Pourquoi suis-je bloqué par tout le monde avec autant de hargne ? Est-ce possible que certaines personnes soient condamnés à ne jamais avoir accès à l’évolution spirituelle ?

 

Chalom Rav,

Je voudrais vous parler d’un problème.

Voilà, J’ai dix neuf ans.
Je voudrais me convertir, et je suis le chemin de l’évolution, de l’étude de Torah, de la prière, de l’amour, de la Vérité, de la pratique de certains commandements et cela me tient à cœur plus que tout au monde.
Les plaisirs de ce monde auxquels j’étais tellement attaché par ma jeunesse débauchée (les filles, le sexe, la frime, la violence…) , je m’en suis détaché et je n’en donne même plus deux francs.
Les justes souffrances qui sont les conséquences de mes actes passés, je les ai supporté avec foi sans me révolter, car c’est normal que la justice soit appliquée envers les réchaïm comme moi.

J’ai été séquestré, battu, j’ai connu des mois d’isolement total, j’ai connu la rue et j’ai passé des mois à dormir dehors et à avoir faim, mais tout ça ne m’atteint pas car je le vis comme une brebis qui doit être sacrifiée à D. ; je l’ai subis dans l’acceptation et la force intérieure, et j’ai remercié D. de s’occuper de moi maintenant et non pas dans le monde à venir.
Je combat mon yetser ara sexuel qui était ultra puissant, et même si je ne le contrôle pas à 100%, je le domine beaucoup, je serre les dents et je frappe du poing sur la table, et je retiens toutes mes pulsions avec le plus d’autorité possible selon mon niveau.

Mais il reste une épreuve que je ne réussis pas à surmonter, je ne la comprends pas…

C’est que le chemin vers le Bien me semble totalement fermé.

C’est parfois comme si le ciel voulait pas de moi et qu’il me barrait la route.

Je m’explique :
Je cherche toujours à prier, à méditer la Torah, à étudier les Tsadikim
Mais dès que je m’engage dans n’importe laquelle des activités spirituelles que D.ieu aime, quelque chose vient m’empêcher.

Par exemple, quelqu’un se met à crier ou à dire des choses très grossières ou très ridicules, ou à rire de toutes ses forces pendant super longtemps afin que je ne puisse pas continuer…

Ou bien, quelqu’un décide de regarder la télé et (je ne sais pas pourquoi) met le volume à fond, et je ne peux pas me concentrer le moins du monde.

Alors la solution :
Je faisais tout la nuit quand ma famille dormait.
Mais même là, si j’osais réciter une berakha avant de boire un verre d’eau, ma mère se réveillait en sursaut pour crier quelque chose a 4h du matin à travers la maison en plein milieu de ma berakha, et je ne peux RIEN faire.
Rien, strictement rien.

Alors je me cache en pleine nuit dans le garage pour prier et pour étudier, mais même là on vient me trouver pour que je m’arrête, sans même savoir que j’y suis, c’est une véritable succession de prodiges qui arrive contre moi.

Ma conversion se passe de la même façon, j’ai écris plusieurs lettres au rabbin le plus proche de ma ville depuis des mois et des mois, j’ai téléphoné, on dirait qu’il ne les reçoit pas ou qu’il refuse que je le contacte, je ne comprends pas.
Je m’apprête à passer le voir mais il est a plusieurs heures de train je vais devoir faire le trajet en stop je n’ai pas d’argent.

J’ai peur de trouver porte close.

Ma question est la suivante :

Pourquoi le ciel m’est-il fermé comme ça ?
Si D.ieu veut me briser dans ce monde ci, afin que je paye mes fautes et que j’apprenne à accéder au olam aba, alors je comprends.
Mais pourquoi est-ce l’autre monde qui m’est fermé ?

Alors que je ne donne pas un centime de celui-ci, et que mon cœur aspire entièrement vers D.ieu.
Que D.ieu me frappe sur tous les aspects de ce monde, je le comprendrais, mais pourquoi sur le olam aba, qui est si précieux ?
Pourquoi je suis bloqué comme ça par tout le monde avec autant de hargne ?

Je me suis dis :
Peut être D.ieu ne m’aime pas et veut me fermer les portes de l’autre monde afin que je n’y accède pas, et me donner tout mon mérite en ce monde.
Mais je fais tout mon possible pour faire le bien, je ne sais pas quoi faire de plus.

Est-ce possible que certaines personnes soient condamnés à ne jamais avoir accès à l’évolution spirituelle ?
Sinon, alors pourquoi ?
Et, que dois-je faire ?

Est-il possible que certains péchés que j’ai fais dans le passé soient suffisamment graves pour que le ciel décide de me fermer totalement ses portes pendant tellement de temps malgré mes efforts ? (plus de deux ans)
Et si c’est le cas, quelle catégorie de péché peut conduire à une sentence comme ça, et que faire pour y remédier, moi, qui ne suis pas juif ?

Merci d’avance pour votre réponse, sincèrement.
Et bravo pour vos cours, continuez, que D.ieu vous bénisse, vous et tout le peuple juif.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour,

Sache qu’il est impossible d’accéder à une chose qui à une véritable valeur sans souffrance.

Le Talmud, traité Berakhot page 5a, dit que trois choses s’acquièrent avec souffrance :

  • La terre d’Israël,
  • La Torah
    et
  • Le olam haba.

Cette chose est tout à fait logique car D. veut nous donner du mérite qui est proportionnel à l’effort fourni.
Vu que D. t’aime beaucoup et voit que tu as un sentiment pur de vouloir se rapprocher de Lui, Il ferme les portes pour que tu fasses encore plus d’efforts dans un seul but : te donner beaucoup d’olam haba.
Donc persiste et il est clair qu’à la fin, tu réussiras.

Le fait que, de façon quasi magique, chaque fois que tu veux faire une mitsva, il y a un empêchement, cela même prouve que tu avances.
En effet, j’appelle cela le phénomène Archimède.

Archimède pose la question :

  • « Comment un bateau flotte » ?
    • Il répond que la coque du bateau exerce une pression sur l’eau et que l’eau exerce une pression proportionnelle dans le sens inverse sur la coque et ainsi le bateau flotte.

Lorsque nous faisons pression sur un côté, il y a toujours une pression inverse et proportionnelle.
C’est la même chose avec le yétser hara.

  • Quand on veut faire une grande mitsva, il se déchaîne contre nous.
  • Mais quand on fait une mitsva et qu’il n’y a aucune réaction du yétser hara,
    • cela signifie que nous pédalons dans le vide et que la mitsva que nous voulons faire n’as pas de valeur.

Tu peux être certain que tu pédales dans une grande montée car tu vois bien que tu gênes le yétser hara puisqu’il réagit de la façon la plus rude qui puisse y avoir.

Cela doit être pour toi un très grand encouragement.

Que D. t’aide.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav 

Référence Leava : 8178
Date de création : 2010-01-26 03:01:03