Je me sers un peu comme je veux chez mes parents. Cela ne dérange pas ma mère mais mon père, je crois. Est-ce du vol? Est-ce vrai que parler de nos mitsvot de ‘hessed les annule là-haut?

Chalom alehem rav,

  1. M’étant marié il y a 2 ans, je vais de temps en temps chez mes parents et ma mère me refuse jamais quelque chose à manger n’importe quoi chez elle.
    Sachant cela je rentres chez mes parents et je fouille un peu ds les frigos et les placards en me servant.

    Pour ma mère je suis sûr qu’elle veuille mais pas mon père, je pense même que ça le dérange un peu il fait semblant de ne rien dire des fois mais quand même.

    Comment peut on considérer cette situation?
    Est ce du vol envers mon père sachant que ma mère me laisse a 100%?
    Que dois je faire ?

  2. Ma femme qui est sortie du cours d’Alain Amram m’a signalé que si on divulguait à une tierce personne une mitsva comme par exemple le maasser etc., Hachem oubliait cette mitsva.
    Mais ça veut dire qu’elle n’est plus comptée la haut ?

Toda rabba

Je souhaites que tous les bné israel du monde entier fasse téchouva et découvre la puissance et la magnificence de Notre Père à tous qui est Hakadoch Baroukh Hou qu’on aime de tout notre cœur et de tout notre âme et que Machia’h arrive biméra béyaménou, pour que tous les goyim sachent qui est Le Chef sur Terre, et dans tous les autres mondes, et c’est bien sûr LE ROI DES DE ROIS !
Léhitrahot

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

  1. Il se peut que même si ton père ne dit rien ou que même si tu lui demandes l’autorisation, il te la donne, tu transgresses néanmoins ce qui s’appelle du avak guezel, de la poussière de vol, car il est gêné de te dire non mais en fait ça le dérange quand-même.

    La meilleure solution est que tu donnes une somme d’argent relativement importante comme 100 euros (s’il s’agit d’une somme plus petite il sera très gêné) en lui disant:  »Tiens papa, c’est pour tout ce que je viens manger ici chez vous, je veux participer aussi aux frais, ça me met bien plus à l’aise. »
    Il refusera mais insiste jusqu’à ce qu’il accepte, et ainsi tu es couvert.

  2. A propos de la tsedaka…
  • Effectivement le Choul’han Aroukh (Rema), tome Yoré Déa, ch. 249, alinéa 13, stipule que celui qui se vante de la tsédaka qu’il a donnée, non seulement ne reçoit pas de récompense mais est même puni pour cela.
  • Néanmoins, le ‘Hafets ‘Haïm, dans son livre  »Ahavat ‘Hessed », tome 2 fin ch. 23, prétend qu’il est difficile de dire qu’on perd par cela toute la récompense de son acte de tsédaka, car ce n’est que dans le cas de  »tohé al harichonote » (qu’on regrette d’avoir fait une mitsva, qu’on fait une sorte de techouva à l’envers) qu’on perd le mérite de ses mitsvot ; néanmoins il sera puni pour sa vanité.
  • Le Rav ‘Haïm Kaniewski chalita, dans son livre  »Derekh émouna » (ch. 10 petit alinéa 90), écrit que ce n’est que dans le cas où l’on donne la tsédaka pour se plaindre ou pour faire honte à la personne qui la reçoit, qu’on est puni.
  • Le Sefer ‘Hassidim (alinéa 332) écrit que celui qui donne la tsédaka pour se vanter sera puni de façon à ce que sa descendance sera dans le besoin et que personne n’aura pitié d’eux.

Néanmoins, il ne faut pas empêcher quelqu’un de donner la tsédaka même s’il le fait dans une mauvaise intention, car par cela on vole les pauvres de l’aide qu’ils auraient pu recevoir.
De plus, comme le dit la guémara traité Pessa’him page 50b, on doit faire les mitsvot même de façon intéressée, et par ce biais arriver à les faire de façon désintéressée (Ahavat ‘Hessed tome 2. ch. 23 alinéa 3).

De plus, il est juste d’inscrire publiquement le nom d’un donateur afin d’encourager d’autres personnes à faire des dons.
Ainsi statue le Choul’han Aroukh (ibid.) au nom de Tchouvat ha-Racha.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 6195
Date de création : 2009-06-15 14:06:30