Si les grands ne sont pas d’accord entre eux, on tranche la halakha selon la majorité, mais quid des autres ? Quelle différence entre les tefillins Rachi et Rabbénou Tam ?

 

Bonjour Rav,

  1. Beaucoup de grands ne sont pas d’accord sur plusieurs cas et on tranche la halakha selon la majorité , seulement ces grands continue à suivre leur avis , non ?
    Une Halakha tranché par la majorité des grands est adapté et tel est la loi , mais ces grands ne sont-ils pas forcés de s’y conformé ?Par exemple :

    • Le Gaon de Vilna a des divergences tel que le nétilat yadaïm où il prônait 4 et 4… 3 et 3 étant la loi, n’était-t-il pas forcée de s’y conformé ?
    • Pareil pour les horaires du Chéma pour le Gaon
    • Ou pour l’ordre des ta’hanounim du lundi et jeudi pour le Ari Zal.

    Et si ces cas sont spéciaux car étant donné leur grandeur leur avis rentrent aussi dans la halakha , les autres grands ayant des divergence d’opinion sur certains cas mais que la halakha ne change pas pour leur avis, ils se plient finalement à la loi tranchée , ou étant eux même grands ils peuvent suivre leur avis ?

    Si tous les grands se trompent sur une lois (‘has vé-Chalom) vous dites que celui qui les suit est totalement quitte de la mitsva car il se pli à l’ordre de la Torah « tu écoutera ce que les juges de ta générations te diront et tu n’ira ni à droite ni à gauche , seulement une personne n’ayant pas suivi , mais son avis étant le vrai , est-il en tort tout de même ?

    Dans ce cas (ou tous se trompent ) la lumière que l’on déclenche par la miszva est-elle la même, ou provient-elle uniquement du fait qu’on a suivi les juges de la génération, mais qu’on ne fait pas la mitsva elle même , n’étant pas accompli comme il faut ?
    Bien qu’on aura suivi la Torah, cela n’aura accompli aucune mitsva , l’obligation se suivre les grands n’en étant pas une ?

  2. Quel est la différence entre les tefilines de Rachi et de Rabbenou Tam ?
    D’ou tirent ils leur points de vues ?
  3. Dans Berechit (paracha Vayetse), on voit que D.ieu arrive en rêve à Laban et lui dit « garde toi de parler à Yaacov ni en bien ni en mal » , et on voit Laban rattraper juste à la suite Yaacov , n’a-t-il pas désobéit ?
    D.ieu lui avait interdit de lui parler et il est partit justement lui parler ( de plus , pour lui faire des reproches) , à-t-il été puni pour cela ?
  4. D.ieu lui parla en rêve , et juste après , il chercha dans les tentes l’objet idolâtre que Rahel lui à dérobé , comment après que D.ieu lui est parlé peut-il encore avoir les idées des idolâtres (considérant qu’il faut honorer les ministres de D.ieu car D.ieu les relègue de s’occuper du monde) alors qu’il a vu que D.ieu lui-même s’occupe du monde dans les moindres détails ?

Merci beaucoup Rav

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

  1. A l’époque où les grands vivent, étant donné que la loi n’a pas été tranchée comme ci ou comme ça, non seulement ils peuvent mais ils doivent suivre l’avis hilkhatique tel qu’ils le conçoivent.
    Mais si au cours des générations, il s’avère que leur avis n’a pas été retenu et que la halakha a été tranchée autrement, alors s’ils avaient été en vie en ce moment, ils auraient dû se plier à la halakha du moment.Si tous les grands, ‘has véchalom, se trompent et que quelqu’un ne les écoute pas et agit selon la vérité, il a tort d’agir ainsi car, comme l’explique Rachi sur le verset « Tu ne bougeras pas de ce qu’ils te diront, ni à gauche ni à droite » même s’ils te disent sur la gauche droite et sur la droite gauche.

    Je ne sais pas si la lumière sera la même si tous font une erreur, en suivant les grands de la Torah qui les ont ordonnés de faire cette erreur.
    Néanmoins il est clair qu’ils ne sont pas fautifs car ils ont fait ce que Hachem leur a ordonné, c’est-à-dire écouter les grands de la Torah.

  2. L’ordre des Parachiot
    • chez Rachi est :
      • Kadesh li kol békhor,
      • Vé-haya ki yéviakla,
      • Chéma Israël,
      • Véhaya im chamoa.
    • Et pour Rabénou Tam l’ordre des deux derniers est inversé c’est-à-dire :
      • Kadesh li kol békhor,
      • Vé-haya ki yéviakla,
      • Véhaya im chamoa,
      • Chéma Israël.
    • Les deux points de vue dépendent de la transmission qu’ils ont reçue.
      • L’ordre de Rabénou Tam est rappelé dans le Talmud de Jérusalem qui a été écrit en l’an 250 de l’ère chrétienne.
      • Il s’avère que déjà à l’époque il y avait deux sortes de paires de téfilllins, ainsi dit Rabénou ha-Ari, et nous avons une allusion à cela dans la Michna de Erouvin qui dit qu’il y a sur la tête de la place pour deux paires de téfilllins.
      • Rabbénou Ari dit que les deux sont vrais et qu’il faut si possible mettre les deux à la fois.
  3. Le Sforno explique que les paroles en bien que Hachem a averti à Lavan de ne pas dire à Yaacov consistaient à l’appâter à revenir chez lui (chez Lavan) en lui promettant de lui faire beaucoup de bien.
  4. Même si Lavan était honnête, l’un n’empêche pas l’autre.
    D. est Le D. des dieux et je sers les dieux intermédiaires tout en respectant D. bien que des fois D. s’occupe des détails les plus petits, mais néanmoins Il a aussi Ses ministres (chose vraie d’après la Torah aussi, simplement que la Torah nous interdit d’honorer Ses ministres) donc je les honore.

    Cela est vrai si Lavan était honnête, mais en fait il était tout à fait malhonnête.
    Beaucoup de gens savent que la Torah est vraie mais néanmoins ne la pratiquent pas.
    Et même si D. venait leur parler, ils resteraient trop attachés à leurs mauvaises habitudes pour s’en dégager, c’était certainement le cas aussi de Lavan.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 32931
Date de création : 2014-12-07 15:32:38