Calendrier Le calendrier actuel dont la 5768° année va s’achever, n’aurait été calculé qu’en l’an 344 de l’ère vulgaire. Quel calendrier utilisait-on avant? J’ai trouvé en appendice dans une traduction du Tanak par S. Cohen (éd. Bibliophane), une autre computation fixant l’origine de l’histoire 227 ans plus tôt. Si ce calcul provient d’une tradition plus ancienne, alors dans 4 ans, nous pourrions "peut-être" fêter l’an 6000 ! Champagne pour tout le monde au bord du lac Kinneret ! Qu’en pensez-vous ? Merci pour ce que vous faîtes.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Raymonde,
Comme je l’expose dans le cours vidéo "La lune", le calendrier juif est basé à la fois sur la nouvelle lune qui apparaît environ tous les 29 jours et demi, et une circonvolution de la terre autour du soleil, durant environ 365 jours 1/4 moins des poussières. Or, nous savons que 12 nouvelles lunes ne font pas 365 jours. Elles font environ 354 jours, il y a donc 11 jours de décalage entre ce que l’on peut appeler une année lunaire (c’est-à-dire 12 nouvelles lunes) et une année solaire.
La première mitsva donnée au peuple d’Israël, lors de la sortie d’Egypte, est la sanctification du nouveau mois par un témoignage de deux personnes affirmant avoir vu la nouvelle lune. Ainsi, dans l’époque antique, le calendrier était déterminé par le témoignage de deux personnes ayant vu la nouvelle lune. Ce témoignage se faisait au temple. Lorsque le décalage entre l’année lunaire et l’année solaire atteignait environ 1 mois, le tribunal rabbinique de grande instance instaurait un mois supplémentaire dans l’année, qu’on appelle "ve-adar" ou "adar cheni". Ce qui faisait une année de 13 mois, que l’on appelle une année embolismique. Il y a 7 années embolismiques tous les 19 ans. Les sages d’Israël connaissaient de façon précise la longueur du mois lunaire et celle de l’année solaire et ils pouvaient ainsi rétablir le décalage entre ces deux "années". Et bien qu’ils connaissaient précisément la longueur du mois lunaire, le calendrier était fixé par le témoignage de deux personnes ayant vu la nouvelle lune. Car ainsi était l’ordonnance de la Torah.
Quand le temple a été détruit, le tribunal rabbinique a déterminé le calendrier pour les millénaires à venir, d’après les chiffres astronomiques qui étaient en leur possession et non plus d’après les témoignages au temple, devenu impossible par la destruction de ce dernier. Ce témoignage reviendra très bientôt avec la reconstruction du 3ème temple qu’on espère voir de nos jours. La chose très intéressante qu’il y a à remarquer, c’est que le calcul astronomique de l’année solaire est relativement simple à déterminer. Il suffit de planter un pieu dans la terre et, en fonction de l’endroit, calculer la position du soleil. Ensuite, il faut attendre une année et voir à quel moment exactement le soleil se retrouve dans la même position. Ainsi on obtient la longueur de l’année solaire. Par contre, pour déterminer la longueur du mois lunaire, il y a un gros problème car le mois lunaire est déterminé par le moment où la lune passe dans l’axe soleil-terre, exactement entre les deux. Or à ce moment la lune est complètement invisible. On comprend bien qu’une erreur ne serait-ce que d’une seconde équivaudrait, au bout de centaines années, à une erreur d’un jour entier, et on mangerait le jour de kippour, ou on mangerait du ‘hamets le jour de pessa’h, chose inconcevable. C’est pour cela qu’il était nécessaire que nos sages connaissent avec une précision extrême la longueur du mois lunaire. A ce propos, ‘Hazal disent que c’est un des grands secrets que le peuple d’Israël possède. Il est cité dans le traité Roch Hachana page 25 : 29 jours et demi 793 parties. On considère une partie comme un 1080ème d’heure. Ce qui correspond environ à 29 jours, 12 heures, 44 minutes et des poussières. Ce chiffre est d’une précision extrême, bien plus précis que les chiffres avancé par les astronomes grecs et ceux de la renaissance tels que Copernic. Dernièrement, la NASA a corroboré ce chiffre jusqu’à la précision d’un millionième du mois. Or ce chiffre est marqué clairement dans les premiers versets de Béréchit. Il me serait trop difficile de t’expliquer cela dans le mail mais tu peux consulter le cours "La lune".
En résumé, le calendrier existe depuis que le peuple juif existe, à la nuance près que lorsque le temple existait, la nouvelle lune était fixée par les témoignages de deux personnes au temple ; après la destruction du temple, il a été fixé d’après le calendrier astronomique.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
La première mitsva donnée au peuple d’Israël, lors de la sortie d’Egypte, est la sanctification du nouveau mois par un témoignage de deux personnes affirmant avoir vu la nouvelle lune. Ainsi, dans l’époque antique, le calendrier était déterminé par le témoignage de deux personnes ayant vu la nouvelle lune. Ce témoignage se faisait au temple. Lorsque le décalage entre l’année lunaire et l’année solaire atteignait environ 1 mois, le tribunal rabbinique de grande instance instaurait un mois supplémentaire dans l’année, qu’on appelle "ve-adar" ou "adar cheni". Ce qui faisait une année de 13 mois, que l’on appelle une année embolismique. Il y a 7 années embolismiques tous les 19 ans. Les sages d’Israël connaissaient de façon précise la longueur du mois lunaire et celle de l’année solaire et ils pouvaient ainsi rétablir le décalage entre ces deux "années". Et bien qu’ils connaissaient précisément la longueur du mois lunaire, le calendrier était fixé par le témoignage de deux personnes ayant vu la nouvelle lune. Car ainsi était l’ordonnance de la Torah.
Quand le temple a été détruit, le tribunal rabbinique a déterminé le calendrier pour les millénaires à venir, d’après les chiffres astronomiques qui étaient en leur possession et non plus d’après les témoignages au temple, devenu impossible par la destruction de ce dernier. Ce témoignage reviendra très bientôt avec la reconstruction du 3ème temple qu’on espère voir de nos jours. La chose très intéressante qu’il y a à remarquer, c’est que le calcul astronomique de l’année solaire est relativement simple à déterminer. Il suffit de planter un pieu dans la terre et, en fonction de l’endroit, calculer la position du soleil. Ensuite, il faut attendre une année et voir à quel moment exactement le soleil se retrouve dans la même position. Ainsi on obtient la longueur de l’année solaire. Par contre, pour déterminer la longueur du mois lunaire, il y a un gros problème car le mois lunaire est déterminé par le moment où la lune passe dans l’axe soleil-terre, exactement entre les deux. Or à ce moment la lune est complètement invisible. On comprend bien qu’une erreur ne serait-ce que d’une seconde équivaudrait, au bout de centaines années, à une erreur d’un jour entier, et on mangerait le jour de kippour, ou on mangerait du ‘hamets le jour de pessa’h, chose inconcevable. C’est pour cela qu’il était nécessaire que nos sages connaissent avec une précision extrême la longueur du mois lunaire. A ce propos, ‘Hazal disent que c’est un des grands secrets que le peuple d’Israël possède. Il est cité dans le traité Roch Hachana page 25 : 29 jours et demi 793 parties. On considère une partie comme un 1080ème d’heure. Ce qui correspond environ à 29 jours, 12 heures, 44 minutes et des poussières. Ce chiffre est d’une précision extrême, bien plus précis que les chiffres avancé par les astronomes grecs et ceux de la renaissance tels que Copernic. Dernièrement, la NASA a corroboré ce chiffre jusqu’à la précision d’un millionième du mois. Or ce chiffre est marqué clairement dans les premiers versets de Béréchit. Il me serait trop difficile de t’expliquer cela dans le mail mais tu peux consulter le cours "La lune".
En résumé, le calendrier existe depuis que le peuple juif existe, à la nuance près que lorsque le temple existait, la nouvelle lune était fixée par les témoignages de deux personnes au temple ; après la destruction du temple, il a été fixé d’après le calendrier astronomique.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 3573
Date de création : 2008-08-28 17:08:21