Quelle est la limite entre mitsvot et midot ; pourquoi l’un est obligatoire et l’autre a l’air facultatif ?

Bonjour Rav,

je voulais savoir…

  1. Quelle est la limite entre mitsvot et midot ?
    Pourquoi l’un est obligatoire et l’autre à l’air facultatif ?
  2. De plus, faut-il faire part à son hypothétique future femme de ses mauvaises midot ou de ses averot (anciennes ou qui se répètent) sachant qu’il est interdit de dire du lachon hara sur soi ?
  3. Et enfin est ce qu’un chalom baït complet nécessite que l’on puisse absolument tout dire sur soi a sa femme ou n’est ce qu’un cliché erroné de la société actuelle.

Merci beaucoup pour la réponse et pour votre temps de tout mon cœur

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom David,
 
Voici les réponses à tes questions :
 
1. Les deux sont absolument obligatoires.
Comme je l’explique dans le cours intitulé « Comment grandir droit ? », les midot sont la base sur laquelle les mitsvot peuvent se réaliser ; s’il n’y a pas de midot, il n’y a aucune possibilité que les mitsvot se réalisent de façon bonne et complète.
 
La limite entre les deux est la suivante :
La mida est le trait de caractère alors que la mitsva est l’action en elle-même, donc si on n’a pas un trait de caractère nous permettant de faire une certaine mitsva, on ne pourra pas la faire ; si par exemple on est avare, on ne pourra pas faire la mitsva de tsédaka ; si on est orgueilleux, on ne pourra pas accomplir la mitsva de ne pas se mettre en colère etc.
 
En revanche, on ne peut pas accorder une action à une mida en elle-même, l’action étant le fruit et la conséquence de la mida, et très souvent cette action est une mitsva ou une avéra.
 
2. Il n’est pas interdit de dire du lachon hara sur soi, par contre il n’est pas bon de trop dévoiler nos avérot à notre conjoint.
A propos des mauvaises midot, de toute façon il les verra rapidement, et parfois mieux que nous-mêmes.
3. Cliché erroné.
Bien qu’il ne faille pas absolument tout dire sur soi à sa femme, il faut savoir que quoi qu’il en soit elle nous connaîtra rapidement mieux que nous nous connaissons.
Malgré tout, il ne sera pas bien de raconter des péchés graves qu’on aura fait durant notre jeunesse, ça ne sert à rien et la Torah ne le conseille pas comme l’explique Maïmonide dans le deuxième chapitre des halakhot relatives à la téchouva.
Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 27819
Date de création : 2014-01-09 02:01:21