Est-ce un devoir de dire à quelqu’un qu’il ment ?

Bonjour,

Est ce un devoir de dire à quelqu’un lorsqu’on en est sûr , qu’il ment ?

Merci

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il y a un devoir de corriger quelqu’un lorsqu’on voit qu’il agit contrairement à la Torah, on appelle cela la mitsva de tokhé’ha, comme il est écrit dans la Torah (Vayikra, chapitre 19, verset 17) :

« Hokhéa’h tokhéa’h ète amitékha ».
La halakha (voir Choul’han Aroukh, Ora’h ‘Haïm, chapitre 608) écrit que dans tous les cas, si on pense qu’il y a une chance que la personne qu’on veut corriger va nous écouter, on devra la corriger.

Par contre, si on est certain qu’elle ne nous écoutera pas, cela dépend, si la chose qu’elle transgresse est une chose qui est marquée clairement dans la Torah écrite, il faut la corriger, sinon non.

Étant donné que le mensonge est une chose qui est marquée clairement dans la Torah (Chemot, chapitre 23, verset 7) « Mi-devar chéker tir’hak » « Tu t’éloigneras d’une chose mensongère », il faut donc le corriger.

Néanmoins, il faut ajouter à cela d’autres conditions préalables :

– On ne peut corriger quelqu’un que si nous-mêmes sommes propres de ce péché, donc vérifiez si vous êtes vraiment pas une personne qui ment, attention, c’est une chose rare.

– Deuxièmement, si on sait qu’en faisant la correction à la personne elle va ensuite nous haïr ou vouloir se venger, on est dispensé de cette obligation.
L’essentiel c’est de le faire avec beaucoup beaucoup d’amour, beaucoup de gentillesse, sans culpabiliser car le but n’est pas de prouver à la personne qu’elle a menti, mais le but est de la corriger et qu’elle apprenne à ne plus mentir.
Il faut vraiment que la personne sente qu’on dit cela pour son bien, pour qu’elle arrive au ‘olam haba et non simplement « la descendre ».

Jusqu’à quand on doit la corriger ?
Dès qu’il y a une réaction violente, même au niveau de la parole, on est dispensé de la corriger, comme ‘Hazal ont dit (traité Yébamot, page 65b) :

«
A dit rabbi Ilaa au nom de rabbi Elazar, fils de rabbi Chimon :
« De même qu’il y a une mitsva à l’homme de dire une chose qui peut être entendue, de même il y a une mitsva à l’homme de ne pas dire une chose qui ne peut pas être entendue. »
»

Au revoir,
Rav Ron Chaya
Agav…

 

Référence Leava : 22316
Date de création : 2013-01-22 16:01:59