Elicha ben Abouya a vu un ange assis alors qu’il avait appris que cela était impossible et a donc renié la Torah. N’avait-il pas raison ?

Chalom,

  1. Elicha ben Abouya (A’her) est monté là-haut et a vu qu’un ange était assis pour écrire les mérites du am Israël.
    Lui connaissait une source disant qu’il est impossible d’un ange s’assoit, et a donc renié la Torah.
    Il n’a apparemment pas renié l’existence d’un monde spirituel car il aurait vu un ange, mais il a renié la Torah.

    Ma question est la suivante, n’a-t-il pas raison ?
    A partir du moment où il constate une contradiction entre la réalité et la Torah, il est tout à fait normal de dire que la Torah est fausse !?
    Je ne connais pas assez pour le faire, mais pouvez-vous s’il vous plaît m’expliquer cela et me donner aussi les sources ?

  2. Dans votre cours sur l’anachronisme vous parlez du fait qu’avant le don de la Torah les mitsvoth étaient pratiqués mais d’une autre manière.
    Cela pourrait expliquer et justifier que les chrétiens disent qu’ils pratiquent les mitsvot mais d’une autre manière.
    Ce n’est en tout cas pas impossible que D ait rechangé la façon de pratiquer.

Merci Je n’ai pas besoin que l’on publie ces questions c’est juste pour ma compréhension personnelle.
Donc vous pouvez juste me répondre par mail.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Il s’agit d’une Guemara traité ‘Haguiga page 15A, elle raconte ce qui a provoqué le fait qu’Elicha ben Abouya ait quitté la Torah.
    Il a vu « Matatrone » à qui l’autorisation avait été donnée de s’asseoir pour écrire les mérites d’Israël ;

    Elicha ben Abouya a dit :
    « Pourtant, on a étudié qu’en-haut il n’y a pas de position assise » (si ce n’est pour D. Lui-même à propos duquel il est écrit (Rois I chapitre 22 verset 19) :

    « J’ai vu le Seigneur assis sur Son trône, tandis que toute l’armée céleste se tenait debout près de lui, à droite et à gauche »).

    Il s’est dit :
    « Il y a donc deux divinités » (‘Has véchalom).

    Immédiatement, Matatrone a été expulsé et a reçu 60 coups de feu ; on lui a dit :
    « Pourquoi ne t’es-tu pas levé lorsque tu as vu Elicha ben Abouya ? »
    (C’est-à-dire pourquoi l’as-tu induit en erreur ?)

    Le Maharcha explique qu’Elicha ben Abouya était coupable pour deux raisons :

    1) Ayant vu comment Matatrone a été puni pour avoir été assis, Elicha ben Abouya avait bien compris qu’il ne devait pas l’être et donc que le raisonnement qu’il avait fait était faux.

    2) A propos de Matatrone, il est écrit dans la Torah (Chémot chapitre 23 versets 20 et 21) :

    « Or, J’enverrai devant toi un ange, chargé de veiller sur ta marche, et de te conduire au lieu que Je t’ai destiné.

    Sois circonspect à son égard et docile à sa voix ; ne lui résiste point ! Il ne pardonnerait pas votre rébellion, car Ma divinité est en lui »
    (il s’agit de la traduction du rabbinat, mais littéralement les derniers mots sont « car Mon nom est en lui »).

    ‘Hazal disent qu’il s’agit de Matatrone (voir Rachi sur place) dont le nom est comme celui de son Maître, car Matatrone a la valeur numérique du nom de D. (Chadaï).

    Le traité Sanhédrin page 38B mentionne un débat qu’il y a eu entre rav Idit et un non-croyant, ce dernier lui dit qu’il est écrit dans la Torah (Chémot chapitre 24 verset 1) :

    « Et à Moché Il (il s’agit de D.) dit ‘’Monte vers D. » », or il aurait dû être écrit ‘’Monte vers Moi » vu que c’est D. qui parle.

    Rav Idit lui répondit :
    « D. lui a dit de monter vers Matatrone dont le nom est le même que celui de son Maître ».

    Il en va de même dans ce qu’a vu Elicha ben Abouya, non pas une deuxième divinité (‘has véchalom) mais l’ange Matatrone, et étant donné que son nom est le même que celui de son maître, il lui a été donné, de manière exceptionnelle, de s’asseoir pour écrire les mérites d’Israël.
    Mais Elicha ben Abouya s’est trompé et a cru comme le non-croyant qu’il y avait deux divinités, ‘has véchalom.

    Son erreur n’était pas légitime dans la mesure où le verset de la Torah mentionne clairement qu’il existe un ange ayant le même nom que D. et qui donc Lui ressemble forcément.

  2. Très grave erreur, cela ne justifie absolument en rien le fait que qui que ce soit pratique différemment les mitsvot.
    Tant que nous sommes dans ce monde et qu’il y a la même configuration, toute application des mitsvot autre que celle ordonnée par la Torah constitue une faute extrêmement grave.

    C’est comme si on demandait à une personne de respirer normalement sous l’eau en lui disant qu’il y a toujours un peu d’oxygène dans l’eau, il est évident qu’elle va se noyer. Il n’y a presque aucune différence entre cet exemple et l’arrêté dont je te parle.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 28812
Date de création : 2014-03-18 09:03:33