Quand je lis la Torah avec un regard féminin, je ne comprends rien !

​Chalom,

Quand je lis la Torah avec un regard féminin, je ne comprends rien.

  1. Quand Caïn et Abel se partagent le monde pourquoi leurs sœurs jumelles n’ont-elles pas réclamé une part ?
  2. Ensuite pourquoi Sarah Léa et Rachel ont-t-elles donné leurs servantes à leurs époux ?
    Comment peut-on disposer ainsi des femmes ?
    A aucun moment on ne nous parle du ressenti de ces femmes ?
  3. Par exemple encore, le viol de Dina, que ressentait-elle ?
    Aurait-elle voulu épouser Sichem ?
    Et comment la Torah peut elle écrire plus tard que si un homme viole une femme, il doit l’épouser ?
    Alors que très souvent, elle hait son violeur !

Voilà quelques réflexions sur la condition des femmes et des servantes femmes dans la Bible.
Si Machia’h revient, devra-t-on avoir ce genre de lois qui nous paraissent si injustes aujourd’hui ?

Merci !

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les réponses à vos questions :

  1. Les sœurs jumelles de Caïn et Hevel ont reçu leur part avec leurs maris.
    J’imagine aussi qu’elles étaient plus sages que leurs maris (du moins que Caïn) qui se sont bêtement bagarrés pour se partager le monde.

    D’ailleurs votre question se pose aussi ainsi :

    Pourquoi ne parle-t-on pas de l’avis de la femme de Napoléon, ou de la femme du Tsar lors des guerres qui ont opposé ces deux hommes (de même avec tous les dirigeant de tous les temps) ?

  2. Les servantes de Léa et Ra’hel ont eu l’occasion de pouvoir s’unir avec l’homme le plus grand de toute l’histoire, l’homme le plus saint, à l’image de D.ieu.
    Il est clair que c’était une aubaine extraordinaire, et si elles ne l’avaient pas voulu, elles étaient en droit de refuser.
    Mais elles n’étaient pas bêtes à ce point.
  3. La Midrach raconte que lorsque Chimon et Lévi vinrent tuer les 24 000 hommes de Chekhem, Dina a dit à Chimon qu’elle n’était prête à quitter la maison de Chekhem qu’à la condition que Chimon l’épouse.
    À l’époque, il était extrêmement honteux pour une femme de ne plus être vierge et elle préférait rester avec Chekhem plutôt que de rester célibataire et d’être visée du doigt comme n’étant plus vierge.
    C’est pourquoi elle demanda à Chimon de l’épouser, chose qu’il accepta.

    Ce sera la même raison qui sera à l’origine de l’obligation qu’aura un homme d’épouser une femme qu’il aura violée.

    Néanmoins, il est écrit dans le traité Kétoubot une chose évidente :
    Cela ne se fera que si la femme violée veut bien de cet homme ; si elle n’en veut pas, il est évident qu’il ne pourra pas l’épouser.

    Tout cela provient des mœurs qu’il y avait à l’époque ; il va de soi qu’aujourd’hui, aucune femme ayant subi un viol n’aimerait se marier avec son violeur.
    Mais à l’époque, il était extrêmement honteux pour une femme de ne pas être vierge le jour de son mariage.

    Il est vrai que les choses ont changé depuis ; la motivation de la Torah était alors de prendre en considération les sentiments de la femme et de la protéger, chose qui n’existait dans aucune religion à l’époque à ce point.

Si une chose n’est pas claire, n’hésitez pas à me réécrire.

‘Hag Saméa’h

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 78315
Date de création : 2017-10-03 12:26:12