Que dit la Torah sur l’alcool ?

 

Chalom Rav,

Nous faisons le kidouch avec du vin, que nous bénissons en faisant la berakha ; cependant, l’alcool est bien dangereux pour la santé et peut nous pousser à perdre le contrôle de nous même, et à commettre des péchés…

Cela dit, on m’a dit qu’il était parfois considéré comme mitsva de boire, à fin d’être joyeux.
Que dit la Torah sur l’alcool ?

Merci de votre réponse, chavoua tov et hanouka sameah,
continuez à nous faire vivre des moments d’éternité avec vos cours !

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Sim’ha,

La Torah répond qu’il y a une mitsva de boire avec modération car effectivement, le vin peut rendre joyeux ; mais si on en boit un peu plus qu’avec modération, cela devient gravement interdit.

  • A ce titre, je te cite les quelques passages de la Guemara, traité Sanhédrin page 70a relatif à ce sujet :
    • Rabbi Yo’hanan a dit :
      • « Le vin n’a été créé que pour consoler les endeuillés et pour récompenser les réchaïm » (en savourant du bon vin, ils reçoivent la récompense de leurs mérites dans ce monde au dépens de leur Olam Haba comme il est écrit (Proverbes, 31:6) :
        • « Donnez une boisson enivrante à celui qui se perd et du vin à celui dont l’âme est amère » ;
          • « celui qui se perd » est le racha, l’impie qui perd son Olam Haba,
          • et l’endeuillé correspond à « celui dont l’âme est amère »).
  • La Guémara poursuit et écrit :
    • Rabbi Yts’hak a dit : que signifie le verset de Michlé, 23 :
      • « Ne regarde pas un vin qui rougit »,
        • c’est-à-dire n’aie pas envie de vin car il rougit la face des réchaïm dans ce monde, c’est-à-dire qu’ils en jouissent dans ce monde mais ils blanchissent leur face (de honte) dans le Olam Haba.
  • La Guémara poursuit
    • et Rava fait un jeu de mots à propos de ce verset car on traduit le vin qui se rougit par « yitadam » dont le mot finit par les lettres « daleth » et « mèm » qui forment le mot « dam », sang.
      • Cela donne :
        • « Ne regarde pas le vin car à la fin, il amène le sang »,
          • c’est-à-dire que le vin peut amener quelqu’un à assassiner ou à être assassiné, ou tout simplement à en perdre sa vie spirituelle.
  • La Guemara continue,
    • Rav Kahana oppose le fait qu’on prononce le mot vigne « tiroch » alors qu’on l’écrit « tirach », et explique :
      • S’il est méritant, c’est-à-dire s’il boit du vin avec modération, il deviendra « roch », il arrivera à la tête ;
      • mais s’il ne sait pas se retenir et en abuse, il deviendra « rach » c’est-à-dire pauvre.
    • Rava fait une nouvelle fois un jeu de mots sur le mot « yéssama’h » (réjouira) écrit dans le verset « Le vin réjouira le cœur des hommes » :
      • On peut lire yéssama’h, mais aussi yéchama’h, s’il boit avec modération le vin le rendra joyeux, mais s’il en consomme trop, le vin le rendra « chamèm » c’est-à-dire vide, déserté.
  • La Guemara fait remarquer que dans l’épisode de Noé qui s’est saoulé, on a 13 fois les lettres « Vav » et « Youd » apparaissant en début de mot :
    • « Vaya’hel Noa’h »,
    • « vayita »,
    • « vayèchte »,
    • « vayichkor »
    • etc.
      • Or, en hébreu, les lettres Vav et Youd se lisent « vaye » ou « waye », ce qui signifie « malheur ».
        • Donc 13 fois malheur dus à l’ivresse de Noé.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 15920
Date de création : 2011-12-25 18:12:33