Chalom Rav,
J’ai quelques questions à vous poser dans pleins de domaines différents :
- Dans la Birkat Cohanim (avec un Cohen), certains lisent des passages pendant que l’officiant et le(s) Cohen récitent la bénédiction, doit-on les lire ou pas ?
- Toujours dans la prière, quand il n’est pas possible de prier avec minyan, que lit-on dans les ta’hanounim ?
- Doit-on lire el erekh hapaim et vayaavor ?
- Ledavid
- et avinou malkenou ?
- J’ai eu un débat avec mon beau frère quant au port de la kippa :
- par exemple si dans un domaine « privé » comme un lycée, une salle de classe ou quoique ce soit, certaines personnes en France demandent à ce que l’on retire la kippa.
- Mon beau-frère m’a dit que l’on peut la retirer pour plusieurs raisons comme le fait qu’il faut se plier aux lois du pays, que la kippa n’est qu’une coutume …
- J’aimerai connaître votre avis là-dessus (si on demande de la retirer, doit-on le faire ?)
- A mon cours de Guémara, quelqu’un a posé une question auquel mon Rav n’a pas su répondre.
- C’est dans le traité Soucca (youd beth, youd guimel ou youd daleth), à un moment on dit que le maror de l’étang est permis pour la mitsva à Pessah.
- Mais on fait un rapprochement avec l’ezov au sujet duquel il est dit que seul le simple était cacher pour purifier au Temple.
- Abayé (si je me souviens bien) a réconcilié les deux avis en disant que les sortes d’ezov citées (bleues, grecques …) étaient connues avant Matan Torah mais le maror de l’étang n’était pas connu.
- La question alors est que :
- « on ne connaissait pas tout à matan Torah ?
- C’est un peu en accord avec Darwin qui parle de sélection naturelle et que des choses disparaissent et d’autres apparaissent. »
- Dans le même sens, que pensez-vous de cette théorie de « des choses apparaissent et d’autres disparaissent » (comme l’expérience des deux sortes de papillons (une claire et une sombre) et de la mousse de l’arbre) ?
- « on ne connaissait pas tout à matan Torah ?
- C’est dans le traité Soucca (youd beth, youd guimel ou youd daleth), à un moment on dit que le maror de l’étang est permis pour la mitsva à Pessah.
- Quelqu’un en lisant la Paracha où les anges viennent à Sodome a lu quelque chose qui choquait à première vue :
- Lott a demandé aux habitants de Sodome de ne pas toucher à ces « hommes » mais que ils pouvaient toucher à ses filles ».
- Je me suis dit que, comme souvent dans la Torah, il ne faut pas se suffire du sens simple mais j’ai eu beau chercher et je n’ai rien trouvé comme explication pouvant justifier le comportement étrange de Lott en vers ses filles.
- Lott a demandé aux habitants de Sodome de ne pas toucher à ces « hommes » mais que ils pouvaient toucher à ses filles ».
J’aimerai juste pour terminer que vous sachiez que le site MyLeava est vraiment extraordinaire. Je regarde tout le temps vos cours qui m’apprennent pleins de choses (vous avez très certainement dû entendre beaucoup de fois cela mais je pense que c’est toujours encourageant d’entendre ça) et qui me donnent de la force.
Des fois les vidéoconférences sont plus accessibles et plus « vivantes » qu’un livre et c’est ce qui m’a entre autres ramené vers le chemin de la Tora.
Merci !
Au revoir
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Ouri,
Voici les réponses à tes questions :
- 1. Le Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm, chap. 128, alinéa 26, écrit que pendant la Birkat Cohanim, le peuple ne doit dire aucun verset mais se taire et penser à la berakha que disent les Cohanim.
- La note du Rema écrit qu’ « aujourd’hui où les Cohanim allongent beaucoup la berakha en mélodie, et il y a une coutume de dire des versets, néanmoins, il est préférable de ne pas les dire. »
- En fait, il s’agit d’une divergence d’opinion qu’on trouve déjà dans la Guémara entre les Amoraïm, dans le traité Sota page 40a, puis entre les Richonim, le Ma’hzor Vitri et le Kolbo ont écrit qu’il est bien de dire ces versets, le Méïri a même dit que cela était obligatoire.
- Néanmoins, le Choul’han Aroukh a tranché qu’on ne devait rien dire, et le Rema lui aussi a tranché qu’il est préférable de ne rien dire.
- Le Ba’h, quant à lui, écrit que toute personne sage fait attention de ne pas dire des versets pendant Birkat Cohanim.
- Le Michna Broura a tranché comme le Peri Mégadim qu’il est préférable de se taire et d’écouter la birkat Cohanim.
- Le Gaon de Vilna aussi a interdit de dire des versets pendant Birkat Cohanim.
- Et ainsi tranche le Rav David Yossef, le fils du Rav Ovadia Yossef, dans son livre « Halakha beroura », qu’il faut se taire pendant Birkat Cohanim.
- En fait, il s’agit d’une divergence d’opinion qu’on trouve déjà dans la Guémara entre les Amoraïm, dans le traité Sota page 40a, puis entre les Richonim, le Ma’hzor Vitri et le Kolbo ont écrit qu’il est bien de dire ces versets, le Méïri a même dit que cela était obligatoire.
- Je pense néanmoins que ceux qui les disent ont sur qui compter, bien qu’il soit préférable qu’ils n’agissent pas ainsi.
- La note du Rema écrit qu’ « aujourd’hui où les Cohanim allongent beaucoup la berakha en mélodie, et il y a une coutume de dire des versets, néanmoins, il est préférable de ne pas les dire. »
- Celui qui prie sans minyan dira toute la prière excepté les 13 attributs de miséricorde d’Hachem « Hachem Hachem kel rah’oum vé’hanoun etc. », les kadichim, la kedoucha et baroukh Hachem Hamévorakh.
-
- A propos des 13 attributs, il y aura trois façons d’agir :
- Soit les lire avec les téamim,
- soit les penser,
- soit les dire en araméen.
- Le Ben Ich ‘Haï écrit que lui-même faisait les deux dernières options, c’est-à-dire qu’il pensait en hébreu les 13 attributs et après les disait en araméen.
- A propos des 13 attributs, il y aura trois façons d’agir :
- A part cela, on fera toute la prière normalement.
-
- Il y a une ma’hlokéte, une divergence d’opinions, entre les grands décisionnaires si le port de la kippa est obligatoire ou n’est qu’une midat ‘hassidout, une mesure de piété.
- Tous sont d’accord qu’il faut la porter, la conséquence pratique sera dans le cas où on ne peut vraiment pas faire autrement, comme le cas que tu me cites.
- Le Maguen Avraham pense que c’est une mesure de piété,
- par contre le Taz dit que c’est obligatoire.
- Et ainsi on aura une série de grands décisionnaires, une partie dit ainsi et une autre ainsi.
- Tous sont d’accord qu’il faut la porter, la conséquence pratique sera dans le cas où on ne peut vraiment pas faire autrement, comme le cas que tu me cites.
- Je pense que vous n’avez pas très bien compris la Guémara.
- La Guémara dit que lorsqu’avant le don de la Torah, un ézov avait un qualificatif, comme ézov bleu, ézov grec etc., et que la Torah a dit qu’il fallait prendre un ézov sans donner un qualificatif, cela signifie que la Torah veut qu’on utilise un ézov sans qualificatif.
- Abayé explique que le maror d’étang est cachère bien qu’il ait un qualificatif, parce qu’avant Matan Torah on l’appelait maror sans le qualificatif « d’étang », et ce n’est qu’après matan Torah que des gens ont commencé à lui rajouter ce qualificatif.
- Il n’y a aucune explication à chercher, Loth était un racha, ainsi le disent clairement ‘Hazal.
Merci pour tes encouragements.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 16744
Date de création : 2012-02-14 13:02:46