Certains goyims font le parallèle entre la lapidation dans le Talmud et les exécutions chez les islamistes par la même méthode et nous mettent tous dans le même panier. Comment faire la part des choses ?

 

Chalom Rav,

Merci encore pour vos chiourim, c’est une vraie bénédiction.

Ma question porte sur la peine capitale appliquée au temps où le Sanhédrin siégeait dans le Temple, c’est à dire si je ne me trompe pas la lapidation.
C’est une peine extrêmement cruelle et lente aux standards modernes mais je suppose aussi à l’époque.

Même si les peines capitales étaient exceptionnelles, on reste quand même frappé par la barbarie du procédé :
Pourquoi ne pas simplement décapiter le condamné, ce qui parait être la méthode la moins cruelle puisqu’on l’utilise pour la che’hita des animaux.

Certains goyim font le parallèle entre la lapidation dans le Talmud et les exécutions chez les islamistes par la même méthode et nous mettent tous dans le même panier.
Comment faire la part des choses?

Merci,
Frédéric

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Frédéric,

D’abord en préambule, je rappelle que la Guemara dans le traité Sanhédrin, dit qu’un tribunal rabbinique qui tranchait une peine capitale tous les 70 ans était considéré comme meurtrier, c’était donc une chose extrêmement exceptionnelle.

Juste histoire de comparer :

Au Texas il y a eu 405 exécutions capitales depuis 1976.

Ceci dit, il n’y a pas que la peine capitale de lapidation, il y a quatre sortes de peine capitales : lapidation, consumation, strangulation et décapitation.
En fonction du péché commis, la Torah ordonne une peine capitale différente, il faut comprendre que ce n’est pas une punition, il s’agit d’un tikoun c’est-à-dire une réparation.

La personne qui a fait un péché grave, au point de subir une peine capitale, arrivera au paradis propre de tout péché.
La Torah ne va pas rechercher la méthode la moins cruelle, elle va rechercher la méthode qui donne la meilleure expiation à l’âme ce qui lui permettra d’arriver propre au paradis, ce qui est vraiment l’essentiel.

Ceci dit, si on étudie les lois relatives à ces peines capitales dans le traité Sanhédrin, nous voyons bien que la Torah fait tout pour que cette exécution se fasse de la façon la plus respectueuse pour l’âme et le corps du condamné, cela à l’air paradoxal, mais néanmoins, c’est bien le cas.

Je rappelle aussi que ce n’est qu’un tribunal rabbinique de 23 personnes qui peut instituer une peine capitale, je crois que dans aucun pays au monde on nécessite autant de juges pour statuer une peine capitale.

De plus chaque juge qui lors de son plaidoyer a opté pour défendre le condamné ne peut plus se rétracter et l’accuser.
Par contre, le juge qui a commencé à l’accuser peut se rétracter et le défendre.

De plus, jusqu’au moment de l’exécution même, le condamné peut toujours faire appel s’il a un argument qui n’a pas été encore prononcé pour sa défense.

En deux mots :
Tout est fait pour lui sauver la vie et lui éviter la condamnation, et tout est fait pour que si en fin de compte il doit être exécuté, tout se fasse dans le plus de respect possible pour sa personne.
Je suis convaincu que dans aucune culture on ne trouve une chose pareille.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 32738
Date de création : 2014-11-20 12:33:27