Jusqu’où doit-on respecter le choix des personnes non-pratiquantes ?

 

Bonjour Rav,
Merci beaucoup pour toutes vos explications précédentes, et pour le temps que vous avez consacré à me répondre.

J’ai de nouveau besoin de vos éclaircissements :

  1. Jusqu’où doit-on respecter le choix des personnes ne pratiquant pas ?Par exemple :
    Ma mère en mange pas cacher (pour elle, oui), je lui dit que je mange cacher et souhaiterais pouvoir manger dans des ustensiles différents des siens.
    Cependant, ma mère s’y oppose fermement, ne supportant pas que « je me mette à part ».Or, si je laisse des aliments non cacher dans le frigo, ils vont inévitablement attérir dans des ustensiles dont je me sers aussi.

    Quelle est la solution la plus simple pour que nous puissions manger ensemble ?
    Pour le moment, je dispose de 2 services en porcelaine (l’un théoriquement destiné au lait, l’autre à la viande), mais ayant contenu des aliments non cacher (ou des aliments lactés et carnés), je ne peux pas les cachériser, est-ce une solution d’acheter un nouveau service en verre ?

  2. Comment cachériser un ustensile ayant contenu un aliment chaud mais qui n’a pas servi à sa cuisson ?
  3. Si un aliment cacher mais cuit dans une casserole qui n’a pas été immergée dans le mikvé est placé dans un ustensile, dois-je cachériser ce dernier ?
  4. Comment expliquer avec diplomatie que c’est un problème pour moi de ne pas manger cacher à des personnes qui sont convaincues de manger cacher ?
  5. Pour les ustensiles appartenant à un non juif, il est écrit dans le Choul’han Aroukh que si l’on en acquiert, il faut les immerger dans le mikvé avant de s’en servir, « afin qu’ils passent de l’impureté de l’idolâtre à la sainteté d’Israël ».
    • Et plus loin, il est écrit que si on emprunte ou loue un ustensile à un non-juif, on n’a pas besoin de l’immerger, alors que si on loue ou emprunte à un marchand juif, il faudra les immerger sans bénédiction.
      Je ne comprends pas ces différences…

Bonne semaine et à bientôt,

Rachel

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Rachel,
Voici les réponses à tes nouvelles questions :
  1. Il est vrai qu’a priori on ne doit pas mettre des aliments non-cachères même à froid dans des plats cachères.
    Néanmoins, dans le cadre de la maison avec les parents, si on n’a pas le choix et étant donné la gravité de la mitsva de kiboud av va-ém et l’importance de garder avec eux une situation de paix , je pense que tu peux mettre tes plats cachères dans le frigo, et si jamais il s’avère que des aliments non-cachères y ont atterri, tu n’as qu’à bien rincer les ustensiles dans lesquels les aliments non-cachères ont atterri.
    Par contre, à chaud ça sera un problème.

    • Dans cette mesure, effectivement, étant donné que le verre n’absorbe pas, un aliment non-cachère chaud qui y a été posé, il ne devient pas interdit, ce serait donc une bonne solution d’acheter un service en verre.
  2. Un ustensile ayant contenu un aliment chaud mais qui n’a pas servi à sa cuisson est cachérisé en y versant de l’eau bouillante à partir d’une casserole qui était sur le feu, ou d’un koum-koum.
  3. Un aliment cachère qui a été cuisiné ou posé dans un ustensile qui n’a pas été immergé au mikvé reste cachère, et s’il a été transvasé dans un autre plat, il va de soit que cet autre plat est tout à fait cachère lui aussi.
  4. Regarde les cours suivants et prends-y les arguments que tu pourras répéter à ces personnes :
  5. On a le droit de manger dans un ustensile appartenant à un goy si cet ustensile est cachère, bien qu’il n’ait pas été trempé au mikvé.
    • L’obligation de tremper au mikvé et l’interdiction d’y manger tant qu’il n’a pas été trempé au mikvé ne s’opère que du moment où il change de propriété, quand il passe de la propriété d’un non-juif à la propriété d’un juif.
      Étant donné qu’il passe dans le domaine de la kedoucha, de la sainteté, il doit être trempé au mikvé.
    • Mais cela ne signifie pas que tant qu’il n’était pas dans ce domaine on ne peut pas y manger, on a le droit d’y manger, mais une fois qu’il passe dans le domaine de la sainteté, vu qu’il provient d’une source qui n’est pas de ce domaine-là, on doit le tremper pour qu’il puisse accéder au domaine de la sainteté.Lorsqu’on loue ou on emprunte un ustensile de ce type à un non-juif, étant donné qu’il appartient toujours au non-juif, on pourra sans problème l’utiliser pour manger sans qu’il soit trempé au mikvé.
    • Quand on loue ou on emprunte cela à un marchand juif, il y a un doute s’il faut le tremper au mikvé ou pas, c’est pour cela qu’on le trempera au mikvé mais sans faire la bénédiction, car étant donné que nous avons un doute, chaque fois que nous avons un doute à propos d’une chose, nous ne faisons pas sa bénédiction car il est très grave de rappeler le nom de D.ieu en vain, et nous ne voulons pas prendre ce risque.
Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 22600
Date de création : 2013-02-07 08:02:18