Où serait D.ieu dans ce raisonnement ?

 

Chalom,

La survie du peuple juif, 2000 ans hors de sa terre, est considérée comme un miracle et constitue une des preuves de la véracité de la Torah.
Toutefois, ne peut-on pas affirmer que cette survie est uniquement due au fait que les Juifs ont, de tout temps, su « emmener D.ieu »‘ avec eux ou qu’ils aillent, perpétuant ainsi la pratique des mitzvots et des traditions, ce qui constitue notre identité véritable.
De plus, l’antisémitisme notoire qu’a subi le peuple à travers l’exil a poussé les Juifs à se concentrer dans des ghettos, renforçant ainsi l’esprit de communauté et l’échange de paroles de Torah.
Soudés, ils étaient ainsi à même de survivre avec la Torah à leur coté.

En définitif, le miracle de la survie du peuple juif est peut-être tout simplement du au refus de s’assimiler dans le pays d’accueil pour conserver et garder les mitzvots de la Torah.
Il n’y aurait alors pas de miracle mais une simple force de conservation très puissante ?

D’une manière générale, je pense qu’un miracle, c’est passer d’une situation A à une situation Z, sans savoir ce qui s’est passé entre A et Z.
Les évènements qui se sont déroulés de B à Y ne nous sont pas connus, et c’est le récit à postériori du passage de A à Z qui en constitue le miracle.
Réduire A à Z à un simple AZ, c’est omettre tous ce qui à pu interférer dans ce mouvement, donc omettre des explications.
Et un phénomène inexpliqué, dans le meilleur des cas, est appelé miracle.
En réalité, un miracle n’est-il pas le résultat extraordinaire d’une succession d’évènements qu’on ne voit pas ?

De plus, ces situations B à Y ont pu être des décisions, des actions de l’humain, en accord ou en désaccord avec la Torah, mais pleinement conscient de son libre-arbitre.
Un miracle ne serait-il pas alors le fruit d’une chaine d’action humaines ?

De fait, où serait D.ieu dans ce raisonnement ?

Vos éclaircissements me seront plus que bénéfiques dans l’alimentation de ma émouna, dont vos cours ont été les principaux nutriments.

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Chaque soir du séder nous lisons la Haggada qui a été écrite il y a 2000 ans dans laquelle il y a cette fameuse phrase qui est devenue célèbre « véhi ché’amda ché-békhol dor va-dor etc. », « c’est grâce à elle car à chaque génération quelqu’un se lève pour nous anéantir et D.ieu nous sauve de leurs mains ».

Qui est ce « elle » ?

C’est la Chekhina.

Comment se fait-il que les juifs aient décidé de conserver leur Torah ?
Ils auraient dû préférer s’assimiler, que ce soit face aux pressions du peuple dans lequel ils demeuraient, ou face à la tentation, comme c’est plus souvent le cas ce dernier siècle dans les pays occidentaux (Shoa et Russie exceptés).
C’est la présence divine, la Chékhina, « hi ché’amda », présente parmi les juifs, qui a fait qu’ils n’ont pas voulu quitter leur Torah et qu’ils étaient prêts à faire des sacrifices énormes pour cela.

Preuve en est aussi l’opposition tout à fait anormale des peuples contre ‘Am Israël.
Si ce n’était que la Chékhina était avec ‘Am Israël, jamais les peuples n’auraient eu cette opposition, chose qu’on voit aujourd’hui de façon surprenante contre l’état d’Israël, défiant vraiment toute logique.

Donc la survie d’‘am Israël reste un miracle, et je dirais que l’opposition des peuples contre Israël elle aussi est miraculeuse, dans le mal, mais miraculeuse aussi.

Merci pour tes encouragements.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Et agav 

 

 

Référence Leava : 71521
Date de création : 2016-07-17 16:37:15