Dans quelle mesure, le fait de lire des Téhilims pour un défunt lui permet de s’élever ?

Cher Rav,

  1. Je souhaiterais savoir, dans quelle mesure, le fait de lire des Téhilim pour un défunt, ou bien de faire chaque année des prières à la synagogue pour l’élévation de son âme lorsqu’a lieu son année de décès, lui permet (à ce défunt)de s’élever et de se rapprocher d’Hachem ?

    Par exemple, si quelqu’un a commis des pêchés, et que cette personne n’est pas encore au Olam Haba, dans quelle mesure ce que l’on fait pour lui peut-il l’aider ?
    Cela n’ est–il pas contre la volonté d’Hachem ?

    Car si Hachem décide que telle ou telle personne n’aille pas au Olam Aba n’est-ce pas « interférer » dans la décision d’Hachem que d’essayer de donner du mérite au défunt par le biais de lectures de Téhilim, kaddich ou autres?
    Et peut-on faire changer d’avis Hachem par rapport au « salaire » d’un défunt, en ce qu’une personne ici bas, par le biais de ses Téhilim lui fasse mériter de s’élever de plus en plus de façon à « obtenir » finalement des mérites pour lui-même par notre intermédiaire-bas ?

    D’où mon autre question qui s’enchaîne à celle-ci :
    lors de la Résurrection des morts, les défunts qui auront eu la chance que beaucoup de prières et de téhilims soient lus pour eux ici bas, auront-ils finalement un bilan meilleur que celui du moment où ils sont décédés ?
    C’est-à-dire, peut-on ici bas « racheter » (plus ou moins, un peu, ou pas du tout) les pêchés d’un défunt ?

  2. Je souhaiterais résoudre une contradiction (qui n’est peut-être qu’apparente ?) :
    Il est dit dans les écrits du Ramhal Zal qu’après le sixième millénaire, soit pendant le septième ou huitième millénaire (je ne me souviens plus duquel des deux il s’agit précisément), il est écrit que le monde entier sera entièrement recouvert d’eau.
    Que l’eau submergera absolument tout.
    Or , nous attendons tous la reconstruction du 3eme Temple de Jerusalem à propos duquel il est écrit qu’il sera « éternel ».
    Comment donc concilier les deux choses ?
    Si l’eau recouvrira tout dans le monde, qu’en sera -t-il du 3e Temple ?
  3. Dans l’épisode de la fin de la vie du Roi Chaoul où il a demandé à une voyante de lui faire apparaître Shmouel Hanavi afin de lui poser une question, et en particulier lorsque le prophète s’est levé et qu’il est apparu avec Moché Rabbénou : comment est-ce possible que deux grandes âmes telles que Shmouel Anavi et Moché Rabbénou soient sorties du Gan Eden pour répondre à une sorcière qui représentait la Touma ?
    Cela signifie-t-il qu’Hachem n’ait pas protégé les âmes de ces deux grands Tsaddikims et prophètes ?
    Pourquoi leurs âmes n’ont pas été en paix ces quelques instant ?
    Et là où ils se trouvent dans le Gan Eden, ne savent-ils pas tout ?
    Comment cela a-t-il été possible que Shmouel Anavi crut que c’était le jugement dernier ?
    Les âmes, et surtout celles de Tsadikim comme celles de Shmouel et de Moché ne voient-elles pas tout ce qui se passe dans notre monde ?
    Pourquoi donc ont-ils répondu à cette voyante ?

Je vous remercie Cher Rav pour vos réponses.
Avec mes respectueuses salutations.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Valerie-Efrate,

Voici les réponses à vos questions :
  1. Le fait qu’on fasse des mitsvot pour l’élévation de l’âme d’un défunt et que ça sert à le sortir de l’enfer, puis à la faire monter de monde en monde dans le paradis est une chose qui est déjà présente dans les écrits de ‘Hazal datant d’il y a près de 2000 ans.

    Je pense que cela fonctionne grâce à deux points :

    1. La notion de ‘arvout, toutes les âmes d’Israël sont garantes les unes des autres et dans cette mesure si quelqu’un décide de faire une mitsva pour l’âme d’un défunt, il a un pouvoir de faire revenir le mérite de cette mitsva au défunt car quelque part toutes les âmes forment un même corps.
    2. C’est quelque part grâce au défunt que la personne vivante fait cette mitsva donc il est normal qu’il en retire un mérite.

    C’est comme si Réouven fait faire une mitsva à Chim’on, une partie de cette mitsva reviendra certainement à Réouven.
    Dans cette mesure, agir ainsi n’est certainement pas une façon d’ « interférer » dans la décision d’Hachem, au contraire, Hachem a permis cela et veut qu’on agisse ainsi.
    Ce n’est pas différent de l’obligation sacrée de donner de l’aumône à un pauvre.

    On pourrait poser la même question que la vôtre :

    • Si D.ieu a décidé que cette personne serait pauvre, de quel droit puis-je « interférer » dans la décision d’Hachem ?
      • Or, nous voyons que la Torah ordonne de donner la tsédaka.
    • Il s’agit d’un ‘hessed chél émeth, d’un bienfait authentique dans la mesure où on sait qu’on n’en aura aucun retour tangible.
      • Il se peut qu’effectivement, lors de la résurrection des morts, les défunts qui ont eu la chance que beaucoup de prières et de Téhilim aient été lus pour eux ici-bas auront finalement un bilan meilleur que celui du moment où ils sont décédés.
      • Il se peut aussi qu’ils auront déjà utilisé ce mérite pour sortir de l’enfer et pour accéder à des niveaux plus hauts dans le paradis et dès lors ils ne pourront plus « réutiliser » ces mérites.
    • On peut donc ici-bas « racheter » dans une certaine mesure les péchés d’un défunt.

      Mais bien sûr cela n’est pas absolu, tout dépendra de la gravité des péchés et du nombre et de la qualité des mitsvot qu’on fait ici-bas pour l’élévation de son âme.

  2. Lorsque ‘Hazal disent que le troisième Temple sera éternel, cela signifie tant que le monde existera.
    Mais une fois que le monde sera détruit, c’est-à-dire dès l’an 6000, forcément il n’y aura plus de nécessité d’avoir un Temple car le Temple est la demeure de la présence divine sur terre à partir de laquelle Hachem dirige Son monde.

    Mais si ce monde est détruit, plus besoin d’y avoir une demeure.

  3. Dans le ‘olam haba, même les grandes âmes comme Moché Rabénou et Chmouel Hanavi ne peuvent pas tout voir comme s’ils étaient D.ieu.
    Ce que D.ieu leur laisse voir ils peuvent le voir et ce que D.ieu veut cacher de leurs yeux reste caché.

    Je pense qu’Hachem a voulu, pour une raison que j’ignore, que Chmouel Hanavi ait une petite souffrance, soit d’expiation soit pour agrandir son mérite, et c’est pour cela qu’il a caché à Chmouel Hanavi que c’était un médium qui l’appelait.

    Moché Rabénou devait certainement être au courant mais Moché ne pensait qu’il allait être jugé, il savait très bien ce qu’il se passait, simplement D.ieu lui avait interdit de dévoiler cela à Chmouel.

    • Comment se fait-il qu’on puisse faire une chose pareille au moyen de la sorcellerie ?
      Hazal ont dit que la sorcellerie a un très grand pouvoir.
    • Ils ont fait un jeu de mots à partir du mot kichouf qui signifie sorcellerie et on commente que la sorcellerie mak’hita pamalya chél ma’ala, qu’elle a le pouvoir de vaincre la cour céleste.

    Il est vrai que ce pouvoir est limité et que si quelqu’un utiliserait contre la sorcellerie les noms de D.ieu des forces de sainteté immédiatement toutes les forces de sorcellerie seraient annulées,
    néanmoins elles ont quand même le pouvoir de faire monter des âmes du monde à venir.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 24680
Date de création : 2013-06-12 20:06:44