Pourquoi faisons-nous trois pas en arrière et en avant avant la amida ? Qu’est-ce qu’un chef de génération ? Comment choisir son rav ?

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Jonathan,

1) Dans le Choul’han Aroukh chapitre 95, il est écrit :
« Lorsqu’il s’apprête à prier, qu’il fasse trois pas en avant en tant que préparation à la chose qu’il va faire. »

Les décisionnaires ont donné plusieurs explications à cela.

Le Darké Moché, au nom du Rokéa’h, a écrit que ces trois pas sont par rapport aux trois fois où on voit une personne qui se prépare à la prière dans la Bible.

Il est écrit : « Vayigach Abraham » (« vayigach » signifie se préparer à prier), « vayigach Yéhouda » et « vayigach Elihaou ».

Le Chela explique que lorsque le Choul’han Aroukh et le Rokea’h disent de faire les trois pas en avant, il faut auparavant faire trois pas en arrière pour faire ces trois pas en avant.

La raison de ces trois pas en avant est la suivante :
A l’instar de Moché rabbénou qui, avant sa prière destinée à apaiser le courroux de D., a franchi trois étapes – l’obscurité, la nuée et le brouillard (‘hochèkh, anan et arafel) -, c’est aussi la raison pour laquelle à la fin de la prière, on fera trois pas pour sortir de ces trois dimensions.

Le Rav ‘Hout hachani, chapitre 154, écrit que ces trois pas en arrière et en avant que l’on fait avant la prière correspondent au trois milim (chaque mil correspond à 2000 ama soit 960 mètres) qu’ont reculés les bné Israël lorsque D. leur a parlé au mont Sinaï, et les trois pas en avant que l’on fait correspondent aux trois milim que les bné Israël ont fait pour revenir à leur place initiale.

Le Ben Ich ‘Haï, dans parachat Béchala’h, alinéa 3, écrit qu’il y a un secret dans le fait de faire ces pas.
Je ne connais pas la nature de ce secret mais il se peut que ce soit quelque chose relatif à ce qu’écrit le Kaf Ha’Haïm dans le chapitre 123 (relatif au trois pas que l’on fait en arrière après la prière) comme quoi ces trois pas correspondent aux trois mondes que l’on descend après avoir été dans la amida.
Effectivement, la amida se trouve dans le quatrième monde, la atsilout, et lorsque l’on finit la amida, on descend trois mondes : briya, yétsira et assiya.

Le Kaf Ha’Haïm, dans le chapitre 95, donne une raison supplémentaire pour les trois pas en avant et en arrière avant la prière :
Il dit que cela montre une abnégation envers D. du fait que l’on craint de s’avancer vers Lui pour la prière et qu’on comprend qu’on le fait uniquement grâce à Sa grande miséricorde qui nous autorise à Lui adresser la parole et notre prière.

Il n’y a pas de notion qu’on appelle chef de génération.
Il y a, à chaque génération, des grands de la Torah.

Comment choisir son rav ?
On le choisit tout simplement en fonction de l’attirance que l’on a pour lui, sa façon de faire et sa façon de trancher la halakha.
Il est conseillé d’être d’accord avec ce que pense son rav.

On peut avoir plusieurs rabbanim et d’habitude on choisira des rabbanim différents en fonction de certains types de questions.
En effet, certains rabbanim sont plus spécialisés dans la halakha, d’autres en conseils, chalom bayit, cacherout, etc.

Par contre, il sera difficile de ne pas être d’accord avec un grand de la Torah à moins que l’on ait d’autres grands de la Torah qui disent comme nous pensons.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 9236
Date de création : 2010-05-04 09:05:55