Quelle différence entre un non-juif et un juif me’halel Chabbat au sujet du vin (non-mévouchal) ?

Chalom,

Quelle différence (s’il y a) entre un goy et un juif me’halel Chabbat au sujet du vin ?

Merci

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Tout d’abord :

Il y a même une différence entre les goyim en fonction du fait qu’ils soient chrétiens…

  • Selon la halakha, étant donné que les chrétiens sont considérés comme des idolâtres à tout égard, tel que l’a écrit le Rambam il y a déjà plus de 900 ans,
    alors non seulement la consommation de leur vin est interdite
    mais également son profit.
  • Par conséquent, on ne peut ni le vendre, ni l’offrir à quelqu’un et on doit verser le contenu des bouteilles aux toilettes.

Ou musulmans qui croient en un D.ieu unique, car en revanche, ils représentent des goyim qui ne sont pas idolâtres :

  • Il n’est pas interdit au profit
  • mais uniquement à la consommation.

A fortiori, un mé’halel Chabbat ne peut pas interdire un vin au profit mais uniquement à la consommation puisqu’en fin de compte, il est juif.

Il y a une deuxième différence :

  • Un goy interdit le contenu la bouteille qu’il a secouée.
  • En revanche, lorsqu’un juif mé’halel Chabbat verse du vin dans un verre, le contenu de ce dernier devient interdit alors que le contenu de la bouteille reste permis.

Ainsi tranche le Rav Ovadia Yossef Zatsal.

Ce n’est pas le cas avec les goyim, même pour un musulman, donc même si ce dernier verse du vin dans un verre, non seulement le contenu de ce dernier devient interdit, mais le contenu entier de la bouteille aussi devient interdit.

Information supplémentaire :

On ne parle pas d’un juif mé’halel Chabbat.

  • La halakha stipule que ce n’est qu’un juif ’halel Chabbat béfarhessia (en public) qui perd son statut de juif concernant le vin et d’autres choses telles que :
  • compter dans un minyane,
  • réciter un Kaddich
    (et y répondre pour les autres),
  • qu’il devient permis de dire du lachone hara sur lui
  • etc.

Autrement dit, si au moins 10 juifs pratiquants savent que ce juif est mé’halel Chabbat en public, il perd son statut de juif à certains égards et rend donc le vin interdit à la consommation.

Néanmoins, un avis affirme que bien qu’il soit mé’halel Chabbat (même en public), s’il a l’habitude de faire le kidouch chez lui le vendredi soir, il ne rend pas le vin interdit car après tout, par son kidouch, il témoigne que D.ieu a créé le monde en 6 jours et qu’Il s’est reposé le 7ème jour.

Évidemment, tout le monde ne partage pas cet avis, mais le Rav Ovadia Yossef Zatsal écrit qu’en cas de très grande nécessité, on peut s’appuyer sur cette opinion.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 85355
Date de création : 2019-01-29 14:39:17