Pourquoi ne fait-on pas de berakha avant la mitsvat ona ?

 

Chalom Rav,

Etant donné que notre tradition régularise quasiment l’intégralité de notre vie journalière à travers une panoplie de comportements et de bénédictions à adopter et à prononcer (par exemple aux repas, au lever, au coucher, sur la route, etc.), comment se fait-il que d’un côté, les comportements sexuels soient amplement adressés, mais qu’aucune bénédiction ne les accompagne ?

En effet, l’intimité, dans le cadre de la tradition, est considérée comme belle et même sainte (il me semble vous avoir entendu rappeler que la chambre d’un couple soit comparée au Saint des Saints par nos sages), il n’y a donc pas de tabou ou « d’impureté » qui empêcherait cela, [i]likh’ora[/i].

De plus, un plaisir accompagne clairement les relations, et pourquoi pas, une dimension divine aussi.
La question se renforce donc.

Merci d’avance pour votre réponse et pour tout.

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

On ne récite pas de berakha avant la mitsvat ona, bien qu’il s’agisse d’une grande mitsva, pour principalement deux raisons :

  1. Comme l’écrit le Rachba, on ne récite pas de berakha avant d’accomplir chaque mitsva qui s’effectue à deux, car on n’est pas certain qu’on arrivera à son aboutissement dans la mesure où une partie de la mitsva dépend de l’autre.Ce sera notamment le cas pour la mitsva de tsédaka qui est aussi très grande, et pourtant, on ne récite aucune berakha avant de la réaliser, car peut-être le pauvre ne voudra-t-il pas recevoir la tsédaka qu’on veut lui donner.
  2. Étant donné qu’on n’est pas habillé en tsniout pour la mitsvat ona, comment pourrait-on prononcer une berakha ?
    Et si on la récite alors qu’on est encore habillé, on ferait un hefsèk entre la berakha et le début de la mitsva.

Pessa’h Cacher vésaméa’h

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 80958
Date de création : 2018-03-15 10:49:42