Que pense la Torah de l’adoption ? Quel est son statut, religieusement ?

Chalom,

Que pense la Torah de l’adoption ?
Comment cela se passe-t-il ?
Comment accueille-t-on quelqu’un de nouveau au sein de la famille ?
Quel est son statut, religieusement ?

Merci

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il n’y a aucun problème à procéder à une adoption. 

La Torah considère cela comme un très grand ‘hessed ; on doit le recevoir comme les autres enfants de la famille.
Le seul problème est l’interdit de yi’houd et de contact physique.

Si c’est une fille, dès l’âge de trois ans, elle a un statut de femme.
On autorise un peu plus que pour les autres.
À ce titre, consulte ma réponse en fin de message.

Au niveau religieux, elle a un statut comme tout le monde.
Lorsque l’enfant montera à la Torah par exemple ou qu’on priera pour lui, on devra rappeler le nom de sa mère ou de son père biologique ; sinon, s’il ne le sait pas par exemple, il pourra prendre le nom de sa mère ou de son père adoptif.

‘Hanoukka Saméa’h et ‘Hodèch Tov Oumévorakh

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Voici la réponse que j’ai donnée à quelqu’un qui m’avait posé une question similaire :

L’adoption est tout-à-fait légitime, légale et dans votre cas, conseillée ; de plus, on a souvent entendu parler de cas de couples stériles qui après avoir adopté un enfant ont eu la chance d’avoir leurs propres enfants.
En soi, cela est un ‘hessed.

Il est vrai que cela crée des problèmes de contacts physiques et de yi’houd ; car un homme ne peut toucher une fille autre que sa fille biologique, sa sœur, sa mère, sa grand-mère ou sa petite fille après l’âge de 3 ans (idem pour la femme avec un garçon après l’âge de 9 ans).
Néanmoins, dans les cas comme le vôtre, on autorise les contacts physiques suivants jusqu’à l’âge de 9 ans, mais pas un jour de plus :

Un contact physique direct sans séparation que pour la main, l’avant-bras et le visage (les parties découvertes du corps) ; si l’enfant en ressent le besoin, on pourra lui faire un bisou sur les cheveux, le front ou la joue (mais pas sur la bouche), le prendre dans ses bras pour le réconforter ; en revanche, pour le reste du corps, il faudra que le vêtement fasse écran (on ne peut pas lui attraper le bras sans manche par exemple).

Attention, tout ceci est à condition que ce soit la fille qui vienne vers son père adoptif (et non lui vers elle, sauf en cas de « danger » comme traverser la rue par exemple, ou autre cas nécessitant un rapprochement).

De même, sa fille adoptive dès l’âge de 3 ans ne pourra dévoiler devant lui les parties de chair qu’un homme n’a pas le droit de voir chez une femme (dans la mesure du possible évidement ; on en viendra pas à crier sur une petite fille qui sort de la salle de bain pas habillée comme il faut, mais il faudra lui expliquer gentiment de faire attention à cela (en général, ce sera à la maman de le faire ; idem après 9 ans pour un garçon, ce sera au papa d’intervenir).

Dès l’âge de neuf ans révolu, vous ne pourrez plus avoir de contact physique avec lui.

Il y aura aussi un problème de yi’houd.
L’interdit entre vous et votre fils adoptif ne commence pas à l’âge de huit ans mais dès neuf ans.

Il faudra aussi faire attention au yi’houd entre les enfants de parents biologiques différents.
Tout cela est très compliqué au début, mais avec le temps, tout le monde le comprend et le vit très bien.

J’ai un élève qui a rencontré le même problème et qui ne comprenait pas pourquoi ‘Hazal avait mis tant de distance avec des enfants jusqu’à 9 ans…
Un Rav lui a répondu qu’on savait pertinemment que le risque qu’il se passe quelque chose entre un homme et une enfant était nul, mais que si des barrières solides et vraies n’étaient pas établies à cette âge-là, cette petite fille toute mignonne aujourd’hui sera une belle jeune femme de 17 ans qui se promène librement à la maison…
Et dès lors, on peut mieux comprendre que ces risques réels existent si on n’a pas tout fait pour les éradiquer avant, quand cela était encore possible.

Donc tout cela est justifié, et au final, tout le monde en ressort gagnant.

Des personnes qui ont vécu le même type de situation que la vôtre m’ont dit que dès 9 ans l’intelligence remplace le besoin affectif, et les enfants comprennent qu’ils n’ont plus le droit d’avoir de contact physique avec leurs parents adoptifs. 
Ces lois sont extrêmement importantes et incontournables. 

Que D.ieu vous aide à les pratiquer.

 

Référence Leava : 79424
Date de création : 2017-12-19 13:58:06