorsqu’on étudie en l’honneur du défunt, de poser la main gauche sur la tombe.

Lorsqu’on quitte la tombe, il est bien d’y poser la main gauche et de réciter le verset suivant :

« Vé-na’hakha Ado-naï tamid »,

et certains rajoutent :

Vé-ata lèkh la-kèts va-tanoua’h vé-ta’amod lé-goralekha lé-kèts ha-yamin ».

Puis on embrasse la tombe par respect.

 

Il est interdit d’aller deux fois dans la même journée sur la même tombe.

Lorsqu’on se rend à un enterrement, il faut faire très attention, lorsque les hommes reviennent de l’endroit de la tombe dans laquelle on vient d’enterrer le défunt, à ce qu’ils ne rencontrent pas des femmes dans le cimetière où à sa sortie car il est écrit que le Satan danse entre eux et que cela est extrêmement dangereux car cela amène beaucoup de malheurs, D. nous en préserve.

D’une manière générale, il est très mauvais que des femmes se rendent au cimetière ; et il est conseillé même aux hommes de ne s’y rendre que très modérément.

Si le 7ème jour de deuil, le jour du mois ou le jour de l’anniversaire du défunt tombe pendant le mois de Nissan, on pourra aller au cimetière sur sa tombe.
En revanche, on s’abstiendra d’y aller pendant ‘Hol Hamo’èd à moins qu’on soit certain qu’on ne pleurera pas ; en effet, vu que les jours de ‘Hol Hamo’èd sont des jours de fêtes, il est interdit de pleurer.

Il est interdit à un Cohen de se rapprocher à moins de deux mètres d’une tombe ou d’un défunt, sauf s’il s’agit d’un des 7 proches pour lesquels il prend le deuil, c’est-à-dire son père, sa mère, son frère, sa sœur, son fils, sa fille et sa femme.

Si on s’est trouvé à moins de deux mètres d’un défunt ou d’une tombe, on devra ensuite se laver les mains 6 fois en alternant sur chaque main ; on a la coutume de ne pas se sécher les mains en sortant du cimetière pour se souvenir du défunt, mais s’il fait froid il n’y a aucun problème à les essuyer.

Voici la berakha qu’on récite lorsqu’on voit un cimetière juif :

« Baroukh atah Ado-naï Elohénou mélèkh ha‘olam achèr yatsar étkhèm bé-din vé-dan étkhèm bé-din vé-zan étkhèm bé-din vé-khilkèl étkhèm bé-din vé-hi‘hya étkhèm bé-din vé-hémit éthèm bé-din hou ‘atid léha’hiotkhèm oulkayèmkhèm bé-din lé’hayé ha’olam haba vé-hou yodéa’ mispar koulkhèm bé-din, baroukh atah Ado-naï mé’hayé ha-métim ».

Après avoir récité cette bénédiction, on dira le verset suivant (Yécha’yahou chapitre 26 verset 19) :

« Yi’hyou métékha névélati yékoumoun hakitsou vé-ranénou chokhné ‘afar ki tal horot talékha va-arèts réfaïm tapil ».

Si on ne voit qu’une seule tombe, on dira cette berakha sans prononcer les mots « atah Ado-naï Elohénou mélèkh ha‘olam » et on dira à la fin « baroukh mé’hayé ha-métim ».

On ne récitera cette bénédiction que lorsqu’on est très proche des tombes, et le mieux est de la réciter le périmètre des deux mètres de celles-ci, mais si on ne les voit que de loin, on ne récitera pas cette berakha.

Après avoir récité cette berakha, on ne pourra la réciter à nouveau en voyant le même cimetière que si 30 jours se sont écoulés depuis.

Si une personne a aperçu les tombes de loin, et que dans les 30 jours depuis ce moment elle les revoit en étant proche d’elles, elle ne récitera pas cette berakha car il existe un doute si elle doit la réciter ou pas.
On récitera également cette bénédiction pendant Chabbat.

Durant un enterrement, une personne qui accompagne son proche défunt sur lequel il doit s’endeuiller ne récitera pas cette berakha car avant qu’on enterre le défunt, le proche a le statut de « onen » et est donc dispensé de l’accomplissement de toutes les mitsvot.

Même une fois le défunt enterré, lorsqu’il sort du cimetière, le proche ne pourra pas non plus réciter cette berakha car bien évidemment, 30 jours ne sont pas écoulés depuis qu’il a le vu le cimetière mais seulement quelques instants.

Il existe cependant un cas où on pourra réciter à nouveau cette berakha même si 30 jours ne se sont pas écoulés entre les deux récitations, il s’agira du cas où entre les deux fois où on a vu le cimetière, un mort y a été enterré, même si cela est arrivé ne serait-ce qu’une minute après qu’on ait terminé de réciter la berakha la première fois.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 28397
Date de création : 2014-02-18 16:02:39