Doit-on faire un pydion haben après un avortement (au deuxième mois) ?

Cher Rav,

Ma femme a avorté environ à deux mois d’un premier enfant.
Doit-on racheter le garçon qui va naître sous peu ?

Merci de votre réponse.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

D’après la Halakha, si l’avorton avait déjà une certaine forme humaine, c’est-à-dire que dans le morceau de chair, on distinguait la tête et le début des membres du corps humain, alors le fils que vous allez avoir maintenant n’est pas considéré comme l’aîné.

En revanche, dans le cas contraire, c’est-à-dire qu’on ne distinguait aucune forme humaine, votre fils qui va naître est considéré comme le premier-né.

L’embryon reçoit une forme humaine à partir d’environ 40 jours, mais il se peut que ce soit un peu plus.
Donc lorsque tu me dis qu’elle a avorté au cours du deuxième mois, c’est vraiment très vague.

Si tu ne peux pas avoir de certitude, par exemple si c’était à la fin du deuxième mois où à ce moment, on peut déjà être certain que l’embryon avait une forme humaine, ou bien que tu ne peux pas savoir s’il avait effectivement une forme humaine parce que personne ne l’a vu, dans ce cas tu procèderas au Pidyone Haben mais sans prononcer les Noms de D.ieu dans la bénédiction (c’est-à-dire sans dire « Ata Ado-naï El-ohénou Mélèkh Haolam », en récitant simplement « Baroukh Acher Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Al Pidyone Haben).

De même, en donnant l’argent au Cohen, tu lui diras que c’est « un cadeau à condition qu’il te le rende » car effectivement, étant donné qu’on n’est pas certain que ce bébé doit être racheté, si le Cohen conserve l’argent, il s’agit peut-être d’argent volé, car on n’est pas certain que cet argent lui revient, car tant que le Cohen n’a pas de preuve formelle que l’enfant qui va naître doit être racheté de façon certaine, la loi stipule que l’argent te revient.

Donc pour faire la mitsva, tu peux lui donner l’argent à condition qu’il te le restitue par la suite.
La mitsva est tout à fait valable lorsqu’on agit ainsi.

La seule chose que tu n’auras pas faite est la Berakha, mais une Berakha ne touche en rien la valeur de la Mitsva.

Tu pourras aussi réciter la Berakha Chéhé’héyanou sur un nouveau fruit que tu consommeras ou un nouvel habit que tu porteras juste avant de procéder au Pidyone Haben, en pensant t’acquitter de cette Mitsva au moment où tu récites cette Berakha.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 72213
Date de création : 2016-08-31 14:03:06