Comment réparer la faute de motsi chem ra ?

Shalom Rav,

Voila, j’aurais aimé savoir si l’on peut faire téchouva sur du motsi chem ra, si l’on peut réparer. et si c’est dans un cas ou l’on a dit quelque chose de faux et de mal sur une personne à des gens qui ne la connaissent pas, s’agit il de motsi chem ra ?

Et comment doit on réparer?

Et si malheureusement on a fautéenvers les autres une bonne partie de notre vie, que l’on a commis des fautes graves comme le lachon hara, motsi chem ra et autres, malheureusement et bêtement, mais que l’on ne se souvienne même plus envers qui et ce que l’on a dit ou fait, y a-t-il un moyen de faire téchouva sincèrement ?
Que peut-on faire ?

Peut-on oser s’adresser a D’… alors que l’on a fait les pires atrocités ?
Quelle relation peut-on espérer entretenir avec Hachem alors que l’on agit horriblement mal avec ‘Am Israel ?

Merci

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Quand on a fait un lachon hara, un motsi chem ra, ou n’importe quelle avéra ben adam la’havéro, c’est-à-dire entre l’homme et son prochain, on transgresse deux péchés :

  • Envers son prochain,
    et
  • Envers D.

On doit donc faire téchouva sur les deux.

Si on a fait un lachon hara ou un motsi chem ra sur quelqu’un de façon à ce qu’il y ait aucun risque qu’il soit lésé, par exemple si je dis :

« Mon prof aujourd’hui m’a fait telle et telle choses »
(des choses mauvaises, vraies ou fausses),

s’il est certain que la personne à qui je parle ne saura jamais qui est mon prof, alors le péché de motsi chem ra ou lachon hara n’est qu’envers D.
Dans ce cas là, la réparation est facile, il faut faire téchouva comme n’importe quel autre péché qu’on a fait envers D., c’est à dire : dire à D. :

« J’ai péché,
j’ai fait motsi chem ra et lachon hara,
je regrette,
et je prends sur moi d’arrêter totalement ».

Si par contre la personne à qui je parle sait de qui je parle, le meilleur moyen de réparer est de convaincre la personne à qui j’ai parlé que mes propos étaient faux, qu’ils étaient dus à une erreur d’appréciation.

  • Si la personne sur qui j’ai parlé a déjà été lésée, alors il faudra s’excuser auprès d’elle.
  • Si la personne sur qui j’ai parlé n’a pas encore été lésée, mais que je n’arrive pas à convaincre la personne à qui j’ai parlé que mes propos étaient faux, il y a une ma’hloket entre le ‘Hafets ‘Haïm et Rabbi Israël Salanter.

Le ‘Hafets ‘Haïm dit qu’il faut quand même aller s’excuser auprès de la personne sur qui on a parlé ; Rabbi Israël Salanter dit que non car en apprenant cela, elle sera très vexée et ça lui fera beaucoup de souffrances.

La meilleur solution est, avant kippour, d’appeler la personne sur qui on a parlé, lui dire qu’on s’excuse pour tout ce qu’on aurait pu faire contre elle, y compris peut-être du lachon hara ou motsi chem ra.
Quand on dit peut-être et qu’on ne dit pas clairement ce qu’on a dit, et que la personne accepte de pardonner, il semblerait que son pardon est valable.

Pour toutes les fois où on a fait lachon hara et motsi chem ra, et qu’on n’a plus le moyen de réparer, qu’on a déjà oublié ce qu’on a dit et sur qui on a dit, le ‘Hafets ‘Haïm conseille tout simplement de prendre sur soi dorénavant de ne plus parler lachon hara ni motsi chem ra, de bien étudier ces halakhot, de faire une téchouva complète de regrets vers D., et prier à D. qu’Il nous pardonne.

Que D. nous aide à faire téchouva sur ce péché, qui est la cause de notre exil.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 6332
Date de création : 2009-07-01 12:07:52