Question de fond sur la che’hita et la souffrance des animaux !

 

Rav Ron Chaya, bonsoir !

J’ai une fille de 25 ans qui n’est pas religieuse mais qui est très sensible au problème de Tsar Baalé Haim (causer de la souffrance aux animaux), c’est pourquoi elle ne consomme rien qui soit d’origine animal, y compris oeufs, poisson et laitages.

Elle rapporte des faits incontestables prouvant que l’industrialisation intensive de ces produits cause des souffrances horribles à ces êtres vivants qui ne peuvent pas se défendre et affirme que tous ceux qui en consomment cautionnent et encouragent ces sévices et sont en quelque sorte des criminels.

C’est pourquoi, selon elle, la consommation des produits d’origine animal devrait être prohibée, et de toute façon, il est très possible de s’en passer en consommant des équivalents nutritifs d’origine végétale.

Évidemment, elle est très en colère contre toute évocation de sacrifice du temple ou tout autre abattage rituel autorisé par la Torah, et se révolte contre le fait que l’être humain (qui se croit supérieur, au nom de quoi, s’il vous plaît ?) tue des animaux ou les fait souffrir uniquement pour son plaisir gastronomique.

Je lui ai dit que j’allais interroger l’avis de la Torah (vous, si vous le voulez bien) sur cette question, car il est difficile d’avoir un jugement objectif sur un problème où nos intérêts personnels sont impliqués (d’ailleurs, elle m’a répliqué que vous aussi étiez partie prenante dans la mesure où vous êtes sans doute vous-même consommateur de ces produits).

Je vous serais reconnaissante de bien vouloir lui répondre sur cette question, si possible en vous adressant à elle directement (ça lui fera certainement plaisir).

Je vous remercie pour tout ce que vous faites pour le peuple juif.
Les gens comme vous redonnent de la lumière et de l’espoir à notre génération si éprouvée.

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chère Madame,

A l’origine effectivement, D a interdit à l’homme de manger toute chair animale.
Après le déluge cela a été autorisé.

De plus le peuple juif n’a l’autorisation d’égorger que des animaux cashers et seulement selon les règles de l’abattage rituel.

Quel est le sens de tout cela ?

L’être humain passe en moyenne 10% de sa vie à se nourrir, et environ 80% à gagner de quoi se nourrir.

Pourquoi D a-t-il fait cela ?
D. est intelligent, on n’en a aucun doute, alors il y a certainement une raison importante qui a motivé cela, car sinon D. aurait mieux fait de créer un être humain qui se nourrit par exemple d’oxygène.

Pourquoi nous rendre esclave d’un système digestif pour lequel nous sacrifions 80 % de notre vie ?

Il y a effectivement une raison très importante au fait de se nourrir :
On fait en cela un tikoun (réparation) très grand des étincelles de sainteté éparpillées dans les éléments que nous ingurgitons.
Pour plus de détails je vous invite à regarder le cours « La cacherout : les raisons profondes ».

Si D a interdit la consommation de chair animale avant le déluge, c’est qu’à l’époque le tikoun ne concernait que les éléments végétaux.
Après le déluge l’homme a beaucoup baissé en spiritualité et les étincelles sont arrivées même dans le monde animal et il a fallu autoriser l’ingestion de chair animale afin de faire le tikoun des étincelles insérées dans ces animaux.

Au niveau de la souffrance :
Il faut savoir que lorsqu’on égorge l’animal, on coupe automatiquement les artères qui amènent le sang au cerveau et sans afflux de sang le cerveau ne peut pas ressentir de la souffrance plus d’une seconde.
Ceci n’est pas le cas avec les autres méthodes d’abatage, comme assommer l’animal ou lui tirer une balle dans le cerveau, méthodes qui font extrêmement souffrir l’animal.
Néanmoins de quel droit pouvons-nous faire souffrir l’animal égorgé rituellement même une seconde ?

Et là, nous voyons une chose extraordinaire.

Pourquoi l’animal souffre-t-il cette seconde-là ?
Parce qu’à part les deux artères que nous sectionnons lors de l’abattage rituel, il y a encore une petite artère qui se trouve proche de la colonne vertébrale, qui n’est pas sectionnée lors de l’égorgement et qui amène encore un peu de sang au cervelet, provoquant des souffrances.
Et voici que chez tous les animaux impurs, il n’y a aucun contact entre l’artère qui passe près de la colonne vertébrale et qui n’est pas sectionnée, et les deux artères qui sont sectionnées, donc forcément il y a encore un apport de sang dans le cervelet qui fait souffrir la bête pendant cette seconde.

C’est uniquement chez les animaux purs que D a fait une chose miraculeuse :
Il a fait une liaison (dénommée en anglais : the Willis circle) entre l’artère qui se trouve près de la colonne vertébrale (la non sectionnée) et les deux artères sectionnées, ce qui fait que dès que l’animal est égorgé plus aucune goutte de sang n’atteint le cervelet et tout est évacué par le biais de ce pont vers les deux artères qui sont sectionnées et par lesquelles tout le sang s’échappe.
Ce qui signifie qu’au moment de l’égorgement rituel pratiqué exclusivement sur des animaux purs, il n’y a absolument aucune souffrance.

Il est extraordinaire de voir la sainteté de notre Torah et comment D. a fait attention que les animaux ne souffrent pas, nous permettant de manger leur chair afin que nous fassions le tikoun des âmes qui s’y trouvent emprisonnées.

En espérant que ces explications seront agrées par votre fille,

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav 

 

 

Référence Leava : 352
Date de création : 2006-05-06 23:05:02