Bonjour,
Je voudrais savoir la halakha concernant une entreprise spécialisée dans la rédaction de poèmes personnalisés pour toutes circonstances, anniversaires, mariages…
Imaginons qu’un homme commande un beau poème personnalisé pour sa femme à l’occasion de son anniversaire.
Aurait-on le droit de répondre à une telle commande?
On ne peut pas savoir la situation de ce couple.
Peut-être ne sont-ils pas mariés selon la halakha, peut-être que la femme est goya et l’homme juif, dans ce cas on renforcerait un Chalom bayit non voulu par la Torah à cause de ce poème.
Mais on ne peut pas faire une enquête sur les clients.
Que dit la Torah à ce sujet ?
A-t-on le droit de répondre à toutes les commandes tout comme un vendeur de parfums qui sait que son produit peut être la cause d’une avéra ?
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Danielle,
On a le droit de répondre à une telle commande.
Effectivement, il y a un interdit de la Torah appelé :
« Lifné iver lo titen mikhchol »,
« ne pas mettre un obstacle devant un aveugle ».
Cet interdit consiste à aider quelqu’un à faire une chose interdite.
Cet interdit (de lifné iver…) n’est un interdit de la Torah (Déoraïta) que si la personne qu’on aide à faire l’interdit n’aurait pas pu faire l’interdit autrement qu’en passant par nous.
Si, par contre, elle peut se faire aider par quelqu’un d’autre que nous pour faire cette interdit, alors si nous l’aidons nous transgressons aussi un interdit, mais une interdit moins grave appelé « méssayéa bidvar avéra » c’est-à-dire : « aider à faire une chose interdite » et cet interdit n’est qu’un interdit déRabannan, donc beaucoup moins grave que le 1er interdit qui est un interdit Déoraïta.
Or, nous avons une loi générale qui s’appelle : « safèk déRabannan lékoula », si on a un doute à propos d’une loi déRabannan, alors on peut être laxiste et autoriser (attention, ce n’est pas n’importe comment que l’on peut utiliser cette loi générale, il y a des cas très précis permettant ou interdisant son emploi).
Dans le cas de votre question :
- Vu que votre entreprise n’est certainement pas la seule qui propose ce service, donc même si la personne qui fait une commande le fait pour une fin interdite par la Torah, vu que l’on n’en n’est pas certain, et vu que c’est un interdit déRabannan de l’aider et qu’on a un doute à propos d’un interdit déRabannan, on peut autoriser à travailler dans cette entreprise.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 11425
Date de création : 2010-12-23 14:12:08