Comment rendre un four parvé lorsqu’on a cuit une fois du ‘halavi ? Mon mari a tendance à régler les problèmes de halakha par lui-même…

Bonjour Rav,

J’ai 2 question à vous poser :

  1. Nous avons acheter un four et la première utilisation qu’on en a fait été la cuisson de pizzas ‘halavi (selon mon mari seul la pâte a été en contact avec les plaques du four) ; j’aimerai savoir s’il est possible après les avoir nettoyé et fait chauffer le four a 275 degré + attendu 24h sans utiliser le four, de les utiliser pour mettre éventuellement des plats bassari.
    Et est-ce que la matière des plaques jouent un rôle ?
  2. Mon mari et moi avons une façon très différente d’aborder les problèmes de halakha.
    Dans un cas comme celui-ci, moi j ‘ai tendance à me renseigner auprès d’un Rav
    (en général celui de ma mère ne sachant pas vers qui me tourner).

    Mon mari lui prétend qu’il ne faut pas écouter ce que chacun dit et que tout est une question de logique et de physique et qu’il est donc possible de régler la question par nous même.
    Et bien entendu ce genre de dilemme est toujours source de conflit car moi je ne me fie pas a mes faibles connaissance pour trancher dans ce genre de problème.
    Je lui ai aussi proposer de faire lui la démarche de poser la question mais il n’est pas intéressé pour les même raison.

    Comment me conseillez-vous d’aborder le problème pour éviter a l’avenir des tensions entre nous ?
    (je précise que nous sommes maries depuis 7 mois)

Je vous remercie d’avance,
Chabat Chalom

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Ra’hel,

Voici les réponses à vos questions :

  1. A propos du four, il vous suffit de bien le nettoyer, attendre 24 heures sans l’utiliser puis le chauffer durant 30 ou 60 minutes à température maximale (précisément dans cet ordre-là, et non chauffer puis attendre).

    Dans tous les cas, on ne pourra pas utiliser une plaque qui a été utilisé en ‘halavi pour le bassari à moins qu’on l’ait préalablement chauffée à blanc.
    Il est conseillé d’utiliser une autre plaque car ce procédé rend souvent la plaque inutilisable.

  2. Il est clair que vous avez raison et que votre mari a tort.

    La Torah ne fonctionne pas du tout d’après notre logique.
    Il est d’ailleurs marqué dans le Talmud, traité Sota page 22 à propos du verset dans proverbes, 7 :

    « Car nombreux sont les victimes dont elle a causé la chute »,

    qu’il s’agit d’une personne qui n’a pas le niveau d’enseigner des décisions hilkhatiques et qui toutefois en enseigne.

Voici un exemple que vous pourrez donner à votre mari :

  • Si on a une goutte de lait qui tombe dans une casserole remplie de viande (un plat liquide) et qu’on a au moins 60 fois plus de viande dans la casserole que la goutte de lait, le plat est alors permis.

    Par contre, si la goutte de lait n’est pas tombée DANS la casserole mais sur la paroi extérieure de la casserole (au-dessus du niveau où s’arrête le contenu de la casserole), il faudra qu’il y ait dans la casserole 3600 fois plus de viande que la goutte de lait pour autoriser ce plat.

    A priori, cela est tout à fait illogique.

    En effet, comment se fait-il que si le lait ne touche même pas la viande il faille qu’il y ait 3600 fois plus viande que la goutte de lait, alors que si la goutte de lait tombe dans la viande il ne faut que 60 fois plus de viande ?

Cela a l’air illogique mais celui qui étudiera le pourquoi et le comment de tout ceci comprendra qu’il y a ici une logique tout à fait rationnelle, et celui qui n’a pas appris ne peut évidemment pas comprendre ce raisonnement.

  • Autre exemple à donner à votre mari :

    Un œuf qui a été pondu pendant yom tov est interdit à la consommation, c’est un interdit dérabannan car il est mouktsé.
    Par contre, il y a des œufs qui sont interdits déoraïta comme un œuf d’une poule qui a un problème physique qui fait qu’elle ne pourra pas vivre longtemps ou tout simplement l’œuf d’un animal impur.
    La consommation d’un œuf de ce type est aussi grave que la consommation de porc.

    Or, lorsqu’un œuf interdit de la Torah est mélangé à d’autres œufs, tous les œufs sont autorisés tandis qu’un œuf pondu pendant yom tov (interdit par décret des ‘hakhamim), mélangé même à 10 000 autres œufs, les rend tous interdits à la consommation, chose qui a l’air totalement absurde.

    Pourquoi autorisons-nous le mélange d’un interdit grave tandis que nous interdisons celui d’un interdit beaucoup moins grave ?
    Où est la logique ?

De nouveau, si nous comprenons le principe qui gère les lois d’annulation, il y aura ici une logique complètement rationnelle qui expliquera cela.
Evidemment, si on n’a pas appris cette logique, on ne pourra pas soi-même déduire.

  • Voici un 3ème problème hilkhatique que vous pourrez soumettre à votre mari :

    Deux personnes marchent ensemble et s’arrêtent pour pique-niquer.
    Une personne à deux pains et l’autre en a trois.
    Une troisième personne n’ayant aucun pain rejoint les deux autres en demandant s’il peut partager leur repas avec eux moyennant finance.
    Ils acceptent, mettent les 5 pains sur la table et mangent tous ensemble.

    A la fin du repas, la personne qui n‘avait aucun pain leur dit :

    « Vu que les pains ont coûté 15 euros, je vous donne donc 5 euros » puis la personne s’en va.

    Les deux personnes se demandent ensuite comment partager les 5 euros.
    Vont-ils faire moitié-moitié ou celui qui acheté 3 pains prendra 3 euros et l’autre 2 euros ?
    Posez la question à votre mari.

    Il se peut qu’il trouve la réponse mais j’aimerais bien savoir ce qu’il en pense.

J’attends sa réponse.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 12042
Date de création : 2011-02-16 09:02:29