Ma mère est convertie et je suis chomèr mitsvot. Dois-je faire la bra’ha « chélo assani goy » ? Dois-je me faire appeler « ben Avraham » en montant à la Torah ?

 

Bonjour Rav,

J’ai une question par rapport à mon statut.

Ma mère est une convertie (selon le rite orthodoxe, je précise) elle a obtenue sa conversion alors que j’avais un an.
J’ai grandi dans un milieu, pratiquant (surtout grâce à ma mère) et je suis chomer mitsvot.

Mes questions sont :

  • Dois je faire ou non la berakha du matin chelo assani goy alors que ma mère était en voie finale de conversion lorsque je suis né ?
  • Ensuite j’ai toujours eu l’habitude en montant à la Torah de dire le nom de mon père et non d »Abraham.
    Je vous avoue que cela me couterai beaucoup de changer ma façon d’être que ce soit pour les berakhot du matin ou la montée à la Torah.

D’une manière générale j’ai du mal a accepter mon statut de « converti » j’ai grandi comme juif et mon « statut antérieur » m’est complètement étranger, et pour tout vous dire me révulse.
J’ai coupé absolument tout les liens avec la famille de ma mère des que j’ai été assez grand pour m’imposer.
Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça ; Je me considère comme très pratiquant ,et quand j’ai du avouer à ma femme aux moment de mes fiançailles mon « statut » de converti, j’étais au bord des larmes.
J’avais peur de sa réaction.

Aujourd’hui « Baroukh Hachem » j’ai 3 enfants que j’éduque dans la Torah, mais au fond de mon cœur il y a un malaise récurent par rapport à ça.
Je me sens amoindri et des fois au fond de moi j’en veux à mes parents, de ne pas être nait Juif à 100%.

Suis je un Tikoun ou quelque chose comme ca ?
En tout cas Hazak pour vos cours vous éclairez ma vie de vos paroles de Torah, et je vous considère comme mon maitre même si c’est à distance.

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Si toi-même tu as fait une conversion, il est préférable que tu t’appelles fils d’Avraham, néanmoins le Rav Ovadia Yossef Zatsal a tranché que si tu préférais, tu pouvais dire le nom de ton père à la place de celui d’Avraham.
Par contre, tu ne peux pas faire la berakha chélo assani goy en prononçant le nom de D., tu devras dire « Baroukh chélo assani goy ».

Je ne comprends pas pourquoi tu as du mal à accepter ton statut de converti, les plus grands du peuple juif étaient des convertis ou fils de convertis :

  • La femme de Moché Rabbénou,
  • Rabbi Akiva était fils de converti,
  • Hillel était fils de converti,
  • Chemaya et Avtalion,
    • ces deux Rabbanim qui étaient les grands de leur génération étaient eux-mêmes des convertis,
  • Rabbi Méïr était un descendant de Néron César.

Et comme dit Maïmonide, D. a ordonné l’amour du converti, comme Il a ordonné Son amour.

A propos du juif il est écrit :

« Véahavta réakha kamokha »
avec un « lamed »,

alors qu’à propos du converti il est écrit :

« Véahavta èth haguèr »,
de même qu’il est écrit
« Véahavta èth Hachem ».

Tu n’as aucun malaise récurent à avoir par rapport à cela, tu n’es pas amoindri par cela.
Au contraire D. t’aime et c’est pour cela qu’Il a ordonné de t’aimer.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 5074
Date de création : 2009-02-03 16:02:21