Y a-t-il une réalité aux signes zodiacaux ou au lignes de la mains dans la Torah ?

Shalom Rav,

Je pratique la Torah, mais plusieurs choses me gênent dans le Judaïsme, des choses que je trouve « limites », cependant, quand on lis les explications, les auteurs arrivent toujours à retomber sur leurs pattes.

Ces choses me mettent néanmoins mal à l’aide.

En voici une partie :

1. Certains Rav sur Internet font des cours sur les signes zodiacaux.
   Or, il me semble qu’un Juif qui est dans la Torah se situe au-delà de ce système puisqu’il ne dépend que d’Hachem.
   Dans ce cas-là, comment cela se fait que dans ces cours, ces Rav parlent de chaque mois lié à son mazal, son signe zodiacal, la meilleur pierre à porter sur soi pour « attirer la berakha », les caractères des personnes etc….cela flirt plus que dangereusement avec l’occultisme !
   Le « problème » c’est qu’ils se basent, si je ne me trompe pas, sur des livres de Maîtres d’Israël…Alors après on « invoque » l’excuse passe-partout que je trouve plus que facile pour s’en sortir :
   « oui mais ces Maîtres utilisent le côté pur, pas me côté impur, des forces spirituelles ».
   M’oui….enfin au vu des autres points traités ci-dessous, alors tant qu’à faire on fait tout comme les païens, à la différence qu’on invoque « que » que le côté pur alors !Bref, pour terminer avec ce point, il est également connu que les calculs utilisé pour les thèmes astraux aujourd’hui proviennent de Babylone (premier point négatif, depuis quand un Maître d’Israël utilise les traditions babyloniennes pour baser son livre ??) et de plus, des changements astronomiques faussent totalement ces calculs depuis quelques siècles…donc cela veut dire que mêmes les écrits de ces Maîtres sont basés sur des données fausses !!
2. En feuilletant, dans une libraire Juive, un livre sur le Ari HaKadoch, je me suis senti très mal à l’aise.
   Un coup on rapportait qu’il savait et lisait dans les lignes des mains pour prédire l’avenir (???), un autre chapitre autre chose….je suis désolé mais le Pchat de la Torah reste le même, même pour un Grand Maître !Encore une fois, on invoque le « côté pur » de ces forces, mais en réalité, les résultats sont les mêmes que ceux des magiciens et sorciers…et cela transgresse une des 613 mitsvot de la Torah ! Prophéties par roua’h Hakodèch ok, prophétie ok, mais lire les lignes de la main (entre autre), il n’y a rien de Toraïque là-dedans….
3. J’avais lu un Rachi sur la Torah où il disait que dans une interdiction des présages etc., rentrait l’interdiction de dire, par exemple, que tel jour est plus propice qu’un autre pour entreprendre quelque chose, etc. (vous connaissez mieux les références de Rachi que moi, je pense que vous savez où le retrouver).
   Or, dans un livre de la libraire Gallia, « Kessef », ségoulot pour la parnassa, il est rapporté au nom du Ari HaKadoch tous les jours qui sont plus propices que d’autres pour entreprendre quelque chose !!J’ai comparé ce qu’il dit avec mon Rachi à l’époque, et j’avais vu qu’il s’agissait tout simplement du contraire du commentaire !!
   Alors Rachi nous dit interdit par la Torah elle-même, une des 613 mitsvot, et le Ari lui le faisait et l’enseignait !!

Bref, il y a beaucoup d’autres exemples, tout cela pour dire que c’est le genre de choses qui me font douter de certains Maîtres. Désolé de choquer, mais quand j’y pense, je suis mal à l’aise….

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les réponses à tes questions :

1. Que ce soit dans les commentaires de la Bible, les midrachim, le Talmud ou la Kabala, beaucoup de références figurent sur la réalité des signes zodiacaux, ce que l’on appelle le mazal :
   • Dans traité Chabbat, page 156a,
     • il est écrit que D.ieu demanda à Avraham d’arrêter de se référer à sa destinée astrologique (son mazal).
     • Il ajouta une lettre à son nom, et ainsi, le plaça au-dessus du mazal.
       • Mais d’après son mazal, Avraham ne pouvait pas avoir d’enfant.
   • Auparavant, la Guémara explique en long et en large
     • quel type de caractère correspond à quel mazal
     • et quel trait de caractère sera plus dominant selon le moment auquel naît un enfant.
   • La Guémara poursuit et affirme qu’Israël n’a pas de mazal.
     • Comme l’explique Rachi sur place :
       • Par la mesure de la prière et des bonnes actions, on peut changer son mazal en bien.
   • La Guémara rapporte plusieurs exemples :
     1. Celui que je viens de citer sur Avraham Avinou.
     2. Chemouel et Ablat, ce dernier étant un astrologue goy, étaient tous deux assis.
        • À la vue d’un passant juif près deux,
          • Ablat dit :
            « Cet homme ne reviendra pas de son chemin car un serpent va le mordre et il mourra ».
          • Chemouel dit :
            « S’il est juif, il reviendra ».
        • Et voici que l’homme revint.
          • Ablat vint vers lui, descendit la charge de morceaux de bois qu’il portait et y vit un serpent coupé en deux (pris par 2 de ces morceaux de bois).
          • Chemouël questionna l’homme :
            « Qu’as-tu fait aujourd’hui ? ».
          • L’homme répondit :
            • Mes collègues et moi-même mangeons tous ensemble.
              Lors du repas, un d’entre nous passe, prend une part du repas de chacun, et nous mangeons le tout ensemble. 
            • J’ai vu qu’un de mes amis n’avait pas apporté à manger, je me suis donc proposé de faire la collecte et en passant devant lui, je me suis baissé feignant de prendre de son repas mais je n’ai rien pris, dans le but de ne pas lui faire honte ».
          • Chemouel lui dit :
            « Tu as fait une mitsva »
          • Et Chemouel déclara :
            La tsédaka sauve de la mort.
     3. Et la Guémara poursuit :
        • Rabbi Akiva avait très peur pour sa fille car les astrologues lui avaient dit qu’elle mourrait le jour de son mariage.
        • Ce soir-là, elle retira de ses cheveux une épingle et la planta dans le mur.
        • Au matin, lorsqu’elle voulut reprendre son épingle, elle vit un serpent transpercé au bout de l’épingle.
        • Son père lui demanda quelle mitsva avait-elle faite.
          • Elle raconta que la veille au soir, pendant le mariage, un pauvre lui demanda à manger et elle lui donna son repas.
        • Rabbi Akiva sortit et déclara :
          • La tsédaka sauve de la mort !
     4. Et la Guémara poursuit :
        • La mère de Rabbi Na’hman bar Yts’hak avait très peur pour son fils car les astrologues goys lui avaient prédit qu’il serait voleur.
        • Dès son plus jeune âge, elle lui mit une kipa sur la tête.
          • Un jour, une fois adulte, il se trouvait au pied d’un palmier, leva les yeux, et sa kipa glissa de sa tête.
            • Il grimpa sur l’arbre et détacha de ses dents une branche de palmier pleine de dattes, ce qui était du vol.
              • (Il fit bien sûr téchouva par la suite et remboursa le propriétaire.)

   Nous voyons donc qu’il y a une vraie réalité au mazal.

   • Aujourd’hui, dans le monde religieux sérieux, on n’en parle pas du tout, car on considère que l’on ne connaît pas suffisamment la réalité astrologique pour en parler intelligemment.
     • Néanmoins, on ne peut pas dire que cela soit contraire à la Torah car les sources en parlent abondamment.
   • Plus encore, dans le Choul’han Aroukh, Yoré Déa, ch. 179, il est écrit
     • qu’on n’a pas le droit de consulter un astrologue ou un tirage au sort,
       • car il est écrit (Devarim, chapitre 18 verset 13) :
         • Tamim tiyhé im Hachem Elokékha,
           Sois confiant en Hachem ton D.ieu.
         • Et comme Rachi l’explique :
           N’essaye pas de connaître le futur.
2. Le Zohar Hakadoch abonde d’explications sur les lignes de la main, ce qui en fait donc une réalité tout-à-fait juive.Il se peut que les goyim l’aient prise et l’aient modifiée à mauvais escient.
   • Là aussi, peu de gens savent lire les informations qui en ressortent.

   En tous cas, si le Zohar en parle, aucun problème à ce que Rabbénou haHari le fasse.

   • Néanmoins, le Rav Eliachiv Zatsal (cité dans le livre Pardess Sim’ha du Rav Mordékhaï Gross, ch. 179, petit alinéa 29b) écrit qu’on n’a pas le droit de poser des questions sur le futur à partir des lignes de la main en référence à la même mitsva de la Torah :
     • Tamim tiyhé im Hachem Elokékha,
       Sois confiant en Hachem ton D.ieu.

   Mais si Rabbénou haHari le faisait, ce qui était le cas, il est clair que celui qui le fait a un avis sur lequel compter.

   Agav

3. Pour ce qui est du jour à choisir avant d’entreprendre un certain projet,
   effectivement, il s’agit d’un interdit de la Torah (Choul’han Aroukh, ch. 179, al. 3).
   • Néanmoins, les commentateurs expliquent que certains jours sont plus favorables que d’autres d’après les évènements qui ont pu arriver ce même jour dans les sources de la Torah ou des prophètes,
     • et qu’il n’est pas interdit d’agir suivant ce calendrier de jours.
       • Dans cette mesure, les jours que Rabbénou haHari a dévoilés ne sont pas concernés par cet interdit.
   • Ceci dit, l’interdiction de douter des maîtres de la Torah est bien plus grave que tout ce que tu m’as écrit.Il faut savoir et comprendre le sujet dont on parle.
     • Les choses sont avancées,
       • parfois elles sont permises,
       • d’autres fois elles sont interdites.

Tout dépend de quoi nous parlons.

Cependant ton sentiment est juste :

• Même si une partie des choses que tu as citées sont permises, néanmoins il est clair que la coutume est :
  • De ne pas avoir recours ni à l’astrologie,
  • ni aux signes zodiacaux,
  • ni aux jours favorables,
  • ni aux lignes de la main,
    • et la coutume du monde religieux a souvent force de Torah.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

• Que penser de l’astrologie ? Est-il permis de lire l’horoscope ? Comment expliquer qu’il contienne parfois des vérités ?
• Comment se fait-il que notre religion emprunte a l’astrologie des éléments pour définir la personnalité de l’individu ?!

Référence Leava : 78439
Date de création : 2017-10-17 19:43:50