Si on a un pain sur lequel on a un doute si celui est amotsi ou mezonot, quelle berakha doit on faire ? Et à la fin, doit-on faire birkat hamazon ?

Bonjour rav,

J’ai une double question à laquelle je n’ai pas trouvé de réponse claire (sûrement pas assez chercher) :

  1. Si on a un pain sur lequel on a un doute si celui est amotsi ou mezonot, quelle brakha doit on faire ?
  2. Donc de ce fait, doit on faire birkat hamazon ?
    Ceci est-il référencé de manière claire dans le Michna Beroura, Choul’han Aroukh, ou autre ?

Merci par avance

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

  1. Concernant la Berakha avant la consommation, on peut faire soit Mézonot, soit Hamotsi, car les deux peuvent s’acquitter mutuellement.
    • Autrement dit, la Berakha Hamotsi peut acquitter des gâteaux,
    • tandis que celle de Mézonot peut acquitter du pain
      (il va de soi qu’a priori on fera la berakha appropriée).
  2. Par contre, il y a un gros problème à propos de la Berakha A’harona.
    • Comme cela est écrit dans le Choul’han Aroukh (chapitre 208 alinéa 17), le Birkat Hamazone ne peut pas être récité à la place de Méèn Chaloch (Al Hami’hya Vé’al Hakalkala).
    • Le Michna Beroura écrit que d’après certains avis, a posteriori, si on a récité le Birkat Hamazone à la place de Méèn Chaloch, on est acquitté.
      • C’est-à-dire que si on avait des gâteaux et qu’à la place de faire la Berakha Méèn Chaloch on a récité le Birkat Hamazone,
        • bien que d’après le Choul’han Aroukh le Birkat Hamazone n’est pas valable et qu’on devrait faire maintenant Méèn Chaloch pour acquitter les gâteaux,
        • néanmoins étant donné qu’il y a certains avis affirmant qu’on est malgré tout acquitté par le Birkat Hamazone,
          on ne fera plus Méèn Chaloch car d’après ces avis, ce serait une Berakha Lévatala.
    • Néanmoins, tout cela ne concerne que le cas où on fait le Birkat Hamazone,
      mais en aucun cas on ne peut réciter le Birkat Hamazone sur les gâteaux a priori car d’après beaucoup de décisionnaires dont le Choul’han Aroukh, agir ainsi reviendrait à prononcé des bénédictions en vain.
      • Idem dans l’autre sens :
        • Si on a consommé du pain, on ne pourra pas réciter Méèn Chaloch pour l’acquitter car il y a là aussi une divergence d’opinions pour savoir si la Berakha Méèn Chaloch peut acquitter le pain à la place du Birkat Hamazone.
        • Certains affirment qu’on est acquitté, notamment :
          • Le Taz (chapitre 168 alinéa 6),
          • le Choul’han Aroukh Harav (même chapitre alinéa 8),
          • le Birké Yossef du Rav ‘Hida (chapitre 167 alinéa 10)
          • etc.
        • En revanche, d’autres tranchent qu’on n’est pas acquitté du Birkat Hamazone par la Berakha Méèn Chaloch, notamment le :
          • Ba’h (chapitre 168),
          • Le Maguen Avraham (même chapitre aliéna 18),
          • Le Eliya Raba (chapitre 168 alinéa 16)
          • etc.
        • Donc si jamais une personne s’est trompée et a récité Méèn Chaloch à la place du Birkat Hamazone, elle ne pourra pas réciter ce dernier car d’après certains décisionnaires, elle a déjà acquittée le pain par la Berakha Méèn Chaloch.
        • Et a priori, elle ne peut pas faire Méèn Chaloch sur le pain car d’après beaucoup de décisionnaires, ce serait une Berakha Lévatala.

Donc en résumé :

  • Si on a mangé un morceau de pâte et qu’on ne sait pas si c’est du pain ou du gâteau,
    on ne pourra réciter ni le Birkat Hamazone, ni Al Hami’hya.

Une solution sera :

  • De manger du gâteau et de faire Al Hami’hya en pensant acquitter le morceau de pâte dont la nature n’est pas claire,
  • et aussi manger un Kazaït de pain,
  • puis réciter le Birkat Hamazone en pensant acquitter ce morceau de pâte.

Autre solution au cas où on n’a vraiment pas le choix :

  • Dire ces 2 berakhot en ne prononçant pas ( mais en les pensant) les mots :
  • Ata Ado-naï, Elohénou Mélèkh ha-olam

  • et à la fin des berakhot « Ata Ado-naï ».

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 68788
Date de création : 2016-01-05 02:45:47