Je ne comprends pas trop le sens de nétilat yadaïm.

 

Bonjour Rav Chaya,

Je ne comprends pas trop le sens de nétilat yadaïm.

Voici mes questions :

  1. Quelle est la traduction de nétilat en Français ?
    Cela vient de quel verbe ?
  2. Pourquoi ne faire la berakha de nétilat que le matin dans les berakhot du matin, et qu’avant le motsi ?
    Pourquoi ne pas la faire chaque fois que l’on se lave les mains ?
    (Comme mais pas exclusivement après les toilettes)
  3. Quel rapport entre nétilat et manger du pain ?
    Après tout, pourquoi ne pas imposer de faire nétilat avec berakha lorsqu’on mange « mouillé » ?
  4. Par ailleurs j’ai entendu (dans un de vos chiourim je crois) qu’il existe un sod attaché à nétilat et que seul un gadol par génération le connait.
    Ce Sod est il connu depuis ?
    Si oui, quel est il ?

Merci de vos réponses.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,
Voici les réponses à tes questions :
  1. D’après le sens simple, les commentateurs (Séfer haagour nétilat yadaïm chap.200, le aboud réhem sur téfilat Souccot ; le Séfer Choul’han chel arb’a, portail n°1, le levouch or ha’haïm chap.162) expliquent que le mot nétila signifie soulever ou porter vers le haut tel qu’il est marqué dans Ye’hezkiel chap.3 verset 12 :
    • « vatissaéni roua’h vaéchma etc… ».
        • Le mot « vatissaéni » est traduit par le targoum en araméen « ounétalatni »,
          • c’est à dire « j’ai été porté, soulevé » ou encore comme on le voit dans Isaïe chap.63 verset 9
          • « vayénatélem, vayénasséem »,
          • il les a porté et soulevé.
      • Autre explication, le mot nétila vient du mot « natla » en araméen qui est l’ustensile avec lequel on fait la nétilat yadaïm.
          • Cela est au niveau du sens simple.
    • Au niveau plus profond, étant donné que quand on fera nétila on fait accéder à ses mains et par ricochet à tout notre être un supplément de sainteté et de pureté donc on fait une bénédiction parlant de ce soulèvement de niveau spirituel.De là, les décisionnaires expliquent que lorsque l’on fait nétilat yadaïm il faut soulever les mains, que ce soit au niveau du sens simple ou du niveau plus profond des secrets de la Torah.
      • Le Ben Ich Haï parachat Chemini, première année, alinéa 5, écrit que lorsque l’on soulève les mains pour nétilat yadaïm, il faut les tendre vers le haut, à hauteur de la tête et penser que l’on reçoit un flux d’abondance et de bénédiction, composé de 10 sortes de flux d’abondance inclus dans les 10 sphères de sainteté symbolisées par les 10 doigts et penser à amener de la lumière de l’infini aux 12 types de sainteté signifiés dans les 10 sphères qui correspondent aux 10 berakhot qu’il y a dans le verset (Béréchit chap.27 verset 28 et 29) « Véyiten Lékha » jusqu’au mot « Baroukh ».
  2. Comme expliqué en point 1, étant donné que la nétilat yadaïm n’est pas une question de nettoyage des mains mais bien d’un supplément de sainteté, on ne le fera que dans les moments où le fait de laver les mains avec un ustensile provoque ce supplément de sainteté.
    Ce sera le matin en se levant car ainsi on fait partir de nos doigts toutes les mauvaises charges d’impureté qui durant la nuit ont investis notre corps et qui lorsque l’on se réveille le matin doivent quitter le corps vu que la néchama sainte le réintègre et se réfugient dans les mains.Par la nétilat Yadaïm, avec l’eau qui (pour une raison trop longue à expliquer ici) contient en elle beaucoup de force de sainteté, on arrive à faire sortir ces forces négatives des doigts.
  3. On fera aussi nétilat yadaïm avant de manger du pain.
    • Pourquoi du pain ?
      • Car à l’époque l’essentiel de la térouma résidait dans le pain.
        • Or des mains auxquelles on n’a pas fait nétilat yadaïm ont un niveau d’impureté appelé « chéni létouma » deuxième d’impureté et si elles touchent la térouma, elles la rendent impure (troisième d’impureté).
    • C’est pourquoi il était nécessaire de faire nétilat yadaïm avant de manger de la térouma.
      • Aujourd’hui cette façon d’agir est restée valable à chaque fois où l’on mange du pain car à ce moment, par la nétila, s’opère une élévation au niveau de la sainteté.
      • (Le Ben Ich Haï première année, parachat Chémini, alinéa 5, écrit qu’en soulevant les mains on doit penser monter les deux lettres Vav et qui sont les deux dernière lettres du nom de D. qui correspondent aux eaux inférieures qu’elles habillent les lettres Youd et qui sont les deux premières lettres du Nom de D. qui correspondent aux eaux supérieures et faire monter ces quatre lettres pour habiller la pointe du Youd du Nom de D. et les unir, et ainsi amener à son corps et à sa néchama un flux d’abondance).
    • Donc il ne s’agit pas simplement ni de laver les mains ni de les purifier en commémoration de la consommation de la térouma qui avait lieu à l’époque où le Temple existait mais de choses bien plus profondes tout à fait actuelles.Il est vrai que lorsque l’on mange un aliment mouillé d’un des sept liquides (vin, sang, huile d’olive, lait, rosée, miel, eau) on doit aussi faire la nétilat yadaïm comme il se doit, simplement on la fera sans berakha car certains décisionnaires tranchent qu’on ne doit faire nétilat yadaïm que lorsqu’on s’apprête à manger la quantité de kabétsa (un volume de 56ml) de pain.

      Donc étant donné qu’il y a un doute si on doit faire nétilat yadaïm avant de consommer un aliment mouillé, on le fera, mais sans berakha.

  4. Personne ne connait le grand « Sod », secret de nétilat yadaïm.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 21404
Date de création : 2012-12-04 17:12:48