Bonsoir Rav,
Merci pour tous vos cours remplis de sagesse.
- Dans le cours « Guermamia » vous dites que la tradition des scribes ordonne d’écrire les lettres Tav Chine et Zain en minuscule.
Je sais que la Guémara Méguila (16b) au nom de Rabbi Yo’hanan enseigne que l’on doit « allonger le Vav de Vayzata » (ce qui ne veut pas forcement dire que l’on doit écrire un grand Vav comme l’écrit le Ran sur le Rif).
J’aimerais savoir où est ce que la tradition des petites lettres apparaît ?De plus cette tradition n’est peut être pas uniforme à toutes les communautés, car aujourd’hui j’ai pu constater dans un magasin d’antiquité à Jérusalem 3 Méguilot (selon le vendeur vieilles de 200 ans ,du Maroc Tunisie et Irak) ou les 3 petites lettres n’apparaissent pas.
D’où vient la Méguila datant du 16ème siècle du cours ? - Dans le cour « La Preuve » (au passage ce cour est vraiment extraordinaire) vous citez le Rambam dans yessodé haTorah.Pourquoi lorsque Moché dit a Hachem « ils ne me croiront pas et n’écouteront pas ma voix car ils diront : « Hachem ne t’est pas apparu »
(Ch.4;1)
Rachi explique le signe du bâton qui se transforme en serpent et de la main lépreuse comme une allusion à la « médisance » de Moché Rabeinou.C’est étonnant…
Les Benei Israel auraient eut raison de douter que Moche est l’envoyé de D.ieu ?
Pourquoi est-ce une médisance ? - Pourquoi Paro a été puni de ne pas avoir écouté l’ordre d’Hachem ?
Pourtant il na pas la preuve que Moche est l’envoyé d’Hachem… - A l’ épisode de Kora’h Moche dit « Par cela (l ouverture de la terre) vous saurez que D. m’a envoyé pour accomplir ces actes.. »
(Bam.16.28–30).
Comment un miracle peut être la preuve que D. l’envoie ?De plus après le maamadhar Sinaï, comment Korah peut-il douter de Moché ?
Et si Moché veut se justifier, je ne voit pas comment un simple miracle lui permet de se justifier.
(Au passage c’est une question sur le Rambam qui ramène le miracle de la terre qui s’ouvre comme un miracle fait pour une nécessité, alors que du verset, il ressort que c est un miracle destine a prouver l’authenticité de la prophétie de Moche — voir le Michné Torah de Rav E. Touguer en français qui propose une solution que je ne comprends pas) - Comment expliquer que le Rambam semble inverser l’ordre des versets :
« Moche savait que celui qui croit a cause d un miracle n est jamais persuader , il chercha donc à se dégager de cette mission en disant « ils ne me croiront pas » jusqu’à que D lui dise que ces miracles ne sont que temporaires et que le maamad har Sinaï suivrait et la bas tous les doutes se dissiperaient.C EST CE QUE LE VERSET :
VOICI LA PREUVE QUE JE T AI ENVOYÉ …VOUS SERVIREZ D. SUR CETTE MONTAGNE »
Or ce verset est avant la réaction de Moche..
Je n ai pas compris la réponse du Lé’hem Michné . Yoreinou aMore OU »CHKMA.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Moché,
Voici les réponses à tes questions :
- Les lettres Taf, Chin et Zayin sont écrites en petits caractères dans l’immense majorité des Méguilot.
- Il est vrai qu’on peut trouver des exceptions, néanmoins ces cas sont très rares.
- Il n’y pas de source à cela dans les écrits de ‘Hazal ;
- cependant, le Chout Beit Efraïm, Ora’h ‘Haïm chapitre 69, écrit :
- « Je sais que les petites lettres que les sofrim ont la coutume d’écrire dans cette page le font ‘bé-brit hamessora’ », c’est-à-dire par l’alliance de la tradition, il existe donc une tradition en cela.
- D’après le dessin présent autour de la Méguila du 16ème siècle que je cite dans le cours, il semblerait qu’elle provienne d’Europe.
- « Je sais que les petites lettres que les sofrim ont la coutume d’écrire dans cette page le font ‘bé-brit hamessora’ », c’est-à-dire par l’alliance de la tradition, il existe donc une tradition en cela.
- cependant, le Chout Beit Efraïm, Ora’h ‘Haïm chapitre 69, écrit :
- Le Rambam, Yéssodé haTorah chapitre 8, fin de l’alinéa 1, fait une différence entre une « néémanout ché-hi omédèt léolam » et une « néémanout ché-yèch a’haréha hirour ma’hchava », c’est-à-dire entre une foi éternelle et une foi accompagnée de questionnements et pensées.
- Lorsque Moché a répondu à Hachem que les béné Israël ne croiraient pas en lui, c’est une médisance car ils ont cru en Moché, mais il est vrai qu’il s’agissait simplement d’une croyance qui pouvait être accompagnée de questionnements et pensées, et non d’une croyance éternelle dans la mesure où l’argumentation apportée alors par Moché n’est pas aussi valable que le fait qu’un peuple entier voit Hachem.
- Néanmoins, les bené Israël, ayant un cœur pur, ont cru à Moché ; de même, ils ont fait confiance à Moché lorsqu’ils ont traversé la mer rouge.
- Cette croyance fait partie d’une croyance qui n’est pas totale et éternelle car du point de vue rationnel, le fait qu’un peuple entier voit Hachem est un argument beaucoup plus solide.Cependant, la Torah vante le cœur pur d’Israël qui ont cru à Moché en traversant la mer rouge bien qu’il ne s’agissait pas d’une preuve absolue et éternelle.
- Lorsque Moché a répondu à Hachem que les béné Israël ne croiraient pas en lui, c’est une médisance car ils ont cru en Moché, mais il est vrai qu’il s’agissait simplement d’une croyance qui pouvait être accompagnée de questionnements et pensées, et non d’une croyance éternelle dans la mesure où l’argumentation apportée alors par Moché n’est pas aussi valable que le fait qu’un peuple entier voit Hachem.
- Pour Par’o et pour les goïm aujourd’hui, les signes envoyés par l’intermédiaire de Moché et d’Aharon étaient suffisants pour qu’ils croient en Hachem.
- Les propres sorciers de Par’o lui ont même dit :
- « Etsba Elohim hi », c’est le doigt de D.
- Même Par’o a dit à Moché après la plaie de la grêle :
- « L’Éternel est juste, et c’est moi et mon peuple qui sommes coupables ».
- Les propres sorciers de Par’o lui ont même dit :
- Kora’h a vu comment Hachem parlait avec Moché au mont Sinaï.
Il s’est dit que comme lui aussi avait le don de prophétie, preuve en est qu’il a vu que de lui sortirait Chmouël, qui équivaut à Moché et Aharon réunis, et que de lui sortirait plusieurs gardes de Cohanim, il a cru qu’il avait un potentiel égal à celui de Moché.
Il s’est dit que bien qu’Hachem eût parlé à Moché au mont Sinaï, Moché néanmoins se trompait dans le fait de vouloir donner la Kéhouna à Aharon et à ses enfants et pas à toute la tribu de Lévy.Il prétendait qu’Hachem lui donnait raison.
Les deux hommes étaient donc en ma’hloket, en divergence d’opinion.Si chacun avait fait un miracle pour prouver qu’il avait raison, ou même si un des deux avait fait un miracle, cela n’aurait pas été une preuve suffisante.
Quelle est la preuve qui a donné raison à Moché ?
Il n’a pas fait un simple miracle, il a fait un miracle par lequel son antagoniste a été tué, cela prouve sans aucun doute qu’Hachem était avec lui et non avec son adversaire car si c’était le cas, Il n’aurait jamais laissé Kora’h se faire tuer par un miracle.D’après ma réponse, je pense qu’on peut aussi trouver une solution à la question que tu as posée sur le Rambam. Comme Kora’h, les béné Israël ne doutaient pas que Moché avait été envoyé par Hachem pour donner la Torah au peuple d’Israël.
Néanmoins, ils ont cru que dès lors, il s’était peut-être trompé sur un certain point, celui de séparer les Cohanim des Léviim.
Par conséquent, le seul vrai moyen qu’avait Moché de prouver la justesse de ses actes était d’éliminer son opposant par un miracle, chose qui prouvait indéniablement qu’Hachem était d’accord avec sa décision.Donc d’après cela, le Rambam a raison, il y avait une nécessité d’éliminer Kora’h, non pas pour prouver que Moché est le vrai envoyé d’Hachem, mais pour montrer à tous que Moché ne s’était pas trompé dans sa décision.
(Je n’ai pas le Miché Torah de rav E. Touguer en français). - Le Lé’hem Miché explique que les mots du Rambam :
« Ad ché-hodio Hakadoch baroukh Hou » ne signifient pas « jusqu’à ce que D. lui dise » que les miracles ne sont que temporaires, c’est-à-dire que le mot « jusqu’ à » parle d’une chronologie, mais qu’il faut traduire ses mots ainsi :« A tel point qu’Hakadoch baroukh Hou lui dise » que ces miracles ne sont que temporaires.Donc en réalité, le fait que les miracles qu’Hachem a fait faire par Moché aux juifs n’étaient pas une bonne raison de croire en Moché, et cet argument est tellement puissant qu’Hachem Lui-même l’a pris en considération.
C’est pour cela qu’au début de Ses paroles à Moché, Il lui a dit qu’en fin de compte, il y aura maamad har Sinaï (le dévoilement d’Hachem au mont Sinaï), et que cette preuve sera la preuve inébranlable et éternelle.Moché, voyant que même Hachem comprenait que cet argument était légitime à un point tel qu’Il lui en donna la solution, a utilisé cet argument pour ne pas partir en Egypte, disant que néanmoins, en attendant, les bené Israël ne croiraient pas en lui.
Le Peri ‘Hadach donne une autre explication, et il prétend que son explication est plus juste que les « do’hakim guedolim » qui ont été dit dans le langage du Rav (Rambam), je pense qu’il veut parler des explications du Lé’hem Michné.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 16717
Date de création : 2012-02-13 21:02:09