Comment se déroule techniquement les cheva brakhot ? Quelles en sont les halakhot ?

Chalom,

  1. Comment se déroule techniquement les cheva brakhot ?
  2. Quelles en sont les halakhot ?

Merci

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les lois concernant les chéva Brakhot :

  1. À chaque repas de pain que feront le ‘hatan et la cala durant les sept jours suivant le mariage (le jour du mariage étant considéré comme le 1er de ces 7 jours) et selon certaines conditions, après le Bircat hamazone, on récitera sept Brakhot (soit une personne pour les 7, soit plusieurs personnes réciteront chacune 1 de ces 7 berakhot).Pour pouvoir les réciter, il faudra au moins que :
    • Soit l’homme n’ait jamais été marié,
    • Soit que la femme soit vierge.
  2. Lors d’un mariage d’un veuf ou un divorcé avec une divorcée ou une veuve, ou d’un divorcé ou un veuf avec une fille qui n’a jamais été mariée mais qui n’est plus vierge, on ne fera que deux berakhot après le Bircat hamazone :
    • Boré péri haguéfèn
      et
    • Acher bara,
      • et ce, qu’après les repas qui ont eu lieu le même jour que le mariage
        • (excepté le repas qui est juste après la ‘houpa où on fait 7 berakhot),
        • mais les jours suivant, on ne fera aucune berakha.

     

    Même si on veut dire les 7 berakhot après le repas qui se déroule juste après la ‘houpa :

     

    • On ne pourra le faire que le même jour où a eu lieu la ‘houpa,
    • C’est-à-dire que si la ‘houpa a été célébrée avant le coucher du soleil
      et le repas a été entamé après la sortie des étoiles,

      • on ne pourra pas dire les chéva Brakhot après le repas (ni la berakha acher bara).
    • Néanmoins, si on a commencé le repas avant la sortie des étoiles,
      on pourra faire les chéva berakhot après celui-ci.
  3. Une femme ayant perdu sa virginité par accident ou en faisant de la danse est considérée comme vierge concernant ces lois.
    • En revanche, si elle a été mariée mais pas déflorée,
      elle n’est plus considérée comme vierge mais comme une divorcée ou une veuve.
  4. Dans les cas où il est autorisé de faire les chéva berakhot pendant les sept jours, ces jours commencent immédiatement après la fin des sept bénédictions sous la ‘houpa.
    • Si ces berakhot ont été faites avant la sortie des étoiles, le soir même sera déjà considéré comme le second jour des chéva berakhot.
  5. Ces sept jours finissent lors du coucher du soleil du septième jour.
    • Bien que le repas ait commencé le 7ème jour avant le coucher du soleil, si on a fini le Bircat hamazone après la fin du jour, on ne pourra plus réciter les chéva berakhot.
    • On peut autoriser de réciter les chéva berakhot tant que ne sont pas passées 13 minutes après le coucher du soleil (en minutes relatives : plus courtes en hiver, plus longues en été).
      • Toutefois, même si on a commencé Bircat hamazone une fois la nuit avancée, vu que le repas fut entamé alors qu’il faisait encore jour, on pourra dire dans le zimoun « chéhasim’ha bim’ono ».
  6. Il est conseillé mais non obligatoire de faire au moins un repas de chéva berakhot pendant chacun des sept jours après le mariage, période où on peut les faire.
    • C’est certes une mitsva, mais elle n’est pas obligatoire,
      elle est juste conseillée.
  7. En Israël et d’après la majorité des communautés séfarades dans le monde,on ne peut faire les chéva berakhot pendant les sept jours après le mariage que dans la maison des nouveaux mariés.
    • Si ce repas n’a pas lieu dans leur maison, il y a une divergence d’opinion entre les achkenazim et les séfaradim quant à la possibilité de faire les chéva berakhot.
      • Les achkenazim et la communauté marocaine – beaucoup de Français ont été influencés par les marocains – font les chéva berakhot.
      • Les communautés orientales et tunisiennes ne les font pas, comme le tranche le Choul’han Aroukh.
    • Dans les cas où le repas n’a pas lieu dans la maison du ‘hatan, on fera après Bircat hamazone deux berakhot :
      • Boré péri haguéfèn
        et
      • Acher bara.
    • On considère comme étant la maison du ‘hatan et de la cala quelques autres endroits, dont voici la liste :
      1. La salle dans laquelle on a procédé au repas suite au mariage.
      2. Une divergence d’opinion distingue les décisionnaires au sujet d’une salle louée pour le Chabbat ‘hatan si elle est ou non considérée comme la maison du Chabbat ‘hatan et donc si on peut y faire les chéva berakhot après le repas.
      3. La maison des parents du ‘hatan:
        • Là aussi, certains la considèrent comme la maison du ‘hatan, d’autres non.
          • Mais tous sont d’accords pour dire que la maison des parents de la cala n’est pas considérée comme la maison du ‘hatan.
      4. Même dans les cas où les mariés passent quelques jours chez des proches ou des amis, et y ont dormi, cette maison n’est pas considérée comme leur maison et on ne pourra pas y faire les chéva berakhot après le repas.
      5. Un ashkénaze qui participe au repas d’un ‘hatan séfarade n’aura pas le droit de faire les chéva berakhot.
      6. Un séfarade qui participe au repas d’un ‘hatan ashkénaze n’aura pas non plus le droit de faire les chéva berakhot.
        • En revanche, il pourra faire le Bircat hamazone et la berakha Acher bara.
      7. Lorsque les membres du couple sont un ashkénaze et l’autre séfarade,
        on les considère selon la communauté du mari.
      8. Même si on fait le repas dans la maison du ‘hatan,
        on ne pourra faire les chéva berakhot que si les conditions suivantes sont remplies :

        1. Il doit s’agir d’un repas de pain.
          (on veillera à ce que le pain ne soit pas doux car dès lors, il est considéré comme mézonot)
        2. Dix hommes de plus de 13 ans doivent être présents.
          (dont le ‘hatan)
        3. Ces dix hommes devront également être présents lorsqu’on fait les chéva berakhot à la fin du repas.
        4. Au moins sept hommes parmi les dix devront avoir participé au repas en mangeant du pain, les autres pourront manger des gâteaux, ou des fruits ou des légumes, ou même boire 86 ml de vin ou de bière.
          • Mais s’ils ont bu de l’eau, ils ne peuvent pas être comptés parmi les dix hommes nécessaires.
        5. Les trois personnes qui n’auront pas mangé de pain ne s’associent à celles qui en ont mangé qu’à condition d’avoir mangé autre chose que du pain dans le même repas.
          • C’est-à-dire que si ceux qui ont mangé le pain ont déjà fini mais auraient accepté de manger un dessert ou autre, ils sont considérés comme ayant mangé dans le même repas.
          • S’ils ne sont plus capables d’avaler quoi que ce soit, ou s’ils ont fait mayim a’haronim, ou encore si le ‘hatan a demandé à ce que l’on fasse Bircat hamazone, les 3 qui n’ont pas encore mangé ne peuvent plus s’associer aux sept hommes qui ont mangé du pain.
          • Ils ne pourront s’associer aux sept hommes qu’avant d’avoir fait la berakha a’harona sur ce qu’ils ont mangé.
        6. Il est impératif que le ‘hatan et la cala mangent au moins kazaït de pain durant ce repas et qu’ils soient présents durant les chéva berakhot.
        7. Hormis le Chabbat, il devra y avoir à chaque repas des panim ‘hadachot, des « nouveaux visages » n’ayant pas mangé de pain lors d’un des repas donnés en l’honneur du ‘hatan et de la cala.
          • Si par exemple, un homme était présent lors de la ‘houpa mais a mangé des fruits ou du vin lors du repas suivant le mariage, il peut être considéré comme panim ‘hadachot par le fait qu’il n’y ait pas mangé de pain.
        8. On peut choisir n’importe quelles personnes comme « nouveaux visages », dès lors qu’elles sont des hommes.
          • Ces hommes devront manger du pain durant ce repas.
        9. Les panim ‘hadachot ne sont considérées comme telles qu’une seule fois.
          • C’est-à-dire que si elles ont participé à un repas en tant que tel, elles ne pourront plus être des panim ‘hadachot de nouveau.
        10. Ces hommes devront être présents lors des chéva berakhot à la fin du repas.
    • Durant les repas suivants, il n’est pas nécessaire d’avoir des panim ‘hadachot :
      • Le repas suivant la ‘houpa ;
      • Les deux premiers repas de Chabbat ;
      • Les repas de Yom Tov richon et chéni du soir et du midi.
        • Mais si l’on fait un repas supplémentaire à ces repas, on nécessitera la présence de deux panim ‘hadachot.
    • Durant les repas suivants, il est aussi nécessaire d’avoir des panim hadachot :
      • Pourim ;
      • Les repas de ‘hol Hamoed ;
      • Séouda chelichit.
  8. Dans tous les cas où l’on ne pourra pas faire de chéva berakhot :
    • On fera deux berakhot :
      • haguéfèn
        et
      • acher bara.
    • Il faudra néanmoins que se trouvent présents trois hommes de plus de 13 ans.
      • Le ‘hatan peut être compté parmi eux.
    • Il faudra que les trois aient mangé du pain.
      • Si deux personnes ont mangé du pain et la troisième un autre aliment, on ne pourra pas faire la berakha acher bara.
    • Il faudra bien sûr que le ‘hatan et la cala soient présents et aient mangé du pain.
  9. On ne pourra faire la berakha acher bara durant les sept jours après le mariage que dans le cas où, soit l’homme n’a jamais été marié, soit la femme est vierge.
    • Sinon, on ne fera cette berakha que le jour du mariage.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

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Référence Leava : 75004
Date de création : 2017-03-05 13:23:49