Chalom Rav,
- Quel est la limite du respect des parents ?
Doit on faire ce qu’il nous demande meme s’ils ont torts? - S’il nous demande des choses sans prendre en compte ce qu’on doit faire dans une journée ?
- S’ils nous demandent de les aider en nous « engueulant » ?
Merci de votre réponse
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Il n’y a presque pas de limite au respect des parents.
La Guemara dans le traité Kidouchin, page 31b, raconte que Rabbi Tarfon, lorsqu’il voyait que sa mère voulait monter au lit (à l’époque les lits étaient assez élevés) se mettait à quatre pattes, et elle montait sur son dos pour arriver au lit, et de même quand elle voulait descendre.
- Rabbi Tarfon vint au beth midrach et s’en vanta.
- On lui dit qu’il n’était même pas arrivé à la moitié de la grandeur du kiboud av vaém :
« Est-ce qu’il est déjà arrivé qu’elle ait jeté ton porte-monnaie à la mer devant toi, et que tu ne lui aies rien dit ?! »
Et ainsi tranche le Choul’han Aroukh (tome Yoré déa, chap. 240, alinéa 8) :
- « Où est la limite du kiboud av vaém ?
Même si ses parents ont pris une bourse de pièces d’or qui lui appartenait et l’ont lancée devant lui à la mer, il n’aura pas le droit de leur faire honte, ni de leur causer de la peine, ni de se fâcher contre eux, mais il acceptera le décret de la Torah en se taisant. »
- D’ailleurs, dans la même page du Talmud, Rabbi Yo’hanan s’exprime et dit « bienheureux sont les orphelins »
(dans la mesure où ils n’auront pas à vivre la difficile épreuve d’observance de kiboud av vaém, du respect des parents).
Certes, dans des cas extrêmes, il y a une solution.
Effectivement, le Talmud dans la même page (Kidouchin 31b) raconte que la mère de Rav Assi était devenue sénile et lui a demandé des bijoux.
- Il lui répondit qu’il lui en procurerait,
- Après quoi elle lui a demandé
« je veux un homme »,
- Rav Assi lui a répondu qu’il chercherait un homme pour elle,
- Ensuite sa mère lui a dit qu’elle voulait un homme aussi beau que lui.
- Rav Assi, voyant qu’il ne pouvait pas réaliser la demande de sa mère, a fui la terre de Babylone dans laquelle il habitait et est monté en terre d’Israël.
Donc dans les cas extrêmes où les parents ont carrément perdu la raison (ce qui était le cas de la mère de Rav Assi d’après les commentateurs), et uniquement après concertation avec une autorité rabbinique compétente, on pourra quitter la ville où ses parents habitent, et on pourra ainsi se désengager de l’obligation de les servir.
Que D. t’aide dans cette très grande et difficile mitsva.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
« Est-ce qu’il est déjà arrivé qu’elle ait jeté ton porte-monnaie à la mer devant toi, et que tu ne lui aies rien dit ?! »
Même si ses parents ont pris une bourse de pièces d’or qui lui appartenait et l’ont lancée devant lui à la mer, il n’aura pas le droit de leur faire honte, ni de leur causer de la peine, ni de se fâcher contre eux, mais il acceptera le décret de la Torah en se taisant. »
(dans la mesure où ils n’auront pas à vivre la difficile épreuve d’observance de kiboud av vaém, du respect des parents).
« je veux un homme »,
Rav Ron Chaya
Référence : 7558
Date question sur Leava : 2009-12-04 10:12:21