Qu’est-ce qu' »Achourit » ?

 

Bonjour Rav,

J’ai du mal à comprendre que la Torah d’aujourd’hui est en écriture achourit, qu’est-ce que cela signifie ?
Que les lettres « hébraïques » le ktav hakodesh n’est pas le même qu’aujourd’hui ?
C’est pas le vrai hébreu aujourd’hui ?

Merci.

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour,

De tous les avis, la Torah a été donnée en lachon hakodech c’est-à-dire en langue sainte.
J’imagine que la langue achourite est la langue qui était parlée dans le pays d’Assyrie car le mot Assyrie en hébreu est traduit par achour. 

Il ne faut pas confondre la langue avec l’écriture achourite.
Il y a 3 avis qui sont mentionnés dans la Guémara (à la référence susmentionnée), indiquant dans quelle écriture la Torah a été donnée :

  • Un avis dit qu’elle a été donnée dans l’écriture ivrite puis changée en écriture achourite. 
  • Un autre avis dit qu’elle a été donnée en écriture achourite mais après quoi elle a été changée en ivrite et pour finir a de nouveau été changée en achourite. 
  • Le dernier avis dit qu’elle a été donnée et est restée toujours en achourite et il amène une preuve assez puissante à cela :La Torah parle des vavé haamoudim, c’est-à-dire les types de crochets qui étaient fixés aux piliers du Sanctuaire, or ces crochets avaient l’aspect d’un vav, d’où leur nom vav ou vavé au pluriel.
    Donc si la Torah, à un moment, avait été écrite dans une autre langue/sous une autre forme, comment expliquer dès lors le sens ce mot « crochet » vu qu’il n’a plus la forme d’un vav et vu qu’on écrit le vav différemment dans la nouvelle écriture.

    Il amène une preuve supplémentaire, du fait qu’il est écrit dans la Méguilat Esther que les lettres épistolaires ont été envoyées aux juifs de tout l’empire d’Assuérus « dans leur écriture et dans leur langue ».
    La juxtaposition des 2 termes montre qu’ils ont un point commun, que de même que la langue n’a pas changé, l’écriture n’a pas changé.

Autre réponse :

Rien de nouveau à cela.

Le Talmud, traité Sanhédrin page 21B écrit au nom de Mor Zoutra ou de Mor Oukva qu’au début, la Torah a été donnée au peuple d’Israël en écriture ivrit (hébraïque) et en lachon hakodèch (langue sainte).
Puis, à l’époque d’Ezra, elle leur a été donnée à nouveau en écriture achourit et en araméen.
Israël a choisi l’écriture achourit et la langue sainte, donc les 4 entités citées sont saintes.

Néanmoins, Israël a préféré utilisé les plus saintes d’entre les 4 soit le lachon hakodèch et l’écriture achourit.
Cela n’enlève absolument rien au caractère divin et sacré de ces textes car il en demeure qu’ils ont été transmis par Hachem à Israël par le biais des prophètes.

Le contact prophétique entre Hachem et Israël ne s’arrête qu’après Malakhi, soit environ 400 ans avant l’ère chrétienne.
Hachem communique avec son peuple aussi après Moïse, comme cela est clairement écrit dans la Torah (Devarim 18, 18) :
« Je susciterai un prophète du milieu de leurs frères tel que toi (tel que Moché) et Je mettrai Mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que Je lui ordonnerai ».

Donc d’après cela, la sainteté des lettres achourit n’est pas différente de celle des lettres ivrit, elles dépendent toutes d’Hachem par le biais des prophètes d’Israël.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 70755
Date de création : 2016-05-30 16:29:38